POUR UNE TRACE SUR l'ÉPIDERME.

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Je trainais dans un bar de mon quartier. Un de ces bars que l'on appelle "branchés". On était jeudi soir, ce qui signifiait:"soirée étudiante". J'en avais rien à foutre de ces conneries, je ne traînais pas là parce que c'était fréquenté, ni pour les étudiantes, mais juste parce qu'il se trouvait être l'un des plus proches et que je n'avais pas envie de marcher trop longtemps dans le froid. J'avais besoin de sortir de ma grotte pour aller m'inspirais de la médiocrité ambiante. Je venais de tenté d'écrire sans grand résultat. Une dizaine de pages sur un mec qui entend un oiseau lui parler à son balcon et qui lui raconte le pénible voyage qu'il venait d'effectuer. Sa recherche de ver juteux sans devenir la proie d'autres prédateurs, éviter les chasseurs qui sévices à travers le monde, les paysages qu'il a survolé avec ses compères raciaux, les vents violents qui freinent la course obligeant le volatile à doubler la cadence de ses battements d'ailes. Autant de périples juste pour avoir une chance sur cinq de tirer un coup. Beaucoup d'efforts pour perpétuer l'espèce. Si nous, pauvres humains, devrions accomplir le tiers de ces péripéties pour préserver l'Homme avec un grand H, je ne serais pas là à raconter mes conneries. Dur d'imaginer moins de personnes pour les lires.
Après relecture j'ai tous foutu à la poubelle. Je trouvais ça mauvais puis il n'y aurait personnes pour juger ce récit. Même si ce fut le cas, j'emmerde les juges! Je suis le seul maître de la sentence faite à mes écrits.
La coco mélangé au Speed me donnait l'assurance d'un shérif. La descente me donnait l'impression de n'être qu'une énorme merde. Un juste milieu était peut-être à trouver sachant que je ne m'étais pas encore attaqué aux psychotropes présents dans le sac de sport récupéré chez GG. Je savais pertinemment que j'y viendrai..

Je me suis installé à un mange-debout au fond de la salle don les lumières tamisées et autres néons masqués les traits des visages juvéniles. Tout était propre, clean; les gens,les tables, le sol, les verres. Je me sentais comme un virus dans un organisme aseptisé. Je fais signe à un des serveurs qui étaient tous aguicher du même uniforme ridicule avec le nom de l'établissement imprimé dans le dos. Je plains ces pauvres mecs, se faufilants avec leurs plateaux qu'ils trimballent à bout de bras entre tous ces jeunes bobos venants dépensés l'argent qui leurs est tombés dessus de par une grossesse de la haute.
Qui t'es pour juger? Pensais je. Toi qui dépense le fric d'un mort, et qui consomme sa came.
Je revois GG dans mes rêves pendant les cours laps de temps où je parviens à fermer les yeux. On discute ensemble comme nous le faisions y'a pas si longtemps; de musiques, de littérature, de jeux vidéo. Puis je me rappelle qu'il est canné, se balançant au bout d'une corde avec en dessous une chaise allongée sur le flanc. C'est généralement là que je me réveille en sursaut, dégoulinant de sueur. Profitant de la confusion pour me ramener dans le monde des vivants avec une poutre de cocaïne. Je comprends pourquoi GG ne dormait quasiment pas, avec toutes cette tentation sous (et dans) le nez, dur de trouver le repos. C'est peut-être à cause de ça qu'il a supprimé sa conditions d'être vivant, juste pour se reposer enfin? Je serais peut être le prochain. Qui sais? Simple supposition.

Le serveur parvient enfin a traverser la foule agglutinées et à me rejoindre  pour prendre ma commande.
-Un double whisky sec sans glace et une pinte s'te plais.
-J'tapporte ça.
-OK.
Ça piaille autour de moi comme si je me trouvais dans un poulailler ce qui n'arrange pas le mal de crâne qui me suis depuis quelques années. Un près-pubère ivre après sûrement trois panachés pose sa main sur mon épaule.
-AAAALLLLLLEEEERRRRR!!!! C'EST LA FÊTE !!!! Me crie t'il dans l'oreille. Je le repousse en empruntant une punch-line à Sarkozy.
-Casse toi pauv'con! Il disparaît en s'assimilant à la masse.
J'enchaîne bières, whisky, whisky, bières. Un tour dans les chiottes pour vider ma vessie ou pour préparer une ligne sur la cuvette resplendissante. Un tour en extérieur pour fumer une clope. Extérieur qui est aussi plein que l'intérieur peuplé des mêmes spécimens.

Les filles sont belles et profitent de la vigueur de la jeunesse. Leurs peaux sont tendues, les poitrines sont fermes, les jambes fines supportent de joli fessier qui se dandine sur de la musique électronique. Je serais heureux d'en ramener une dans ma piaule. Mais bon, je n'y conte pas trop.
Je repère entre toute ces petites, une qui me met le poil. Une blonde aux yeux clair en amendes. Serait-ce un signe? Peut-être. Elle transpire la douceur, avec un corps frêle qu'elle dévoile malgré le froid, qui lui, transpire le sexe. Une courte jupe noire moulante épouse ses formes envoûtantes, au dessus, un haut blanc pailleté moulant également et elle porte aux pieds des bottines à talons qui élancent sa posture de façon délicieuse. Je la reluque de haut en bas pendant quelques minutes avant d'être interrompu par un jeune homme qui se présente à ses côtés. Un grand blond, propre sur lui, plutôt costaud mais qui titube. Il l'enlace puis la serre d'une façon que je qualifie de dérangeante. Dérangeante pour moi, dérangeante pour elle, et très bientôt dérangeante pour lui. Je m'approche de la scène, verre en main.
-Tout va bien la miss?
-Oui tout va bien t'inquiète. M'envoie le jeune en basculant d'avant en arrière avec les bafouilles propre aux gens soûls. Je pose le verre à leurs côtés.
-Plutôt poilu pour une miss. J'parle à la dame mec. Il approche sa tête de la mienne.
-quoi? Qu'est ce... Il se fait interrompre par la blonde. Qui est au passage encore plus belle de prêt.
-Il a pas l'air méchant il est juste beurré. Ça devrait aller.
-Tu le connais pas?
-Pas depuis plus d'une heure. Le mec m'attrape par le col de mon blouson en balbutiant toujours autant.
-y'a... Y'a un problème?
-Pas pour l'instant, mais ça pourrait arriver.
-Viens s'péce d'enfoiré! On vas marcher et j'explique.
Manque de bol pour lui, la coke me maintient dans une forme olympique, je le prends par le bras et on se dirige vers une petite ruelle sombre en s'insultent gaiment avec la blonde derrière nous, nous implorant d'arrêter. Elle se doutait à raison d'une future confrontation. Je le bouscule en lui demandant des éclaircissements.
-Alors?! Vas y?! Explique moi maintenant ! Je vois le mec mettre la main dans sa poche pour en sortir ce qui semble être une lame. Je lui saute dessus avant qu'il est le temps de faire quoi que ce soit.
On s'agrippe, se bouscule, se tire, se pousse en continuant les insultes. Profitant d'une ouverture il m'en décoche une dans l'œil. Ce qui provoque un recul me donnant assez d'élans pour lui mettre une droite en plein menton. Il s'écroule sur l'asphalte et ne bouge plus.
-Putain de merde! S'exclama la blonde qui avait assistée à la scène impuissante.
-c'était un dingo, regarde! Je sors de sa poche ce qui était bien un couteau avant de poursuivre le plaidoyer en ma faveur.
-Imagine qu'il s'en serve sur toi. J'te connais pas mais tu devrais faire un peu plus attention. Les rues sont pleines de maniaques cherchants de jolies filles.
-vue comme ça... Merci, Je suppose que tu m'as sauvé la vie.

Après avoir fini nos verres elle me donnât son numéro avant de me faire un baiser sur la joue, me laissant une trace de rouge à lèvre sous le violet de mon œil au beurre noir. Je ne l'ai jamais rappelée. Je ne l'ai jamais revue.

NOUVELLES D'UN CONDAMNÉ À VIVRE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant