Je suis dans le taxi qui m'amène chez moi, à Londres. Je fais tourner mon téléphone entre mes mains, hésitant à envoyer un message à ma famille pour leur annoncer mon retour. Oli est assis à mes côtés, silencieux, le nez plongé dans son téléphone.
"Ça t'ennuie si on te dépose le premier ? je lui demande
- Euh non... mais ça te fait faire un détour ?
- C'est pas grave. Je suis pas pressé.
- OK."
Oli indique son adresse à notre chauffeur de taxi. Ça me permet de réfléchir un peu plus longtemps sur ce que je veux faire en arrivant chez moi. Je suis fatigué du voyage et des derniers jours passés à Los Angeles, de ma séparation d'avec Éléanor. En plus d'avoir laissé mon fils à des milliers de kilomètres, j'y ai laissé une partie de mon cœur. Et même si je ne regrette pas ma décision, ça m'attriste d'avoir quitté Él, de lui avoir fait de la peine.
La voiture s'arrête devant l'immeuble d'Oli. Il sort du véhicule et récupère sa valise dans le coffre avant de se pencher par la vitre ouverte de la portière.
"Tu me tiens au courant du programme des prochains jours ?
- Bien sûr ! Par contre, discrétion sur notre retour pour l'instant. OK ?
- D'accord. Allez Bye !"
Je lui fais un signe de la main avant qu'il ne se tourne vers l'entrée de son immeuble. Le chauffeur croise mon regard dans le rétroviseur et me demande notre prochaine destination. Je ne réfléchis pas plus longtemps et donne son adresse, l'adresse d'Harry, bien que je ne sois pas certain qu'il soit lui-même rentré d'Allemagne. Comme à son habitude, Harry voyage discrètement. Le seul moyen pour moi de savoir où il peut être, est de consulter le compte de son photographe de tournée. Je me connecte sur son compte Instagram et suis ravi de découvrir une story postée il y a trois heures, de leur arrivée sur Londres.
Quarante minutes plus tard, le chauffeur s'arrête. Je règle la course avant de descendre du véhicule et de prendre mon sac de voyage. Je me poste devant la porte d'entrée, l'estomac noué, intimidé. Ça fait des mois que je n'ai pas vu Harry.
Je sonne à l'interphone. Une fois. Une deuxième fois. Je me recule légèrement pour voir s'il y a du mouvement dans la maison. Peut-être qu'Harry est parti directement chez sa soeur ou même chez sa mère. Je sors mon téléphone de ma poche pour lui envoyer un message quand la porte d'entrée s'ouvre sur un Harry ensommeillé, les cheveux en bataille. Il frotte ses doigts sur son oeil droit. J'ai envie de passer les miens dans ses cheveux.
"Salut ! je lui dis
- Salut !" il me répond, la voix plus rauque que d'habitude.
Il s'écarte de la porte, dans une invitation silencieuse à entrer.
Je dépose mon sac de voyage dans son entrée tandis que je le regarde s'avancer vers son canapé. Il est en bas de survêtement et t-shirt, pieds nus. Il semble avoir encore grandi bien que maintenant ça ne soit plus possible. Harry fait beaucoup de sport et sa carrure s'est développée. Alors qu'il se penche en avant pour récupérer son téléphone sur la table basse, j'observe les muscles de son dos se mouvoir sous le fin tissu.
"Humm... désolé, je me suis endormi. J'ai pas dormi cette nuit.
- C'est à moi de m'excuser Hazz, j'arrive sans prévenir.
- Pas de souci Louis. Vraiment. Je suis heureux de te voir. C'est une des raisons pour lesquelles je n'ai pas fermé l'oeil cette nuit, et obligé mon équipe à partir tôt ce matin."
Harry me dit ça, les yeux fixés sur un point derrière moi, comme s'il était gêné de m'avouer son impatience à me voir. Au fond de moi, ça me ravit même si c'est égoïste de ma part parce que j'attends toujours d'Harry qu'il soit là, à m'attendre.
Je secoue la tête pour reprendre mes esprits et m'avance vers lui. Instinctivement, parce qu'il me manque, je lui donne une accolade que je prolonge un peu, juste pour le plaisir d'être entouré de ses grands bras. Discrètement, je respire son odeur... rassurante.
"Assieds-toi. Fais comme chez toi Louis. Je prépare du thé, du café ?
- Du café... noir, c'est pas de refus. Je suis claqué aussi par le voyage et le décalage horaire.
- Tu as prévenu ta famille de ton retour ?
- Non..."
Je laisse ma réponse en suspens. Harry lui donnera la signification qu'il souhaite.
Il me rejoint une dizaine de minutes plus tard avec un plateau sur lequel il a déposé deux tasses de café fumant et des cupcakes.
"Ne me dis pas que tu es allé à la boulangerie, à peine rentré ?
- Je ne te le dis pas ! me répond-il en prenant une bouchée de sa pâtisserie préférée, souriant
- Tu es incorrigible Hazz !
- Il y a des priorités dans la vie, Lou. Il suffit de savoir les identifier."
Son sourire et sa fossette en disent long sur ce qu'il sous-entend. Ça m'effraie un peu mais je décide de me laisser porter par le moment. Nous commençons à discuter de sa tournée, de ses rencontres et des salles dans lesquelles il joue chaque soir. Puis nous dévions sur moi, mes difficultés à enregistrer mon album, de Freddie qui grandit si vite, de mes relations un peu moins tendues avec sa mère, puis bien sûr d'Éléanor.
Je lui explique à nouveau comment je me suis aperçu que nous n'étions pas heureux ensemble et, en me tournant légèrement sur le canapé pour lui faire face, plongeant mon regard dans le sien, je lui dis. Je lui dis que la seule personne à qui j'ai pensé à ce moment-là, c'est lui. Je lui dis que les bras dans lesquels j'avais envie de me blottir, c'étaient les siens. Même si mon coeur tambourine dans ma poitrine et que ma gorge se noue un peu plus au fur et à mesure que je lui parle, je reste droit et les yeux fixés sur ses émeraudes.
"Hazz, la chanson que je t'ai envoyée...
- Oui, il me répond le rose aux joues
- Je ne l'ai pas écrite pour Él.
- Je sais.
- D'accord."
Je reprends ma place initiale dans le canapé et porte ma tasse de café à mes lèvres pour me donner une contenance.
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It's Always nice to come Home
أدب الهواةLa fiction se passe dans le monde réel de Louis et Harry, mon monde réel. Tout commence le matin du 25 octobre 2017, Harry est dans l'Eurostar en direction de Paris pour son premier concert européen, pour son premier concert à l'Olympia. Ce soir-là...