XXXV

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3 janvier

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3 janvier. 3:42

VALENTINE

- Je t'aime Valentine, avait-il dit.

Ses mots avait fait chavirer mon cœur. Quoi ? Un amour réciproque, ça existe, ça ?

Un rictus vint fondre mes lèvres quand je me retournais vers lui. J'encadrais son visage de mes mains et me mis sur la pointe des pieds pour poser mes lèvres sur les siennes. Qu'est-ce que je l'ai attendu ce moment-là putain. Ses mains firent leur chemin sur mes hanches, mon dos, ma nuque. C'était comme un véritable baiser de cinéma. Il brisa le baiser pour me regarder, caressant ma joie de son pouce.

- Je t'aime, soufflais-je.

Il eut un rictus et pencha sa tête vers le côté.

- J'le sais déjà ça bébé, dit-il de sa voix rauque.

- Enfoiré ! riais-je aux éclats.

Il me chatouillait ensuite et me prit la main. Nous sortions du parc et retournions à l'appartement. On s'attendais à recevoir toutes les insultes possibles d'Arya, mais ce n'était pas si grave. Le sourire me pendais aux lèvres, j'étais sur un petit nuage.

Dès notre retour à l'appartement, j'entendais Arya gueuler après tout le monde à travers la porte. Quand je l'ouvris, elle nous bondit dessus et nous tapissait d'insulte comme on l'avait prévu.

- Bande de chacals je vais vous faire la peau pourquoi vous êtes partis comme ça sans téléphones ? Putain vous auriez pu vous paumer ou vous faire kid... elle s'arrêta dans son monologue quand ses yeux se posèrent sur nos mains entrelacées. Son visage s'adoucit d'un coup, et le sourire trônait son visage. OH PUTAIN DE BORDEL DE MERDE !

Elle se mit à sauter de partout comme une enfant de cinq ans face à ses cadeaux de Noël. Alertés par les cris de ma coloc', les gars arrivèrent et rirent.

- Ah bah enfin ! lança Théo à la place des autres.

- Bon allez, dodo, j'suis crevée les gars ! dis-je toute souriante.

Chacun repartait dans sa « chambre » respective, et plus aucun bruit ne planait dans l'appartement. Lucas se glissait dans mon lit et m'encercla de ses bras.

- Bonne nuit Luj', murmurais-je, n'ayant toujours pas trouvé de surnom pour lui.

- Bonne nuit mon ange.

Cette simple phrase me suffit à rougir et à me mettre dans tous mes états. Puis je fermais les yeux, demain allait être une journée chargée.

3 janvier. 13:46.

Aujourd'hui, j'avais prévu de profiter un maximum de tout le monde. Demain, allait être très tendu. Je savais que Florian n'ira pas de main morte avec moi, comme il l'a toujours été. Et, cette fois-ci, je sais qu'il pourrait me tuer sans aucun souci. L'idée de possiblement mourir ne me faisais pas peur. J'avais surtout peur pour mes proches. Si le pire arrive, comment réagiront-ils ?

Je chassais ces mauvaises idées de mon esprit et apportais le premier plateau de petit-déjeuner dans la première chambre. Deux verres de jus d'orange, et des pains au chocolat. Tout ce qu'il y a de plus simple, mais ça pouvait sauver une journée. Arya et Sully toujours endormis dans les bras l'un de l'autre, je posais délicatement le plateau sur le sol. Je ne préférais pas risquer de le mettre sur le lit. Je refermais la porte et allais chercher le deuxième plateau. Et ainsi de suite, jusqu'aux gars du salon. Théo était en étoile de mer sur le canapé, un filet de bave dégoulinant de sa bouche mouillait le coussin.

Très séduisant, pensais-je.

Je le pris en photo comme parfaite connasse que je suis, puis posais le plus gros plateau sur la table basse, comme dans le salon ils étaient 3 à squatter et qu'ils se trouvaient être de vraies morfales. Axel semblait collé au tapis, et dans un sommeil aussi profond que celui de Théo. Greg' commençait à bouger légèrement, alors que Jérémie, déjà réveillé, se levait pour fumer son joint sur le balcon.

- Dès le matin toi, riais-je en le rejoignant.

- Ouais, t'en veux ? me proposait-il en me tendant la clope.

J'hochais la tête en souriant et aspirais. Avec le temps j'avais réussi à ne plus tousser. Je n'allais pas me déclarer comme grosse fumeuse, mais souvent je prenais quelques joints.

Deux mains encerclèrent mes hanches et une tête se nicha dans mon cou. Un rictus se formait sur mes lèvres.

- Donc vous deux c'est officiel ? nous demandait Jérémie le sourire aux lèvres.

- Oui, nous dîmes en cœur.

Jérémie baissa la tête et s'approcha de mon oreille. Le regard sérieux et le visage neutre, il me murmura :

- J'vous demande juste de pas faire trop de bruit la nuit.

J'explosais de rire, m'étant apprêtée a quelque chose de grave. Je m'approchais de lui également et chuchotais :

- On fera de notre mieux mamène.

*

Nous mangions tous pizza, entassé sur le canapé trois places devant Gulli. Je me levais des genoux de Lucas et couru prendre mon téléphone. Je le positionnais sur le meuble télé et mis le retardateur à dix secondes.

- Mais qu'est-ce que...

- PHOTO ! gueulais-je avant de m'étendre sur les trois personnes sur le canapé.

Tout le monde prit la pose, et c'est triomphante que je repris le téléphone. La photo était magnifique, même dans la rafale aucune n'était moche. Nos vieux faciès l'étaient, mais ça rendait beau. Je la mis de suite en fond d'écran et la postais sur Instagram.

Je cherchais une légende, et la trouvais plus vite que prévu.

« Last but not least. »

*

Lucas dormait profondément depuis une demi-heure je dirais. De mon côté, je n'arrivais pas à trouver le sommeil.

L'idée que le 4 janvier était demain me mettais la boule au ventre. La dernière fois que j'avais vu Florian, je lui avais glissé entre les doigts, et j'avais eu un accident de voiture avec Lucas. Voiture qui n'était même pas la nôtre soit-dit-en-passant.

Revoir ses yeux azur et ses cheveux noirs en désordres, son sourire sadique et sa voix lourde, je ne savais pas si j'allais perdre mes moyens. Je n'espérais pas.

Qui sait ? Si cela se trouve, il allait oublier ?

Voyons Valentine ne sois pas stupide. Comment oublier la mise à mort de sa propre sœur ?

Ma respiration se fit plus rapide et mon cœur s'emballait juste en revoyant sa silhouette. Mais inconsciemment, c'est Lucas qui me calma, resserrant son emprise qu'il avait sur moi. Sa main chaude réchauffant la mienne, sa respiration me chatouillant le cou.

- Je t'aime, murmurais-je à l'attention de l'homme à mes côtés.

Même s'il ne l'avait pas entendu, je tenais à lui dire encore une fois. Je fermais les yeux et commençais à sombrer.

Nous verrons bien demain.

WingsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant