Chapitre 5

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Et si la musique émettait des couleurs

Lorsque Newton découvrit la décomposition de la lumière grâce au prisme, il eut le désir de l'accorder avec la musique. Une sorte de concordance entre les six notes de musique et les six couleurs, au départ, qu'il a divisé.
Mais nous ne sommes pas là pour établir des hypothèse sur ce lien artistique, mon principal rôle ici est de vous raconter une histoire.

Dans une ville inconnue, d'un pays inconnu, une exposition d'art a lieu dans un bâtiment ravissant de l'époque haussmannienne. Par ses grandes fenêtres on peut entendre une cacophonique de mélodie se mêler entre elles.

Seule sur cette place, Joanna se dirige vers le grand opéra. Enroulé dans son écharpe et son manteau elle encercla son corps de ses deux bras, n'aillant pas encore assez chaud. Le lieu était froid mais les peintures accrochées aux murs le réchauffait.

La jeune femme passa d'un tableau à l'autre en lui accordant plus ou moins une longue durée d'analyse. Cependant un tableau, perdu dans un recoin de la bâtisse, attira son attention. Joanna demeurait encore seule en ces lieux et passa tout le reste de l'après midi à observer le tableau dans ses moindres détails. Très vite l'image était imprimé sur sa rétine avec chacune de ses variations et leurs teinte exacte.

Elle revint souvent en face de ce tableau et à chaque fois elle était seule.

Les jours passaient, et Joanna avait installé comme une sorte de routine qui finissait sans exception par aller voir le tableau qui la hantait à chaque heures.

Beaucoup plus loin, dans un pays un peu plus connu mais qui nous importe peu, un étudiant en musicologie est dans l'obligation de faire sa dernière année dans un pays étranger. Pas vraiment emballé par cette idée il inscrit son nom sur la première casse vide qui se présenta à lui. C'est ainsi qu'il se retrouva dans un avion en direction d'un pays dont il n'a même pas chercher à se renseigner. Une fois l'engin poser dans l'aéroport de la ville la plus proche, Mickaël du prendre une navette durant un peu plus de trois heures.

Une fois arrivé la nuit était déjà bien avancé et ne sachant pas trop où aller, il laissa ses jambes le guider, vers un bar en face d'un opéra délabré, presque en ruine. Alors que l'alcool présent dans son corps augmentait il cru apercevoir une jeune personne sortir de l'Opéra. Et tandis qu'il voulait aller à sa rencontre, car ça l'intriguait sérieusement, ses jambes (devenu trop lourdes) lui en empêcha. Il commanda un verre d'eau.

Le lendemain, il était assis sur le reste de marche du bâtiment et il l'attendit. Un silence de mort régnait et le temps semblait vouloir devenir une entité indéfini. Le froid commençait à lui mordre la peau et l'après-midi touchait à sa fin. Mais finalement elle arriva, passa devant lui sans un regard et s'engouffra dans l'Opéra. Il se leva rapidement et la suivi silencieusement sur ses talons.

Tout autour d'eux n'était que ruine, et pourtant elle avait l'air d'apprécier l'endroit. Elle s'assit sur la chaise unique, en face d'un mur à moitié démolie. Il la lâcha du regard et parcouru de son côté le bâtiment. Plus Mickaël avançait, plus il était persuadé qu'un drame s'était produit en ces lieux, il en fut assuré quand il retrouva des tâches de sang autour d'un pend de mur qui avait du s'effondrer. Il voulu s'enfuir, mais son cœur et sa raison s'était mis d'accord pour ne pas la laisser seule, quelque soit son histoire.

Donc la routine de Mickaël s'était accordé à la routine de Joanna sans que l'un sache la vérité et que l'autre réalise qu'elle n'était plus seule.

Cependant cette jeune fille, de jour en jour, prenait une place considérable dans les pensées de Mickaël, dont les cours avaient commencé. Une mâtiné, sa curiosité étant devenu trop forte il ne se rendit pas en cours et partit s'enfoncer dans les méandres de la bibliothèque de la ville qui devait avoir dix étages sur et sous terre.

Il se renseigna tout d'abord sur l'Opéra qui pour les livres demeurait toujours en état et accessible à tous. Puis il chercha dans la presse un quelconque fait divers, mais rien. Les heures étaient passées à une vitesse folle et Mickaël n'avait aucune piste sur quoi que ce soit. Il sortit de la bibliothèque frustré et alla l'attendre au même endroit que depuis presque un mois.

Quelques minutes passa et un homme s'assit à côté de lui et engagea la conversation, mais on aurait pu croire qu'il parlait dans le vide.

« Je vous voit depuis ma fenêtre, assis là chaque jour... et il est évident que des questions tournent au dessus de votre tête...Il y a effectivement eut un drame, il y a de ça dix ans.. Elle, Joanna, est la seule rescapée. Mais les gens en parle peu, elle n'en ait pas sortit indemne. Elle ne voit plus qu'avec ces oreilles.

C'est une prouesse médical unique et très complexe...Des centaines de musicien se sont impliqué dedans.

Vous l'êtes vous aussi et vous devait savoir qu'il est possible d'accorder la musique aux couleurs, c'était d'ailleurs le but premier de Newton quand il a découvert la décomposition de la lumière.

Donc pour en revenir à ces musiciens, ils ont recréés la ville de manière musical pour qu'elle puisse aller où bon lui semble. Mais depuis cet incident, et ce même si elle était enfant, elle se rend dans le lieu où elle a perdu la vu et d'autre la vie.

Ce qui est extraordinaire c'est qu'elle ne connaît pas son handicap et donc vie dans une réalité dix ans plus jeune que la notre. »

L'homme ce releva, adressa un regard désolé à Mickaël puis parti. Il ne disait plus rien et continua à attendre...

Enjoy, Pauline

Et si...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant