Chapitre 13

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Ce matin, mes yeux s'ouvrent sur un lit vide. Ayant tapoté l'endroit où dormait la cubaine, il est facile de deviner qu'elle s'est levée depuis longtemps, sa place étant froide. Ni étonnée, ni déçue. Qu'attendre de plus de sa part? Chaque fois qu'elle m'embrassait, un peu d'alcool coulait dans ses veines. Donc oui, celà m'amène à la conclusion de n'être qu'un jeu pour elle et celui-ci consiste en me donner de faux-espoir. La chose comique, c'est l'entrain mis dans ce jeu. Elle est allée jusqu'à casser ma porte. La réaction de Tyrone sera sûrement hilarante lorsqu'il verra l'étendue des dégâts. Parlant de Tyrone, je crois bien que c'est lui qui vient de sortir des toilettes, le son distinct de la chasse d'eau ayant brisé le silence. Ceci suivi du bruit du lavabo. Putain, il fout quoi là, lui? Les pas se rapprochent de ma chambre et à ce moment, je remercie grandement mon jeu d'actrice qui va m'éviter de le croiser. Il se rapproche du lit, essayant sûrement de faire le moins de bruit possible, puis à ma droite, le matelas s'affaisse. Il se fout de ma gueule. Pourquoi il s'allonge ce con? J'allais ouvrir les yeux et l'insulter quand une main douce s'est posé sur ma joue pour la caresser de son pouce, mettant à court mon envie de crier. Mon cœur est le premier à reconnaître la cubaine, il s'amuse même à faire un marathon dans ma poitrine. Resiste, n'ouvre pas les yeux. Le matelas bouge, signe que la cubaine se rapproche de moi. Un quart de seconde plus tard, le souffle chaud de la brunette se fait sentir sur mon visage. Elle doit sûrement penser que je dors. Le plus délicatement possible, elle pose ses douces lèvres sur les miennes sans les mouver, rien. A partir de ce moment, un lourd combat contre moi-même est mené pour contrôler ma respiration. Le besoin d'approfondir le baiser devenant urgent, je me mets à mouver mes lèvres contre les siennes, elle de même. Plus le baiser dure, plus il devient chaud sans que nous n'ayions l'envie d'aller plus loin. Lorsque le manque de souffle devient trop important, le contact entre nos lèvres est rompu. Immédiatement, l'envie de les embrasser de nouveau se fait présent.

-Bonjour Lolo, me sourit-elle en plongeant son regard dans le mien avec de lier nos mains ensembles, enlaçant nos doigts.

-Bonjour, Camz.

-J'ai fait le petit déjeuner, tu viens?

-Bien sûr.

Elle et moi nous levons du lit en même temps, nos mains scellées ensembles. Ses pas guident les miens jusqu'à la cuisine. Là se trouve une pile de pancakes dans une assiette. À côté sont disposés du miel, du nutella, de la confiture. Elle a pensé à tout. La cubaine lâche un bisou sur ma joue avant de prendre une banane. Attends, il y a vraiment tout ça seulement pour moi?

-

L'arrivée des quatre autres filles m'a littéralement sauvé la vie. À peine avais-je fini mon sixième pancake que l'impression que mon ventre allait exploser s'est faite importante. J'avais soupiré longuement et au même moment étaient arrivées Ally, Normani, Dinah et Lucy. Sous les plaintes de la cubaine, les quatre filles ont littéralement englouti les pancakes. Mais ce qui n'est pas passé inaperçu, c'est l'apparente tension entre les deux fans de Beyoncé. Habituellement, elles seraient en train de rire toutes les deux mais là, Dinah ne cesse de parler à Lucy, qui est collée à moi pendant que le regard de Camila la transperce de toutes part. Et Normani, parle avec les deux autres. Du moins avec Ally. Puis vient le moment où la polynésienne se plante devant moi, me devisageant.

-Avoue, vous avez fait des bébés Camren.

Ses sourcils sont froncés, sont regard analysant si une réaction particulière se pointe alors que je lui offre pour seule réaction un haussement de sourcils. C'est la première fois, depuis ma rencontre avec le quatuor, que Dinah est aussi concentrée sur ma réaction et, honnêtement, ça fait bizarre de la voir comme ça alors qu'elle est de nature comique. Du coin de l'œil, je remarque que Normani nous fixe, Dinah et moi. Lorsque je tourne la tête vers elle, la questionnant du regard, cette dernière baisse la tête avant de retourner à sa conversation avec les deux filles. Depuis leur arrivée, entre les deux Queens règne une tension impossible qui pourtant est si facilement remarquable. Pour tirer tout ceci au clair, je me dois de parler à Dinah en espérant qu'elle va s'ouvrir à moi. J'attrape son bras et la tire à l'extérieur de ma maison.

Beach House (Camren)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant