ENTALÉM! CANTALÉM! CHANTARÉM! VIVE LA VIE! ET VIVE LA TABLE!"
Le chant tribal du vieux moustachu édenté dont l'odeur est un savant mélange de transpi et de pisse résonne à travers tout le PMU où j'avais trouvé refuge. Justement pour fuir ma condition d'êtres vivants, Pour me délivrer du chemin de croix, Pour me laisser mourrir d'une mort Abrasive. Un suicide lent. Son hymne qu'il répète deux trois fois est en parfaite dichotomie avec mon ressenti.
J'ai besoin du nectar démoniaque coulant dans mes veines gonflées par l'énervement pour parvenir à mes fins.
-Taulier! Une bouteille de ton whisky meilleur marché. Il m'apporte ma requête sans mot dire avant de s'en retourner à ses torchons, ses verres sales, et sa caisse enregistreuse.
J'ai pris place dans le troquet le plus glauque croisés dans mon errance nocturne. Je m'étais préparé ardemment avant d'affronter là faune urbaine. Peuplée d'indigènes anthropophages.
1- une bière forte.
2- une branlétte devant un porno de piètre qualité.
3- j'écoute "you got a silver" en fumant une de mes meilleures en réserve.
4- je change de futal en remarquant une énorme tâche de sperme sur celui-ci.
5- je bois une NAVIGATOR le temps de finir le jambon.
6- je me lance pour écrire quelque chose de fort, touchant, drôle. Loin de tout les auteurs lues qui ne produisent que de la chiasse textuelle.
7- je m'ouvre une MAXIMATOR devant le constat que rien ne me viens. Pas un mot. Pas une idée. Pas une bribe de quoi que ce soit. Rien! Le néant!
8- je me surprend à envier les auteurs que je dénigrais quelques instants aux préalables. Fait chier!
9- je me décide à sortir m'achever devant ce triste constat.
10-je me répète, face à mon reflet que produit le miroir situé sur la porte d'entrée de mon petit appartement "t'es qu'une pauvre merde pathétique sans talent." ...Je n'aime pas me mentir.
Je saisis la bouteille, je dévisse le bouchon qui tombe au sol en tournant comme une toupie ce qui est Sans aucun doute un signe du destin. Je m'avachis suite à ce signe divin sur le comptoir en zinc embrassant le goulot tel un adolescent pratiquant son premier Cunnilingus sous les regards écarquillés des quelques soiffards présents, qui lorgnent le sky me dégoulinant des lèvres tel de la cyprine entre les cuisses d'une femme fontaine. Il est vrai que Leurs avis m'importe peu.
-Le spectacle vous plait bande de naze?! Personne ne moufte. En revanche tous baissent leurs yeux vitreux en direction des verres posés faces à eux. Seul le moustachu chanteur ouvre sa gueule en se levant de sa chaise . Son nez paraît de plus en plus rouge aux fur et à mesure qu'il s'approche de moi. Et lui de plus en plus gros.
-calme-toi petit. On est là pour passer un bon moment.
-Fou moi la paix papi et retourne à ta table, à ta vie et à tes bons moments . Choses qu'il fait en s'appuyant sur le bar du fait de son état d'ébriété avancé. Ou est ce de la peur? Peut importe.
Vivement que je le rejoigne dans un brouillard éthylique. Épais, celui qui fait oublier la douleur en ne laissant subsister que le flou. Au final je ne lui en veux pas. Ce n'est pas de sa faute. Je suis présent dans cet ersatz de l'enfer pour me saboter et non pour me faire de nouveaux amis. Surtout pas de se calibre. Palier à l'ennui est l'un de mes objectifs. Mais la quête de vérité, voilà se qui m'anime. Ma vérité. Celle que je suis sûrement le seul à comprendre du fait qu'elle surgit au hasard de mon psyché dérangé, qui peut dévernir très vite dérangeant. Il y a de fortes chances que je ne me rappelle de rien de toute manière.
Le whisky se vide aussi vite que je me remplis. Les cigarettes s'enchaînent en ce consumant comme mon âme. On ne m'adresse plus la parole. T'en mieux pour ma solitude qui n'a besoin de personne. Et surtout t'en mieux pour eux.
La pâteuse envahit l'intérieur de ma bouche. Des montées de salive salées remontent de ma trachée en quantité. Il me faut une bière pour avoir le courage de finir les quelques gorgées qui manquent pour laisser un cadavre négligé sur le comptoir. J'interpelle le serveur en levant le bras tant bien que mal.
- Me faudrait une pinte mec.
- T'as assez bu... Mec! Me répond t'il d'un ton sec.
- Fait pas ta pute! Sert moi une mousse! C'était sûrement la goutte d'Houblon qui à fait débordée le pichet vue que le barman contourne la muraille métallique qui nous sépares. Il S'avance. J'essaye de me lever du tabouret. Hélas il est trop tard. Je suis trop soûl. Je tangue. Une vision. Le blanc. Des phalanges. Le noir. Et un réveil sur le trottoir. Le pull couvert de vomi et un putain de mal de crâne. Combien de temps le K.O avait emporté ma conscience? Assez longtemps apparemment à en juger par les portes de l'établissement qui se trouve être fermées.-J'VOUS EMMERDE BANDE DE CONNARD!!! J'AI DU WHISKY A LA MAISON!!! BIEN MEILLEUR QUE T'AS GNÔLE INFÂME !!!! TÊTES DE CONS !!!
Je me retrouve dehors, transis par le froid. Dépouillé de tout mon fric, couvert de gerbe, de sang. Bourré à là clef. Avec le crâne en vrac. Et le peu de dignité restante égaré dans les abîmes... Rien à foutre. Demain le soleil brillera, l'alcool sera présent. Les cons seront de sortis. J'écrirai un texte profond, fort, touchant, drôle... Ou pas. Et si je suis vraiment vernis je goûterai à des lèvres douces... Ou pas. En attendant il est l'heure de rentrer. De s'achever. De croiser les doigts pour que je ne m'étouffe pas dans mon sommeil avec ma langue ou le liquide contenue dans mon estomac. Et même si cela se passe. Le cosmos n'as pas besoin d'un écrivain de plus dénué de talent et de logique.
Le retour fut douloureux. Un mètre se transformant en cinq sous l'effet de mes zigzags. Sans parler de l'ascension de l'escalier se transformant au mont Everest malgré le fait que mon appart se situe au premier. Avec un minimum d'effort et de concentration je suis tout de même parvenu sur mon canapé.
La bouteille posée sur la table basse n'attend que moi. Elle m'appelle. Me fait du charme. Au milieu des canettes vides qui sont éparpillés un peut partout. Je sort une clope tordue comme la justice situé dans ma poche que je fais tombé sur le sol crade jonché de bouteilles et de paquets vides. De feuilles volantes sur lesquelles je prend des notes, écris des chansons, esquisse des dessins obscènes. Trois guitares sont appuyées sur chaque coins de la pièce. Leurs cordes rouillées me filerais le Tétanos si j'en jouer à l'instant T. "Mort en composant", ça claquerait comme épitaphe.
Sur le mur décrépit qui me fait face, l' inscription que j'avais écrite un soir de désespoir contraste avec le blanc jaunâtre de celui-ci :AUX TERMES DES VAPEURS
DE LA CHIMIE
ET DES ENVIES
ON S'ENFERME, PUIS ONT S'ENFUIT
VERS
UNE NUIT DE PLUS AUX PARADIS.T'as bien raison ma gueule! À ta santé!
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NOUVELLES D'UN CONDAMNÉ À VIVRE.
Short StoryÉtant un écrivain dyslexique. Inconnue. Dépendant à l'alcool, aux drogues, aux femmes, et accessoirement aux jeux. J'écris avec l'instinct. Spontanément. Je ne porte pas trop d'importance aux fautes d'orthographe dû à ma maladie, et peut être un peu...