Ce soir-là, j'avais décidé de l'attendre sur le bord des marches. Protégé par les grandes tours de la bibliothèque, mes yeux se promenaient sur les passants, imaginant leurs rêves insouciants et leurs espoirs mirobolants. Ils étaient beaux, ces badauds, emmitouflés dans leur futur flamboyant.
Il n'est pas venu. Je ne savais plus quoi penser : m'avait-il laissé tombé ? Était-il parti vers de nouvelles contrées ? M'avait-il remplacé ?
À ce moment, mes mots se mélangeaient, mes sens s'amoindrissaient. Je ne tenais pas à lui, je ne savais rien de cet inconnu aux quatre cent pas et aux cent douze mots.
Mon imagination se jouait de moi. Je l'oubliais. J'exultais, comme jamais avant.
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Cent douze mots sur la Seine
Short StoryIl n'attendait rien. Il est arrivé. Deux univers s'affrontent. Rien ne va plus, ne misez plus. • Pour un trajet de dix minutes, tout au plus. • 112 mots par partie | Je suis un paradoxe | décembre 2017 ©