Nous étions en l'an de grâce 1099, cela faisait maintenant trois années que notre Sainte Quête avait débuté. Depuis trois longues années mes compagnons d'armes et moi étions partis de notre contrée pour libérer le tombeau du Christ à Jérusalem sur l'ordre du Pape. Ainsi, nous nous sommes retrouvés à la fin de près d'un mois de siège et trois ans de massacre en Son Nom, devant les portes ouvertes de Jérusalem. Les hérétiques avaient enfin cédé la Sainte Ville.
Au prix de très nombreuses pertes nous avions enfin pu pénétrer dans la Ville puis dans le tombeau de Jésus-Christ. Les portes du Saint Tombeau, lieu le plus sacré, enfin ouvertes, nous vîmes de nos propres yeux la sépulture du Fils de Dieux. Hauts d'au moins cinq toises, les murs étaient couverts d'or et de pierres précieuses, de telle sorte que la lumière qui y parvenait depuis les vitraux en hauteur semblait avoir été envoyée par Dieu lui même. Elle tombait sur l'immense cube de marbre rouge orné de sculptures trônant au centre de la pièce circulaire. Nous aperçûmes, perché en haut du sarcophage, une statue du Christ Rédempteur les bras étendus tels des ailes, prêt à s'envoler rejoindre Son Père. Devant cette vision Divine aucun de mes compagnons n'osa faire de bruit.
Nos pensées étaient sans cesse tournées non pas vers le Seigneur mais bien au contraire vers le Malin car au bout de trois ans de massacre, meurtre, viol et pillage il nous était devenu difficile de croire que nous avions été envoyés pour accomplir la volonté du Tout Puissant. Certains d'entre nous allaient jusqu'à évoquer la possibilité d'une quête au service de Satan, ce qui était malheureusement très plausible.
Nous avions à peine fait deux pas dans le bâtiment qu'un bataillon de survivants du siège surgit de derrière le Saint Sarcophage. Avant que j'ai eu le temps de sortir ma lame la moitié de mes compagnons avait succombé sous les cimeterres de nos ennemis. Les Sarrasins semblaient être habités par une rage démoniaque, leurs armes traversaient nos armures pour trancher nos membres dans des explosions de sang. Leur lance nous empalait comme si nous étions une simple botte de paille et leur haches nous décapitaient comme de simple fruits. Il ne fallut pas longtemps à ces hérétiques pour transformer cet endroit pur en une mer de sang dans laquelle flottaient les restes mutilés de mes frères d'armes.
Pourtant, en dépit de tout cela, je continuais le combat. Je ne combattais non pas pour un quelconque seigneur ou même Dieu mais pour ma survie. Cette simple chose qui nous pousse à faire l'impossible, à renier jusqu'à notre propre culture, notre propre famille ou encore notre humanité pour vivre. Pourtant ce combat n'avait qu'une seule et unique issue pour moi, la même que venait de subir mes compagnons : la visite de la Grande Faucheuse...

VOUS LISEZ
A Stranger In A Strange World
Ciencia FicciónJe me nomme Sigmund de Saxe. Je naquis en l'an de grâce 1070 de Ernst de Saxe et de son épouse Béatrice et voici mon étrange histoire...