Chapitre III : "Tu n'es pas ordinaire Morwën."

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- Guenièvre Pendragon, je vous condamne à mort par le bûcher pour adultère et haute trahison.

La rouquine baissa la tête. Il ne voulait point l'écouter. Pourtant, il le devrait. 

Les gardes la saisirent sans douceur et la jetèrent dans un cachot. Elle retint ses sanglots à grande peine. 

Dans la salle du trône, Lancelot lança à son souverain.

- Majesté, je vous en conjure écoutez-moi. 

- Silence Lancelot. Vous devriez vous taire avant que je ne revienne sur ma décision vous concernant. Vous avez jusqu'à l'aube pour quitter le royaume. Je vous laisserai faire vos adieux à Guenièvre avant votre départ.

Puis Arthur sortit. Sa mâchoire était crispée. Il avait été trahi par l'amour de sa vie. Il fallait qu'il comprenne pourquoi. Qu'avait-il fait ou non pour mériter pareil traitement.

Il arriva devant la cellule de celle qui faisait battre son cœur. 

- Pourquoi Guenièvre ?

La jeune femme se leva et s'approcha de la grille les larmes aux yeux.

- Arthur, par pitié il faut que vous me croyez. Il n'y a jamais rien eu entre Lancelot et moi. Nous avons certes été très proches lorsqu'il est réapparut dans ma vie mais il n'a toujours été qu'un ami. Je vous aime vous Arthur, cela a toujours été vous.

- Comment vous croire ? Comment m'expliquer l'arrivée de ce jeune homme, Galahad, prétendant être le fils de Lancelot et vous.

- Il a l'âge de Morwën, vous voyez bien qu'aucune date ne concorde c'est tout bonnement impossible je n'avais pas revu Lancelot depuis nos onze ans.

- Majesté.

Le Roi se retourna découvrant Lancelot. Le chevalier s'approcha de son souverain et s'agenouilla.

- Laissez-moi vous conter cette histoire. Il y a de cela dix-huit ans, j'ai eu une aventure avec une femme du nom de Ellan. Elle était magicienne et s'est faite passer pour Guenièvre à mes yeux. De cette union est né Galahad. Je ne l'ai su il n'y a que très peu de temps lorsque cette enchanteresse est revenu me voir pour m'annoncer l'arrivée de ce jeune homme. Elle voulait savoir si je l'aimerai un jour comme j'aimais Guenièvre. Sire, sa majesté la Reine n'a rien fait à part avoir un ami amoureux d'elle. Elle ne vous a jamais trahi et, malgré mes efforts, il m'est impossible de ne pas penser à elle.

Arthur resta silencieux. Un immense poids venait de s'effacer de sa poitrine. Pourtant, un problème persistait. Il venait d'annoncer devant le peuple entier la mise à mort de la reine. Comment revenir sur sa décision sans faire de vague ? Il regarda tour à tour son chevalier et sa femme.

- Guenièvre, vous serez libérée, il n'y a pas de raison que vous payez pour une faute que vous n'avez pas commise. Lancelot, je vous connaît, vous êtes un homme bon et honnête. Une question, si Guenièvre ressentait cet amour que vous avez pour elle, auriez-vous osé me trahir comme j'ai pensé que vous l'aviez fait ?

Le jeune homme resta silencieux quelques minutes. On lui avait enseigné la franchise mais, il savait qu'en donnant la vraie réponse, il serait exilé de la citadelle. Il prit cependant son courage à deux mains et répondit.

- Oui, mon amour pour elle est plus puissant que mon allégeance envers vous Majesté et j'en suis profondément navré.

- Merci pour votre franchise. Vous comprendrez que je ne puis vous laisser demeurer dans mon château.

- Oui Sire. Je serais partit à l'aube.

- Bien, faites vos adieux à ma Dame, j'ordonne de ce pas aux gardes de vous libérer.

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