Chapitre 12

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Maintenant allongée chez moi dans mon lit, les yeux rivés vers le plafond, mes songes m'ont emmené loin de la réalité, comme si mon esprit avait été séparé de mon corps durant ce lapse de temps. Sur le moment, la solitude est le meilleur moyen pour moi de réfléchir, le seul moyen de trouver une réponse au "Pourquoi" qui tourne en boucle dans ma tête, se torturant avec ces songes. Jamais une femme ne m'avait autant perturbée, pourtant, Dieu sait que les femmes autant que les hommes m'attirent, mais ce sont ses raisons qui m'ont plus ou moins perturbés.

Flashback

Étant à bout de souffle, le contact entre nos lèvres est rompu, les yeux chocolat de la cubaine sont rivés vers moi, collés à mon visage qu'ils scrutent. Puis elle rapproche à nouveau son visage du mien. Pas que je n'ai pas envie de sentir ses lèvres sur les miennes, loin de là, mon incompréhension est à son point culminant et réfléchir normalement m'est impossible. Le besoin de comprendre son motif devient de plus en plus important et l'impression d'être son jouet est, malgré tout, bien présente.

-Pourquoi tu fais ça, Camila? Je lui demande froidement.

-Euh Lolo je-

-Pourquoi?

-Je ne sais pas, Lolo, soupire-t-elle, les yeux fermés.

À sa réponse, les larmes me montent aux yeux, je suis bel et bien un jouet pour elle. C'est horrible de faire ça a quelqu'un. Sans un mot, je lui tourne le dos, partant en direction de chez moi pendant que des larmes silencieuses coulent sur mes joues. Les raisons de mon état restent inconnues. Sont-elle dues à l'indifférence de la cubaine, ou autre chose? Ça se fait pas, point. Les gens comme elles sont nocifs. Et totalement mignons...

Tellement étais-je perdue dans mes pensées que mes pas avaient fait le chemin à ma place. Jentre la clé dans le serrure et ouvre la porte. J'y entre sans tarder, tournant la clé de la serrure.

Fin Flashback

Au même moment, mon estomac se met à plaider contre la faim. Arrêter de me morfondre est, dans tous les cas, la première chose à faire, on ne peut pas changer les choses, ni les personnes. Le destin ne peut pas toujours mettre fin heureuse ou malheureuse sur les pages de notre vie, il en est l'auteur et dans chaque livre, quelque chose tourne mal. Dotée de la moins grande envie au monde, me voilà sur pieds en direction de la boîte à bouffe, plus modernement appelée frigo. Des yahourts, du lait, de la charcuterie. Rien d'intéressant. Pourtant, un fruit attire mon attention. Une des seules bananes laissées préalablement chez moi par la cubaine. Une de ces mêmes bananes achetées lors de mon premier jour à Tahiti, le jour de ma rencontre avec les filles et mon premier câlin avec Camila. Même lorsqu'elle n'est pas présenté, elle arrive à se frayer un chemin dans mes pensées. Comment l'en sortir? La réponse me reste inconnue. Le meilleur moyen, pour moi, reste de prendre une douche.

Le mode GPS de mon cerveau actif, mes pieds se dirigent tels des automates vers la salle de bain. La porte fermée à clé par habitude et mes habits tous au sol, lorsque mes yeux trouvent le petit placard où sont rangés les médicaments, le moment où Camila et moi avions failli nous embrasser la veille ne revient en tête, comme si le destin s'était amusé à connecter un deuxième écran à mon cerveau pour rediffuser le moment. J'entre dans la cabine de douche et ouvre l'eau. La température passe de glacée à chaude en à peine quelques secondes. Après m'être lavée au gel douche, je crois bien être restée une bonne demi-heure sous l'eau à rester debout, les yeux fermés et la tête levée. Sortant de la cabine de douche, j'attrape ma serviette et me sèche avant de la mettre autour de moi, tenant les bouts avec mes mains alors que je marche en direction de ma chambre.

En boule par terre se trouve ce que j'appelle mon pyjama : un short en tissu et un tee-shirt trop grand. Ceci enfilé avec des sous-vêtements, je vais m'installer dans mon canapé, seul but en tête de me changer les idées devant un film ou une émission abrutissante pour ados. Malheureusement pour moi, la télécommande est introuvable, ce pourquoi un long soupir d'agacement passe la barrière de mes lèvres, finissant moi-même avachie dans mon canapé. Un flash du moment où Camila était collée à moi dans ce même canapé et dans celui du quatuor me passe sous les yeux. Elle avait l'air sincère pourtant, elle est si innocente. Elle va réussir à m'avoir avec sa bouille d'ange et ses câlins. Pourtant, avoir tous ces flashs fait exprès pour que la cubaine me reste en tête commence à m'agacer. Pas moyen de penser à autre chose. Pourquoi le manque de la cubaine se fait-il ressentir alors que je ne suis qu'un jeu?

Beach House (Camren)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant