noir et silence

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J'ai toujours aimé quand le noir et le silence se donnent rendez-vous. C'est comme si le monde m'appartient. Il y règne un équilibre instable où un pas de trop peut tout briser. Il suffit même d'un souffle pour perdre son anonymat... Comme si je jouais un jeu dangereux, un rôle pesant. Comme si je n'étais enfin plus moi. Comme si mes yeux n'avaient plus aucun endroit où poser le moindre repère. C'est tout bonnement merveilleux. À ce moment là, mon souffle devient si pâle et fin qu'à un mètre à peine de distance, on n'en aurait même pas soupçonné la présence.
Le piège est toujours là. C'est à celui qui bouge le premier. C'est à celui qui avance à taton, voulant prendre l'autre par surprise malgré tout.
Mais ne jamais, au grand jamais, sous-estimer son adversaire, car dans le noir, dans le silence, nous sommes tous à égalité, petits comme grands, gras comme maigres, noirs comme blancs, adultes comme enfants, nous n'avons plus rien à remarquer ni à différencier de l'autre. C'est une force incomparable bien au dessus  d'une simple partie de cache-cache, plus grisant qu'un film à sensation, c'est tout simplement pousser ses sens au delà d'une simple expiration.

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