Noël approche à grand pas. Ou plutôt à grand coup de Rango dans la gueule. Les guirlandes qui s'illuminent de toutes les couleurs aux dessus de la foule imitent à tour de rôle; des flocons de neige, des Pères Noëls, des reines, des fleurs, plus des choses incompréhensibles qui scintillent de façon aléatoire dans les rues et qui se reflètent sur les vitrines des magasins. Ces mêmes rues qui ressembles à une fourmilière géante dont les insectes déambulent dans une pseudo anarchie. Prêts à dépenser leurs billets, à faire chauffés leurs cartes bleus, à gratter leurs stylos sur leurs chéquiers. La tête occupée à leurs futurs repas, qui sera certainement, à quelques détails, le même que celui de l'année précédente. Et bien évidemment aux cadeaux qu'ils vont faire. Je hais les fêtes de fin d'année, je me place avec Renaud sur ce coups là, et son désir de les voir tous crevés étouffer de dinde au marron.
Voilà quelques jours que les vacances ont débutées, emmenants les touristes qui tentent de s'assimiler aux habitants. Les passants passent, se frôlent, puis s'évanouissent sous les chants de Noël que dégueule les baffles de la municipalité éparpillées dans tout le centre-ville.
Ce petit spectacle, se donne en représentation devant les clodos qui quémandent un peu en jouant sur la charité chrétienne. Je donne une clope à l'un d'entre-eux qui sort un bang de derrière lui.
-Tu veux une douille? Qui m'demande.
-Non merci l'ami. J'étais déjà assez chargé en cannabis en cette fin de matinée.
-Joyeux noël. Me dit t'il avec sarcasme. Du moins, je pense que comme pour moi, il ne voyait dans tout ça qu'une sombre mascarade. Un moyen d'occuper les esprits et de se fait, de donner aux JT de 20h, un mois de repos avec comme sujets principaux; d'où viennent les dindes, les huîtres, les saumons, le foie gras, et en n'oubliant pas de recommander le "made in France" qui est la plupart du temps importé de pays lointains avec lesquels le monde "civilisé" se torche le cul.
J'observe les désœuvrés en bordure des chalets commerçants installés pour l'occasion, qui prennent des photos par moins deux degrés à l'extérieur. Qui se chauffent avec des crêpes, des gaufres, et autres churros à milles pétrodollars la part. La seule chose qui produit un sourire sur ma tronche, ce sont les gosses qui crient en courants. Avec leurs parents qui se démènent pour les suivre en criants plus fort qu'eux.
Je trouve tout âcres là dedans; le vin chaud, les petits fours, les bêtisiers, la bonne humeur, les papiers cadeaux, les sapins décorés avec des boules et des guirlandes pailletées, les calendriers de l'avant avec à l'intérieur des chocolats dégueulasses, les crèches qui mettent en scène des personnages que de moins en moins de gens reconnaissent, les chants merdiques. Sans oublier le réveillon. Une vaste blague où les familles désunies feintent les bons sentiments autour d'un repas dans lequel les victuailles sont trois fois trop nombreuses. Une année lors d'un ces fameux repas mon poing avait fini dans la tête d'un cousin, je ne me souviens même plus pourquoi. Cela remonte à trop loin. Mais c'était sûrement mérité. Je déteste cette période, enfin, plus que les autres j'veux dire.
Je me sens plus proche du SDF avec son bang que des hyménoptères qui grouillent de toutes-par. Dans un chaos prémédité, organisé, ordonné. Le fourmiller qui apparaîtra avec la nouvelle année nettoiera la fourmilière avec sa langue longue et râpeuse. Ne laissant que des mines en ruines.
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NOUVELLES D'UN CONDAMNÉ À VIVRE.
Short StoryÉtant un écrivain dyslexique. Inconnue. Dépendant à l'alcool, aux drogues, aux femmes, et accessoirement aux jeux. J'écris avec l'instinct. Spontanément. Je ne porte pas trop d'importance aux fautes d'orthographe dû à ma maladie, et peut être un peu...