Chapitre 11

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Encore un réveil mouvementé. Pour débuter mon dixième jour à Tahiti, un poids assez lourd se jette sur moi. Dinah... Sans grand entrain j'essaye de la pousser, ne forçant pas tellement mais elle ne bouge pas. Un ronflement se fait même entendre. Et elle s'est endormie. Ne voulant pas galérer, ma main se dirige vers la cubaine allongée à mes côtés et la frappe. Malheureusement, elle ne rencontre que le tissu froid du lit, signe que la cubaine en est sortie depuis longtemps. En ouvrant les yeux, je parviens à une conclusion : la cubaine est partie quand j'étais encore endormie. Cette journée risque d'être bien. Ironie.

-Dinah Jane Milika Ilaisaane Hansen Amasio, lèves-toi tout de suite, hurle Ally, entrant en trombe dans ma chambre.

-Non, c'est pas moi qui ait mangé ta gauffre, c'est Camila! Se défend-t-elle après s'être réveillée en sursaut.

-Mais je veux pas- Quoi? S'écrie-t-elle avant de faire demi-tour et sortir de ma chambre. Karla Camila Cabello Estabao, continue-t-elle, toujours en criant.

Ah, Ally. La mère du groupe. Je n'imagine même pas ses pauvres enfants plus tard, ils se comporteront sûrement de façon carrée, prieront à tout bout de champ Jésus et auront peur de leur mère. Même si la polynésienne s'est de nouveau affalée et m'empêche de bouger, ça reste rassurant de savoir que Camila ne soit pas partie lâchement après avoir dormi avec moi. En regardant autour, il m'est facile de remarquer que ce n'est pas ma chambre, j'ai donc dormi chez le quatuor. Mon ventre se met à crier famine mais la polynésienne m'empêche de bouger.

-Dinah, lève-toi, je soupire. J'ai faim.

-Encore cinq minutes, marmonne-t-elle. Juste cinq petites minutes et je me lève.

-Cinq minutes, pas une de plus, je soupire.

Les minutes passent lentement, tellement lentement que je me perds dans mes pensées. Juste après la prise de photo de Dinah, la cubaine est restée collée à moi toute la soirée, se cloitrant dans mes bras. La cubaine ne m'a pas repoussée lorsque je l'ai embrassé, c'est sensé signifier quoi? Moi-même je ne sais pas si ce baiser représentait quelque chose pour moi. Certainement, oui, parce que j'en avait envie, mais qu'en est-il de Camila? Et si elle était trop saoule pour se rendre compte de ce qu'elle faisait? Ça expliquerait pourquoi, à mon réveil, la cubaine n'était déjà plus là.

-Ça fait cinq minutes Dinah, je souffle.

-Encore cinq minutes, j'ai pas assez dormi, grogne-t-elle.

Il va falloir employer la manière forte.

-Oh mon Dieu, Dinah, Beyoncé a répondu à ton tweet sur Twitter! Hé s'exclame, à la limite du faux fangirlage.

-Oh ma Queen B, elle dit quoi? Fait-elle, s'asseyant d'un coup pour me fixer mais aperçoit mon téléphone sur la table de chevet. Tu te fous de ma gueule, c'est ça?

-Qui a dit Beyoncé? Panique l'autre fan de la célébrité, entrant en trombe dans la chambre de la cubaine.

Je me mets à rire et sors de la chambre avant de devoir subir les foudres des deux fangirls. A peine arrivée dans le salon, une cubaine sauvage me percute et baffouille des excuses avant de repartir en courant. D'accord? Quand une petite personne me percute aussi, quelques secondes après, déclic. Elles sont toujours avec cette histoire de gaufres. N'étant pas le genre de personnes à se servir dans les placards des autres, je finis affalée dans le canapé. Devant moi, sur la table basse, se trouve, dans une assiette, une gaufre sur laquelle est marqué avec du coulis de chocolat "Ally". Un rictus vient étirer les coins de mes lèvres à l'idée de manger la gaufre sans que personne ne puisse m'accuser. Du bout des doigts, j'attrape la gaufre pour en prendre une grosse bouchée. Bouchée qui fait un quart de la gaufre. Puis une seconde bouchée. J'ai simplement l'impression d'être une enfant qui a peur de se faire prendre en flagrant délit, faisant une grosse bêtise. A cette pensée, mon rire emplis le salon. Je prends une troisième bouchée, puis quelqu'un fait irruption dans la pièce.

Beach House (Camren)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant