CHAPITRE 1: Jacinthe bleue "L'espoir que vous me donnez me ravit"

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«Je m'appelle Castiel. J'entends beaucoup cette musique. Une chanson d'amour française où une femme chante son amour. La vie en rose... Cependant dans ce monde la couleur n'est pas quelque chose que tout le monde perçoit. Nous voyons en nuances de gris à notre naissance. Personne ne sait pourquoi. Mais il paraît que lorsque que l'on tombe amoureux profondément de quelqu'un, à ce moment-là nous pouvons voire ce que sont les « couleurs ». Rouge, jaune, bleu... Pour moi ce sont des notions abstraites... ce ne sont que des nuances de gris parmi tant d'autres. J'ai vingt-trois ans, mais je ne suis jamais tombé éperdument amoureux de quelqu'un. En général, la plupart des gens rencontrent cet amour à l'adolescence, au moment des premiers émois. Cependant, je ne suis visiblement pas tombé amoureux...

 J'ai déménagé à Paris dans le quartier de Montmartre pour être plus près de ma grand-mère qui est un peu malade ces derniers temps. On dit que Paris est une ville magnifique et lumineuse. J'aimerais le voir autrement qu'en nuances de gris... »  

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- Bon j'ai tout ce qu'il faut dans mon sac... Parfait ! 

 Il passa devant le miroir et en profita pour se recoiffer et ajuster son col de chemise. Castiel était un jeune homme de taille moyenne, ses cheveux étaient mi-longs et fins, mais en bataille et ses grands yeux lui donnaient un air juvénile malgré sa vingtaine.

Castiel était arrivé la veille. La butte de Montmartre était un de ces quartiers qui faisaient l'âme de Paris. Le Paris des artistes et d'Amélie Poulain. Les immeubles étaient hauts et les rues étroites, mais laissaient une vue magnifique sur la ville grâce aux pentes de la butte. Les habitants flânaient de cafés en boutiques et les touristes, nombreux, se bousculaient pour aller au Sacré-Cœur. Il n'était pas rare de voir des artistes de rue, des danseurs, des musiciens, des chanteurs, des dessinateurs, des peintres... Tous les arts s'étaient réunis au Montmartre. 

Castiel allait rendre visite à sa grand-mère hospitalisée suite à des complications de santé. Elle était seule sur Paris et à vrai dire, Castiel s'est servit de ce prétexte pour quitter la province et chercher de nouvelles opportunités. Il marchait dans les rues de son nouveau quartier et regardait les boutiques, l'une vendait des objets vintage et originales, d'autres des cartes de vœux personnalisées qu'on ne pouvait trouver nulle part ailleurs et surtout, beaucoup de galeries d'artiste. Castiel arriva sur une petite rue en descente et vit non loin de lui un fleuriste.

- Ah oui, il faut que j'achète des fleurs! Se dit le jeune homme.

La devanture était remplie de seaux contenant de fleurs diverses. Des grandes, des petites, des allongées. Leur parfum embaumait. Elles étaient belles mais Castiel ne pouvait profiter de leur beauté car il ne percevait pas les couleurs. Il entra anxieusement dans la boutique. Il faut dire que passé vingt-trois ans, ne toujours pas être capable de percevoir les couleurs pouvait être très embarrassant. La boutique était belle, fleurie et plutôt lumineuse. Il n'y avait personne à la caisse. L'atmosphère était très calme et apaisante. Castiel regardait autour de lui. Mais s'il ne voyait pas les couleurs, les fleurs lui offraient un agréable spectacle de formes et de senteurs. Cependant cette boutique était bien faite car en dessous du nom de la fleur était précisée la couleur. Des pots en verre et en terre pendaient accrochés au plafond. Il se dirigea vers le comptoir et appela :

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