Chapitre 18

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Blake me réveille quand il fait jour. Gabe est toujours dans son coma. Je regarde son état, il a de la fièvre. Je m'occupe de lui du mieux que je peux pour que son état s'améliore même si au fond de moi, il me répugne. Je voudrais me trouver à l'autre bout de la Terre, le plus loin possible de lui, avec Bastien. Je n'arrive pas à croire ce que j'ai fait, je l'ai complètement oublié pendant 2 semaines. C'est incroyable comment ces "jeux" nous font oublier le monde duquel on vient et nous transforment en une nouvelle personne, diamétralement opposée à celle que nous étions. Je me transforme en une personne cruelle, froide et calculatrice alors que j'agissais toujours avec bienveillance envers les autres.

Je laisse ensuite Cally prendre soin de lui et surveiller le camp pendant que nous allons chasser à 3. Nous avons désormais 2 arcs, un pour Flynn, l'autre pour moi, Blake, s'occupe de la cueillette, même si elle sait très bien se servir d'un arc, elle déteste tuer. La récolte est maigre, peu d'animaux, peu de fruits. Nous rentrons, l'état de Gabe n'a pas évolué. Nous passons la journée au soleil. Je respire et essaie de me détendre mais je n'y arrive pas, je n'arrête pas de penser à mon district : comment se passent les choses depuis que je suis partie ? Sont-ils tristes à l'idée de ma "mort" ? S'y attendaient-ils ? Ont-ils été surpris par la façon dont je me suis fait "avoir" juste après avoir montré des capacités étonnantes au tir à l'arc ?

Mais je pense également à quelque chose de plus proche de moi : nous devons partir, vite. On ne peut pas s'éterniser ici, nous devions partir hier et nous sommes toujours là. Nous n'avons pas encore discuté de notre départ mais on ne peut pas le repousser éternellement. Si l'état de Gabe ne s'améliore pas, il lui faudra de l'aide pour s'en sortir, et la nôtre ne sera pas suffisante. Mais la question qui me tracasse le plus est : Alban sera-t-il à la sortie de l'arène ? L'arène est grande, il pourrait très bien nous attendre au sud alors que nous sommes au nord ... Et même : qu'est-ce qui me dit qu'il nous attend ? Rien, c'est ce que j'ai supposé mais on ne se l'est pas dit à voix haute. Et comment puis-je lui faire confiance ? Mon instinct me le dictait mais qu'en dit mon cerveau ?

Comment survivra-t-on à l'extérieur de l'arène si personne ne nous attend ? Peut-être sommes-nous en plein désert sans eau, ni nourriture, ni abris à des centaines voire des dizaines de kilomètres à la ronde ? On mourrait. Et j'aurais entraîné mes amis à mourir avec moi pour rien, l'un d'entre eux aurait pu gagner et rentrer chez lui.

J'entends des gémissements à l'intérieur de la maison et vais vérifier l'état de notre malade, il semble reprendre conscience, bonne nouvelle.

- Mmmmmmmmh... gémit-il.

- Qu'est-ce qu'il y a bébé ? demande Cally avec un ton niais à vous donner envie de l'étrangler.

- Ly... murmure-t-il, Ly ...

- Ly ? Tu ne m'as jamais surnommé comme ça ? Mais c'est pas grave chéri, j'aime bien, dit CalLY en se jetant à son cou.

- Laisse-le respirer, dis-je en essayant de donner de l'air à Gabe.

- Il dit mon prénom alors qu'il est resté inconscient pendant 2 jours ! C'est une preuve de son amour incontesté pour moi !

Tu fais pitié Cally ! je pense au fond de moi sans le formuler à voix haute.

- Tu fais pitié Cally ! s'esclaffe Flynn depuis son fauteuil où il lisait un vieux livre trouvé dans une armoire.

- Quoi ?! Qu'est-ce que t'as dit abruti ? Répète un peu pour voir ! s'énerve-t-elle.

- Tu m'as très bien entendu... soupire-t-il.

- Ouais, mais je te laisse une chance de te rattraper, explique-t-elle en se lever, rouge et folle de rage vers Flynn.

Les 78èmes Hunger GamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant