Je l'aperçus de loin. Pour la première fois, il était assis, fumant une cigarette bon marché. Ses cheveux de soleil renvoyaient chaque parcelle de lumière, chaque rayon de lune. Il était beau, son nez aquilin et ses lippes presque inexistantes, ses jambes au-dessus du vide, au-dessus de la Seine.
Il me fit signe de venir m'asseoir, de partager un moment où cette fois-ci déambuler ne serait plus notre univers. Il me parla de lui, de son rêve, de sa prochaine fuite. Dans la douce lumière des réverbères, côte à côte, il m'obligea à m'arrêter, à faire parti de l'instant, à faire parti du décor, quelques minutes.
Il m'obligea à être quelqu'un.
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Cent douze mots sur la Seine
Short StoryIl n'attendait rien. Il est arrivé. Deux univers s'affrontent. Rien ne va plus, ne misez plus. • Pour un trajet de dix minutes, tout au plus. • 112 mots par partie | Je suis un paradoxe | décembre 2017 ©