XXIII

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- Libère-le, dis-je d'un ton froid

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- Libère-le, dis-je d'un ton froid.

Il se retournait vers moi et riait aux éclats.

- Oh... C'est toi qui ordonnes maintenant ? riait-il.

- Libère-le.

Ces deux mots étaient les deux seuls que je comptais dire, peu importe la question et la conséquence.

- Oh ! Ce n'était pas ton anniversaire il y a 1 mois ?

Je relevais les yeux vers lui, puis baissais la tête sur mes mains mouillées.

- J'avais oublié... On va rattraper ça ?

Et pour la première fois de ma vie je me levai. Lorsqu'il était dos à moi, je marchais vers lui et me mis face à son visage. D'où m'est venu le courage, je ne sais pas, mais je lui assenais un coup à la mâchoire, le plus fort que je pu. Sa tête vira sur la droite, puis j'enchainais les coups. Une autre droite, un crochet, et même un coup dans ses parties. Il fut à terre, j'en profitais pour détacher Lucas et nous en aller, avant qu'il ne se relève.

Je pris le couloir, et poussais la lourde porte de sortie. Un 4x4 se tenait seul dans le parking, nous le primes et sortîmes de cet endroit. Le GPS possédait déjà l'adresse du restaurant où nous étions allés. Il avait déjà tout prévu. Il savait que nous allions aller au restaurant.

J'ouvrais la boîte à gant et pris le boîtier de localisation du véhicule. J'ouvrais la fenêtre et le lançais sur une remorque. Ils pourront ainsi suivre le mauvais véhicule, autrement dit, on en avait encore pour longtemps sans eux. Le trajet était calme, aucun de nous deux ne parlait, nous n'entendions que le vent et le crissement des roues sur la route. Je fermais les yeux et laissais reposer ma tête sur le siège. Après une vingtaine de minutes, Lucas prit la parole.

- Tu m'avais promis.

Je rouvrais les yeux et le regardais avec une mine incompréhensive. Il serrait et desserrait sa mâchoire constamment, fixant la route. Je ne compris pas, puis me revint ses paroles lorsque Florian m'avait étranglé durant les séances de dédicace :

« Me fais plus peur comme ça Valentine...

- Promis, dis-je doucement, mes cordes vocales encore très fragiles. »

J'avalais difficilement ma salive et mon regard convergea vers la fenêtre.

- Je suis désolée..., dis-je doucement.

Il quitta la route du regard, me fixant de ses yeux noisette, et l'attirance était trop forte, alors je le regardais également. Ses yeux exprimaient tellement de sentiments différents, la peur, l'angoisse, mais aussi l'incompréhension, la panique, la haine, et un dernier que je n'arrivais à décrypter.

Mes yeux descendaient tout seuls vers ses lèvres entrouvertes. Une pulsion électrique traversa mon cœur quand je vis que lui également fixais les miennes. Il s'approcha de moi doucement, mes joues s'enflammèrent de plus belle, et moi aussi sans m'en rendre compte je me rapprochais.

Je fermais les yeux seulement lorsque ses lèvres effleurèrent les miennes. Ma main rejoignait sa joue et la caressait légèrement, mais nos lèvres n'eurent pas le temps de se sceller qu'un Klaxon retentit dans l'air.

Lucas tourna rapidement, mais le camion était trop proche à présent.

*

ARYA

Cela allait faire plusieurs heures que Val' et Lucas étaient partis au restaurant, et pourtant j'étais inquiète. J'avais un certain pressentiment qui me nouais la gorge et je détestais ça. J'essayais de l'appeler depuis 5 minutes, mais je tombais sur la messagerie. J'appelais cette fois Lucas, et il répondit.

===

"Lucas ? Ça va ?"

"..."

"Lucas répond s'il te plaît."

"..."

"Vous êtes où ?"

"..."

===

Je raccrochais rapidement et mis mes chaussures. Tout ce que j'avais entendu était des bruits de respirations inquiétantes.

- Arya viens voir ! criait Théo.

La télévision était allumée, et il s'agissait des infos plus précisément.

« Un accident près de Rennes s'est déroulé à l'instant entre un 4x4 et un camion. D'après le conducteur du camion, la voiture aurait tourné au dernier moment, son côté droit s'entrechoquant alors contre le camion à la verticale. Les victimes se trouvent être un homme et une femme, la femme étant en sous-vêtements. Ils n'ont pas encore repris connaissance depuis l'accident, l'ambulance est sur place. »

Les images défilaient et ma respiration s'était arrêtée. Ma meilleure amie venait d'avoir un accident, et le nœud dans ma gorge ne prit que plus d'ampleur.

*

- Madame vous n'avez pas le droit d'être ici.

- Ma meilleure amie vient d'avoir un accident, donc si, j'ai le droit, lâchais-je en poussant le policier.

Je stoppais ma route lorsque mes yeux se posèrent sur la voiture retournée. Lucas était encore à l'intérieur, inconscient, et Valentine était en train de se faire sortir.

- VALENTINE !! criais-je en tombant à genoux.

Je sanglotais et allais voir le conducteur du camion qui n'avais qu'une simple égratignure au front.

- Vous espèce d'enfoiré sans nom... je lui mis un gros coup de pied dans les parties, et envisageais même un coup de poing, mais quelqu'un m'écartait avant.

Les portes de l'ambulance me retournèrent à la réalité, et je me précipitais à l'intérieur. Lucas et Valentine étaient inconscients, et extrêmement amochés : Val' avait un morceau de verre du pare-brise planté dans l'estomac et dans la cuisse, saignait de la tête, et avait quelques bleus sur les bras. Lucas lui, avait des coupures quasiment partout, et était assez ouvert sur le bras gauche.

- Mademoiselle excusez-moi, mais vous ne pouvez pas rester ici...

Je la regardais avec haine et peine, et contentais de m'asseoir à côté de ma meilleure amie. Je lui pris la main gauche, et remarquais seulement que sa main droite était tenue par celle de Lucas. Celui-ci commençait d'ailleurs à cligner des yeux rapidement, et à exercer de légères pressions sur la main de Valentine.

- Lucas ? Tu m'entends ? parvins-je à dire.

Il hochait doucement la tête, et la tournait vers Valentine. Je voyais les pressions de sa main s'exercer un peu plus fort, il voulait qu'elle se réveille. Ça se voyait dans ses yeux, ils brillaient.

- Je veux pas te voir pleurer j'te préviens, sinon je pleure aussi et j'aime pas pleurer devant les gens, le prévenais-je.

- Je suis désolée Valentine, mais tu as vraiment besoin de soins, et l'hôpital est l'endroit le plus sûr pour ça, murmurais-je.

Lucas avalait difficilement sa salive, et fermait les yeux, une larme perlait sa joue. Cette image me déchirait le cœur, c'était la première fois que je voyais Lucas pleurer, et surtout pour Valentine.

- Elle va se réveiller, lui dis-je doucement.

- Elle doit se réveiller... lança-t-il avant de s'endormir.

WingsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant