Cela faisait maintenant plusieurs heures qu'Archibald et son assistant Abraham attendaient des résultats, assis dans leur fauteuil, après la dernière injection de plomb (très) pur dans la Machine.
Archibald observait la Machine tandis que son assistant observait l'Alchimiste. C'était un homme d'une cinquantaine d'années, d'environ 1m75, qui, malgré les années passées dans les ateliers de son père, n'était pas d'une constitution très puissante. Bien qu'il faisait plus jeune que son age, lorsqu'on l'observait plus attentivement on voyait que la vie de cet homme avait déjà été bien remplie. La prothèse en cuivre sur sa main n'était pas le seul témoignage des erreurs du scientifique. En effet, sa seconde main était couverte de cicatrices diverses et variées et l'homme boitait de la jambe gauche depuis le jour où une des ses expériences avait mal tournée, lui valant trois éclats de verres plantés profondément tout le long de son membre et son renvoi de la Techno-Université. Archibald avait un visage assez rond bien qu'il soit pourvu d'une mâchoire et d' un menton plus carré. Il portait, comme beaucoup d'hommes de cette époque, une épaisse moustache sous son nez d'aristocrate et avait pris l'habitude de plaquer ses cheveux noirs en arrière. Il avait des yeux vert émeraude qui donnaient toujours l'impression que l'homme réfléchissait, peut-être était-ce à cause de ses sourcils toujours froncés ?
Soudain, un bruit de frottement inhabituel parmi la multitude de sons produis par la Machine et une légère odeur de brulé sortirent Abraham de ses pensées. Sans attendre une seconde de plus les deux hommes se jetèrent sur la Machine à la recherche du problème. Ils cherchèrent au centre inférieur, où étaient disposés plusieurs systèmes qui se dégradaient très rapidement, pendant presque une heure, mais sans succès. Pendant ce temps il ne se rendirent pas compte qu'au dessus d'eux, à quelque mètres de là, la sphère bleu grandissait...
Pendant leurs recherches du problème, celui-ci c'était aggravé : le frottement émettait une quantité considérable d' une épaisse fumée grisâtre. D'après Archibald, c'était un des conduits qui avait cédé à cause d'un contact non désiré avec un engrenage. Les deux scientifiques n'eurent pas le temps d'aller vérifier cette hypothèse qu'ils s'arrêtèrent devant le Réservoir. La sphère bleue avait atteint un diamètre d'environ 2m, c'était difficile a dire dans l'épaisse fumée. Archibald resta ébahi devant la sphère, cherchant à comprendre le pourquoi du comment tandis qu'Abraham qui commençait à avoir l'habitude de ce genre de situation, courut pour ouvrir les fenêtres du laboratoire, qui, par faute de moyen, n'était pas équipé de système de désenfumage digne de ce nom.
Abraham n'eut pas le temps d'ouvrir deux fenêtres que la Machine produisit une puissante détonation suivit d'une sorte d'explosion lumineuse blanche. Un puissant souffle venant de la sphère projeta les deux hommes contre les parois et illumina le sombre laboratoire ainsi que la ruelle dans laquelle il se trouvait.
Eblouis et abasourdis, Archibald et Abraham restèrent assis un court instant tentant de comprendre ce qui venait de se produire. Le temps que les yeux du scientifique et de son assistant se réhabituent à la sombre lumière de la pièce, ils remarquèrent avec effroi, pendant que la fumée sortait du hangar, que la Machine, qui n'avait pas résisté à la sa propre puissance, avait à moitié fondu et crachait quelques nuages noirs avant de ne plus rien faire. Toutes les parties métalliques avaient fondu et les cristaux qui produisaient en partie l'énergie s'étaient brisés. La Machine n'était plus qu'un immense amas de ferrailles difforme.
Tandis que le scientifique et son assistant évaluaient les dégâts, Abraham trouva quelque chose, ou plutôt quelqu'un...Il semblait que l'explosion de la Machine avait, pour une raison inconnue, "ramené" un homme.
Abraham et Archibald avaient trouvés, au milieu des décombres, un personnage d'environ 1m85, étendu face contre terre, inconscient, couvert de blessures de la tête aux pieds. Il ne portait pas d'habits civils mais une cotte de mailles, ou du moins se qu'il en restait, recouverte d'une tunique blanche ornée d'une croix rouge qui semblait descendre jusqu'a ses genoux en se scindant en deux sous une épaisse ceinture de cuir au niveau de la taille. Dans sa main droite l'étrange individu tenait fermement une poignée d'épée brisée. Ils avaient à leurs pieds ce qui semblait être la preuve (presque) vivante que leur théorie était vraie. Ils avaient à leurs pieds un homme du passé...
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A Stranger In A Strange World
Science FictionJe me nomme Sigmund de Saxe. Je naquis en l'an de grâce 1070 de Ernst de Saxe et de son épouse Béatrice et voici mon étrange histoire...