AUX SOUVENIRS...

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-Veux tu m'épouser?
Elle me regarde avec ses grands yeux clairs en amandes, et le rire s'installe sur sa formidable bouche qui illumine son doux visage entouré de blond. Elle doit penser que je me fou d'elle. Il est vrai que notre relation est officielle  depuis peu, et qu'elle sait ma pensée sur les unions maritales, seulement, même si je n'ai pas de bague, je me trouve le genou au sol, ses doigts fins dans mes mains boudinés. Évidemment que l'on allait pas organiser un banquet, bien sûr que nous ne signerons pas les registres imbéciles, et encore moins écouter les charabias d'un prêtre avant de sceller nos lèvres. Je n'en n'ai Ni le besoin, Ni l'envie. Cela ne change pourtant en rien la véracité de ma demande. Qui est d'une sincérité qui m'effraie.
C'était un aveu, celui du besoin de sa présence à mes côtés, et que j'étais  prêt à tout pour la garder à tout jamais. Ce n'était pas une demande en mariage que je faisais, c'était une promesse. Une promesse donnée à elle, une promesse que je me faisais, la promesse que mes atomes deviennent siens et qu'elle en dispose à sa guise, La promesse la plus importante de ma vie.
Pourquoi rit t'elle alors? C'est peut être elle qui se fou de moi? De la manière la plus cruellement belle que je puisse imaginer. Je la voulais toute entière, et je l'avais eu dieu seul sait comment. Elle m'avait vue faire n'importe quoi avec n'importe qui. Et moi je la voyais du coin de l'œil, du moins au début. Son prénom: Gaëlle. Mes ailes et ma cage, mon matador et mon taureau, ma victime et mon bourreau.

On avait un ami en commun et on faisait de plus en plus de soirée ensemble. Elle a vue l'être qui n'est pas sortable, l'insupportable qui m'entoure comme un linceul les soirs où il me faut un peu plus que d'habitude pour me distraire. Ces soirs où il me faut une femme de plus pour paré au mal-être, et qui sombrera dans l'oublie tout comme moi dans le sien. Elle a vue les comas, les esclandres avec des soûlards, avec des filles ne comprenant pas que leurs compagnies n'était plus la bienvenues. Les gifles encaissées, les verres dans la tronche, les coups de boules, les reproches plus ou moins justifiés. Puis les disparitions dans les chiottes, ou sur un parking sombre en compagnie de petites aussi soûles que je pouvais l'être, celles prêtent à se pendre à mon cou en évitant par la même occasion que je noue celui-ci au bout d'une corde.Toutes ses observations à mon égard n'étaient pas une base solide pour une relation à long thermes, en même temps je ne suis pas fais pour la vie en concubinage. Sûrement une histoire d'ADN, je suis comme ça, voilà tout. Je n'ai pas d'autres explications. Je conçois que cette rhétorique est simpliste mais je ne suis qu'un faible qui souffre de l'absence...

Gaëlle est petite, les traits fins, avec des belles courbes rebondies, un cul sensass, une poitrine pour laquelle je serais prêt à mourir. Seulement lorsque j'ai remarqué le magnétisme qu'elle procurait sur ma personne, le mal était fait, il me faudrait ramper au sol pour la conquérir, pour la séduire, pour qu'elle remarque l'homme que je peux être dans mes bons jours. Effectivement, je ne m'étais pas trompé. La route fut longue, et dans un sens tant mieux. Il me faut de la difficulté pour m'attacher, j'ai besoin de temps. J'ai toujours étais long au démarrage, l'amour que je porte à besoin de se forger, se sculpter, germer, tout comme une graine a besoin des saisons et d'un concourt naturel de circonstance pour émerger et devenir un arbre robuste, qui peux affronter toutes les tempêtes, et ce n'est pas mentir que de dire "j'en ai chié!". Six mois. Six putains de mois pour avoir ne serait-ce qu'un baiser. Un baiser que je me rappelle comme de ma première fois dans le vagin d'une femme, alors que je ne me souviens pas de la journée de la veille.
Jamais je ne m'étais accroché comme ça. Étais je devenue un de ses pathétique soumis, attendant le bon vouloir de leurs reines? Très certainement, et étrangement ça me faisais du bien. Car oui, elle était ma reine, ma sainte, mon apôtre, ma rédemption et le présage d'un futur radieux. Je souhaitais son approbation car je souhaitais revivre de mes cendres. Je le ressentais au plus profond de moi, ma renaissance se ferait dans le creux de ses bras et dans le brasier de son cœur.

Je me souviens de la première fois où nous avons consommés le feu l'attend que nous enfermions en nous. Car je sentais bien que l'attraction était réciproque mais la barrière que mon comportement avait dressé était un frein à son entrain. Je comprenais sa réticence mais rien au monde n'aurait pu me stopper tant que je voyais l'étincelle dans ses pupilles, celle qui m'arrosait de l'envie charnelle, celle qui me donnait à réfléchir quand j'me retrouvais le soir seul dans mon plumard. La lueur qui consume celui ou celle qui aime, étant prête à se donner à tous les sacrifices, sans rien attendre en retour. Si par bonheur le ciel est clément il montrera l'espérance d'un regard, d'une caresse, d'une attention, d'un bon vouloir. Ce qui arrivât au bout de mois de batailles. Sur le côté conducteur  de sa bagnole, ce qui peut sembler pourrie, une première baise dans une caisse, mais ce fut tout le contraire. Je venais d'atteindre ma phelicité, mon éden, mon Everest. Je venais de planter mon drapeau dans se qui sera le sommet de mes sentiments, de mes envies, de mes forces, puis, de mes faiblesses.

Maintenant me voilà le genou à terre, à demander fictivement sa main. Un fictif remplie de réels. Bien plus remplie qu'un grand nombre de demande. L'attente d'une réponse qu'elle soit réelle ou non me donne des sueurs froides.
-alors? Qu'est-ce que t'en pense?
-je pense qui vaudrait mieux que tu te reléve et que tu m'embrasses, voir plus si t'en as envie. Me dit t'elle de sa voix cristalline.
Je prends ça pour un non et j'exécute les ordres de ma reine, ma sainte, mon apôtre, avec l'amertume d'une classe sociale que l'on remet à sa place. Celle pour laquelle  on l'a engagée, pour laquelle elle est formatée, pour laquelle elle va crever. Mais celle qui n'a pas forcément le sort qu'elle mérite.

NOUVELLES D'UN CONDAMNÉ À VIVRE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant