La voiture stoppe enfin sa course devant l'immeuble dans lequel nous avions rendez-vous. Al est au volant et entreprend un créneau sous une légère brume qui réduit grandement la visibilité. Le trajet d'une paire d'heure m'avais laissé le temps de descendre cinq six bières bon marchés. Le fort degré de celle-ci compensait le goût de pisse tiède. Le poste du break cabossé aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur crache du "LOFOFORA" à fond les ballons. Nous chantions fictivement en trio avec Reno(de "LOFOFORA") en hurlant, bougeant la tête, et les bras comme si nous nous trouvions au "HELL FEST". Mais sur la scène."JE HAIS LA TERRE ENTIÈRE!!! C'EST PAS QUE J'EN SOIS FIER! MAIS J'EN FAIS MON AFFAIRE!! ENTRE MOI MÊME ET MOI! S'IL NE RESTE QUE LE PIRE JE SERAIS CELUI LA!!!"...
En écoutant le solo de basse avant de reprendre en cœur sur le troisième couplet j'aperçois du coin de l'œil une silhouette féminine non dénuée d'un certain style qui s'évanouit dans l'immeuble qui devait nous accueillir.
-T'as vus le bijou?
-Non, où ça? Me dit Al en scannant les alentours.
-Trop tard. Elle vient de rentrer.
-C'est p'têtre une des voisines d'Arnaud. Il m'as dit qu'elles étaient charmantes.
Effectivement, j'aperçois Arnaud sortir de la même petite porte où la forme désirable et désirée avait pénétrée quelques secondes plus tôt. Il est assez grand, plutôt gaillard, typé méditerranéen avec un grand sens de l'humour.(j'aurais l'occasion d'en parler plus en détails.)
Une fois installé à l'arrière de la bagnole qui venait d'hérité d'une bosse de plus suite au créneau tristement réalisé, on le salut avec une paire de bises et nous voilà partis en direction du supermarché faire le plein en bouteilles diverses et variées.Ces attroupements de masse m'angoisses, tous serrés pour tâter les fruits venants d'Espagne, les surgelés et autres boîtes de conserves en tout genres, les saloperies bio qui n'ont de bio que le nom, les steaks sous vides, les céréales, les petits gâteaux LU, les lunettes, les savons, les lubrifiants, plus toutes les petites choses qui alimentent leurs petits riens. Il y en aura pour tout les(mauvais) goûts. Ils se précipitent sur le PQ, le téléphone en main, cherchants les dernières conneries à la mode au rayon technologique, leurs merdes de croquettes destinées à leurs chats emprisonnés dans de petits apparemment meublés chez ces cons d'IKEA! Bref, une vraie psychose inter mondialiste.
Une cannette de plus pour affronter cette étape pénible mais obligatoire si l'on veut s'abreuver avec le liquide du diable.
Comme prévu les lumières froides éclairent les visages fermés et glacials de celles et ceux que l'on croise dans les rayons. Ceux qui portent la tonte de la pelouse du dimanche sur la tronche pour échapper aux souvenirs du poulet rôti avec la belle famille qu'ils détestent au point que les ronronnements de leurs tondeuses paraissent plus agréables. Puis, devant une préparation chips pizzas ils s'affaleront amorphes devant un match de foot à la con, sûrement un classiquo de merde qui leurs rappèleront à la pause qu'il devront racheter du Coca. Ils préféreront ses moments, la main dans le Calbut devant un écran plat qu'ils auront payés en vingt cinq fois plutôt que de passer ne serait-ce que quelques minutes avec leurs progénitures. Tout ça me file la gerbe... Ou est-ce peut être la bibines tiède? Ou le Para de Speed ingurgitais avant de bouger? Il est évident que ça travaille la dedans et que la route vas être compliquée. Heureusement pour nous, les gérants de ces enseignes ont eût l'idée géniale de regrouper tout les alcools en un seul et même rayon situé en bout de magasin. On remplit le cadi à une vitesse prodigieuse avec tout ce qui nous traverse l'esprit. Des bois sans soifs au paradis de la picole: du whisky, du rhum, du pastis, des bières vertes, rouges, grises, noires, jaunes. Toutes ces canettes font comme un arc en ciel magique. On arrive à sortir enfin et je questionne Arnaud pendant que l'on charge le coffre.
-Elle sont pas mal tes voisines? Non?
-Ouais elles sont mignonnes. Elles passeront sûrement ce soir.
-C'est bon ça!
Je m'attendais à passer une soirée entre couilles à fêter je ne sais plus trop quoi. On dirait que les astres commence à s'aligner.
La musique métal repart de plus belle dès le tour de clef. "AAALLLLLEEEEERRRRR!!!!!"
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NOUVELLES D'UN CONDAMNÉ À VIVRE.
Short StoryÉtant un écrivain dyslexique. Inconnue. Dépendant à l'alcool, aux drogues, aux femmes, et accessoirement aux jeux. J'écris avec l'instinct. Spontanément. Je ne porte pas trop d'importance aux fautes d'orthographe dû à ma maladie, et peut être un peu...