Je le sais, il ne reviendra jamais. Il a été présent, quelques instants. Il m'a permis d'affronter l'automne, d'être un pilier, une aide que j'affectionne. Il ne reviendra jamais, le garçon du soleil, à la mèche balayée et aux mots enrayés. Aux genoux éraflés et au blouson tâché.
Je le sais, il ne reviendra jamais. Il ne réapparaîtra pas comme dans ces livres à la couverture pelliculée, aux pages cornées et aux lignes parfumées. Nous sommes dans la vraie vie, et elle ne propose pas d'alternative romantique. Elle ne propose pas, elle contraint, elle oblige.
Ma vie a repris, ponctuée de couchers de soleil et de souvenirs croqués dans un carnet. Pour autant, j'étais fier de moi : je devenais un autre homme, une autre personne. J'avais grandi, mûri, voire évolué. Je devenais celui que j'avais toujours aimé.
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Cent douze mots sur la Seine
Short StoryIl n'attendait rien. Il est arrivé. Deux univers s'affrontent. Rien ne va plus, ne misez plus. • Pour un trajet de dix minutes, tout au plus. • 112 mots par partie | Je suis un paradoxe | décembre 2017 ©