Qu'est ce qu'elle a voulu dire par « une part d'ombre » je ne comprend pas et pourquoi Nina ne m'en a jamais parlé ? C'est étrange, je verrai sa plus tard, pour le moment je rejoins la femme que j'aime et la prend par la taille :
-Sa c'est bien passé ?
-Oui parfait, ta famille est vraiment formidable et acceuillante !
-De quoi t'as parlé tata ?
-De toi, des sentiments que j'éprouve envers toi...
-Je suis contente que tout aille pour le mieux alors.
-Je t'aime Nina, et tu sais que tu peux tout me dire...
-Bien sûr que je le sais ! Répond-elle enjouée.
Elle m'embrasse la joue et je suis rassuré.
On rentre vers 11h00 pour le repas de midi, Mme Ricci avait préparé un rôti de porc avec des carottes, que j'adorent et de la salade verte. Une fois le déjeuné fini, avec Nina on monte dans sa chambre regarder un film puisque les autres sont repartis à l'affût des rues toulousaines. On choisit « Jane Eyre » une adaptation du roman de Charlotte Brontë. Après environ une demi-heure de film je mets pause et me redresse pour faire face à Nina :
-Est ce que tu me cache quelque chose ?
-De quoi tu parles ?
-Tout à l'heure quand je parlais avec Ariane, elle m'a dit que tu avais une part d'ombre en toi et que tu m'en parlerai toi-même... Alors raconte moi Nina, je dois savoir si c'est quelque chose d'important !
-Sa ne l'est pas ! Me crie-t-elle.
Je ne l'ai jamais entendu crier, ni même disputer quelqu'un...
-Sa ne l'est pas... Répète-t-elle calmement.
-Parles moi, confis toi à moi, je suis là pour toi quelque soit la situation... je t'aime et je ne veux pas te perdre !
-Quand j'avais 12 ans on habitais à Paris avec mes parents et Antoine dans le 8eme juste à côté de l'arc de Triomphe. On était dans une grande maison avec vue sur la tour Eiffel enfin le paradis... On s'entendais bien avec tout le monde, nos voisins nous adoraient nos amis aussi et même les étrangers. Un soir mon père invita nos voisins d'en face à dîner car il devait faire affaire avec ce type pour un projet qui valait plusieurs millions. Ils avaient un fils, Hugues il avait le même âge que moi ou un an de moins, bref ce soir là je suis devenue amie avec Hugues. Le lendemain après midi il m'invita à prendre le gouter chez lui ce que j'ai accepté volontiers. Depuis ce jour je passais tout mon temps chez Hugues à jouer à la marelle ou à la corde à sauté. Un matin son père, Charles était venu me voir pour me demander de rester dormir chez eux pour le week-end, mes parents avaient acceptés et maman prépara mon sac pour ce petit séjour chez les voisins. Je traverse la rue et rentre chez Hugues, mais il n'était pas là et sa mère non-plus d'ailleurs, j'entendis le verrou de la porte. J'étais prisonnière de ce monstre !
Elle se met à pleurer et je la prend dans mes bras pour la réconforter. Elle continue son récit :
-Il m'a violé, tabassé et frappé. J'étais attachée les mains dans le dos pour ne pas me débattre, du scotch sur la bouche pour ne pas crier. Il me touchait et abusait de moi plusieurs fois par jours, il me donnait des coups quand je ne faisais pas ce qu'il me disait de faire.
-Calmes toi, je suis là, c'est terminé...
Je lui caresse les cheveux et elle enfonce sa tête dans mon cou. Elle pleure de plus belle... Je suis choqué devant cet aveux, cet enfoiré lui a fait du mal et j'espère qu'il pourrit en prison ! J'ai tellement de haine en moi que je pourrai frapper contre n'importe quoi. Je lui demande :
-Où est ce fils de pute à présent ?
Elle se calme sèche ses larmes et me répond :
-En prison, il a prit perpétuité. Mon père s'est occupé de lui personnellement... Après avoir raconté ce qu'il m'était arrivé à mes parents, on est allés porter plainte et avec les traces qu'il avait laissé sur mon corps l'enquête n'a pas été longue. Il a été condamné à la prison a vie et a perdu tout ce qu'il avait...
Elle se calme et se retire de mon étreinte. Je la rassure :
-Je suis là maintenant et personne ne te fera plus jamais de mal, je te le promet !
-Merci... Répond-elle simplement.
Ses yeux encore remplis de larmes elle se serre contre moi et l'entours de mes bras pour qu'elle se sente protégé. Elle finit par s'endormir, sa tête sur mes genoux et toute recroquevillée sur elle-même. Elle à l'air si vulnérable et des images de son récit me reviennent en mémoire. Je ne m'attendais pas à sa. Elle a été si courageuse et elle a réussit à sa reforger une carapace derrière laquelle je suis le seul a avoir accès. Je la regarde dormir, scrute les moindres détails de son visage. Je m'endors finalement le sourire aux lèvres, toujours dans les bras de « Ninoushka ».
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Histoire toulousaine.
RomanceElle pensais pas que son déménagement la changerai ainsi, elle qui était fragile et sensible. Elle retrouvera goût à la vie grâce à lui. Lui et seulement lui. Malgré les différences et les conflits, ils s'aimeront. Mais jusqu'à quand?