Il y a tant à dire et pourtant si peu à écrire.
Il y a tant à exprimer et pourtant si peu de mots.
C'est tout simplement une partie de moi. J'ai déjà essayé de me l'arracher et je n'étais plus Lou, je n'étais plus rien sans la partie qui me complète.
Elle m'a poussé en avant alors que je régressais, telle une lâche.
Elle avait réponse à tout, ne serait-ce que par un "moi aussi".
Je suis malheureuse? Elle aussi. Je voulais mourir? Elle aussi.
Je n'ai pas le droit de me plaindre... Je n'en ai jamais eu le droit, j'ai pas le droit, je peux pas...
"Si, plains-toi."
Elle m'a tout appris, tout donné, je me suis contentée de me laisser envelopper par ses ailes d'ange.
Quand je me la suis arrachée, nous avons toutes deux pleuré, puis, comme des âmes incomplètes, sommes restées, hagardes, à avancer à taton, sans personnes. Et pourtant nous avons avancé.
Les retrouvailles n'en ont été que plus belles. Rien n'était oublié, tout était gravé, mais cela faisait partie de nous et cela ne nous dérangeait pas. Une acceptation du passé. Un sourire.
"C'est moi qui meurs d'abord."
"Je ne vais pas tenir sans toi."
Nous nous disputions constamment pour savoir qui se suiciderait en première. Nous étions horriblement brisées et malheureuses, mais nous étions deux. Et avec ça, la mort devenait encore plus magnifique et attirante...
Sauf que l'une des deux fut trop farouche et les brisa.
Je nous brisais.
Je me brisais.
Pourtant...
Pourtant, maintenant, nous sommes ici, à nous parler.
Le lien se rétablit lentement.
Nous allons mieux.
Et ce lien n'en devient que plus beau.