Crépuscule

Chapitre VII : "La terreur de la fée Morgane avait commencé."

Elle faisait des allers et retours dans la petite chambre qui lui avait été donnée. Cela faisait quelques jours que Guenièvre avait découvert le secret de Morgane et Arthur. En apprenant qu'Arthur avait déjà des enfants, elle était entrée dans une colère noire. Elle se voyait déjà mariée avec cet homme, sans vraiment faire attention à la soudaineté de cette passion pour le prince. Lorsqu'elle avait su, une pensée était venue la hanter. Il y avait des liens trop forts entre Morgane, les enfants et Arthur. Il ne serait jamais capable de l'aimer tout entier et d'aimer leurs futurs enfants alors que ces trois autres personnes étaient encore au château.

Elle devait trouver un moyen de faire partir Morgane. Ainsi elle prendrait les enfants avec elle et Arthur ne les verrait plus. 

Elle savait déjà quelle était la corde sensible de la magicienne. Messire Guyomard.

Elle s'arrêta un instant puis se dirigea décidée vers la cour du château. Sur le chemin, elle réfléchit au moyen de faire détourner le preux chevalier de son amante. C'était devenu une obsession, Morgane devait disparaître.

***

- Guenièvre, que me vaut cette visite matinale ?

Guyomard était en train de s'entraîner au tir à l'arc. Il remit la flèche qu'il tenait entre les mains dans son carquois et se retourna vers sa soigneuse.

- Messire, est-il vrai que vous souhaitez demander la main de Dame Morgane à son Altesse le Roi ?

- Oui, pourquoi me demandes-tu cela ?

- J'ai eu vent de discussions de personnes dans l'entourage du Roi disant que Dame Morgane est déjà promise à quelqu'un d'autre et il me semblerait imprudent de le provoquer en duel, contestant au passage la décision du Roi.

Le sourire de Guyomard disparu en un instant. Une douleur vint poindre au creux de son cœur. Ainsi ces efforts allaient rester vain, lui qui n'avait souhaité qu'une vie auprès de sa Dame. 

- Je suis vraiment navrée d'être une porteuse de mauvaise nouvelle Messire.

- Non, ne vous en faites pas Guenièvre. Il est mieux que je le sache maintenant.

***

Guenièvre fixait Morgane qui discutait dans un des jardins du château avec ses deux suivantes. Elles avaient l'air proches. La magicienne riait aux paroles de l'une d'elles. Le plan de la rouquine se dessinait au fur et à mesure que les jours passaient.

Elle savait quoi faire pour éloigner définitivement Morgane de la vie du château. Elle utiliserait son influence auprès du maître de Guyomard pour le persuader qu'un mariage entre l'une des suivantes de Morgane et le chevalier, comme pour une alliance définitive entre les deux royaumes, était la meilleure des idées.

Elle sourit. La jeune maman ne remettrait plus les pieds à Camelot après ce qu'elle verrait comme une trahison de la part de son chevalier servant, et elle pourrait enfin être rassurée quand à sa place auprès de l'héritier au trône.

***

- Messire Guyomard. 

- Dame Morgane, cela fait longtemps que nous nous sommes croisés.

- En effet, puisque vous avez sans nul doute oublié notre promenade de ce matin dans les bois de Camelot.

- Je pense qu'il est mieux pour tous que nous n'ayons plus ce genre de relation Madame.

- Et pourquoi cela ? Ai-je fais quelque chose qui vous aurait déplu ?

- Vous savez de quoi je parle.