petite fille a peur

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C'est l'histoire d'une petite fille apeurée et triste.

Elle était mignonne, un peu naïve, un peu trop gentille.
Elle avait ses peurs cachées, ses rêves, ses envies.

Elle était encore trop jeune pour être ambitieuse,
Elle voulait à la fois être simple, reconnue, aimée et entourée.

Elle cherchait toujours à plaire malgré elle. Elle était encore trop petite pour avoir une pensée propre à elle-même.
Elle était dans un groupe de filles basique, éparpillées, qui cherchaient dans la norme qu'on leur inculquait une raison de bien faire en jugeant ce que pensaient les autres.

La petite fille suivit les autres sans rechigner, se conformant dans ce milieu restreint. Elle commença à grandir et à quitter les autres. Elle commença à regarder de loin, l'oeil morne, des gamins qui eux vivifiaient l'horizon. Elle les aimait bien et voulait les rejoindre, mais le groupe de filles étaient là, elles ne comprenaient pas, elles refusaient de perdre le petit gnome de la bande. Elles jalousaient les autres qui attiraient tant l'oeil de la petite fille.

Elles restèrent à l'arrière, à parler, mécontentes, trahies, un peu tristes peut être.

La petite fille voulait avancer sans qu'on la retienne. Elle avait maintenant treize ans et se cherchait toujours. Elle accumulait mensonges, horreurs et inquiétudes. Elle avait été brièvement sauvée mais la voilà qui replongeait dans le désastre des esprits embrumés, tournant dans des lumières aveuglantes, celles qui transpercent la pupille, déchirent l'iris et brûlent les yeux.

À la maison, on lui disait qu'elle devait être soignée, et son esprit, apeuré comme un nouveau né, s'occupait de retordre les paroles insensées. Tous les rires qu'elle avait créé prenaient enfin des sens, des voix l'aidaient un peu, la divertissaient, vivaient avec elle, au milieu des tourments mouvementés.

Les mots commencèrent à se tasser, à bouger, à arracher sa peau et se détacher, ils martelèrent l'intérieur de son crâne. Ils voulaient sortir, donner un peu de sens à ce qui arrivait, mais des rires aigus enfantins, contents comme tout, puis vrillant les tympans, ne les laissèrent pas faire. L'intérieur du jeune crâne s'écorcha et commença à saigner.

La petite fille se tut et vécut, de longs mois durant, les horreurs d'une guerre explosive. À l'heure où elle écrit, la bataille fait toujours rage, elle guette l'accalmie.

Elle l'attend juste un peu, quelques secondes, elle attendra un instant de calme et de sérénité,
Puis en finira,

Pouf!
Comme ça.

Elle ne supporte ni le sang, ni les voix, ni les rires, ni les mots, son esprit est de trop, alors elle l'anéantira.

fouillis de textes diversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant