Respire et danse !

VII

Je regarde le ciel. Il faut vraiment que je fasse quelque chose pour me sentir mieux. Je suis dans un cercle vicieux. Quand je danse je pense à elle et je souffre mais si j'arrête de danser, je pense que je ne pourrais pas l'oublier non plus. Elle, elle m'a sûrement oublié.

Il faut que j'ai des réponses. Je pense que j'ai besoin qu'elle me réponde. J'ai besoin de connaître la vérité. Je veux savoir si elle est parti car elle ne voulait plus danser ou pour une autre raison. Je veux savoir ce qu'elle ressentais réellement pour moi. Je veux savoir si elle m'a oublié. Je veux savoir ce qu'elle a fait, où elle étais tout ce temps. Et surtout, si elle accepterais de revenir.

En fait, je veux simplement la revoir. La serrer dans mes bras. Je n'en aurais sûrement jamais plus la chance. Il faut que je me fasse une raison.

 Le ciel est toujours aussi calme. Comme s'il n'était jamais tourmenté. J'aimerais être comme lui. Calme. Je n'y arrives pas. C'est impossible pour moi. Je veux la voir. Je veux qu'elle soit avec moi. Je ferme les yeux en m'allongeant dans l'herbe.

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Il y a bien une heure déjà que le spectacle est fini. Je suis avec ma meilleure amie et son copain. Nous discutons, ils me racontent leurs aventures. Je ne les écoute qu'à moitié. Ça ne m'intéresse pas.Tout ce que je veux, c'est lui, c'est le voir, l'embrasser et le serrer dans mes bras.

J'ai appelé mon amie pour lui dire de rentrer seule. Elle m'a engueulé. C'est normal, elle a eu peur. Elle n'a pas compris.

Ils me regardent. J'ai dû avoir une absence. Je n'arrive pas à me réjouir de mes retrouvailles avec eux. Je veux le voir lui. Je n'arrive pas à sourire. Alors que je lève les yeux mes larmes se remettent à couler. Elle me prend dans ses bras. Je pense qu'elle a compris pourquoi je ne me sens pas bien. J'avais oublié à quel point sa présence pouvait me réconforter.

Elle regarde son copain et lui intime quelque chose. Je suppose qu'elle lui disait de nous laisser puisqu'il s'en va directement après avoir hoché la tête avec un petit sourire.

-Tu l'aimes encore ?

Elle me regarde en sirotant son cocktail. Je suppose que je dois répondre bien que je n'en ai aucunement la force. Remettre ces mots sur ce sentiment fait bien trop mal. Je détourne sa question.

-Pourquoi a-t-il arrêté de danser ? C'est à cause de moi ?

Elle me regarde avec un air triste. Je dois avoir l'air bien pathétique. Je me demande même pourquoi j'ai posé la question alors que c'est obligatoirement de ma faute. D'après ce qu'elle me dit, il ne se souvient que trop de moi. Je suis un monstre. Il a souffert tout ce temps à cause de moi. J'aurai dû retourner à la salle d'entraînement pour donner des nouvelles. J'aurai dû courir moins vite et ne pas faire tomber ce putain de portable. J'aurai dû accepter que mon père m'en rachète un pour que je puisse les contacter. Mais, le temps que tout soit réglé, je n'en avais plus le courage. Lâche... c'est ce que je suis.

Je suis fatiguée de tout ça. C'était censé être une bonne soirée et je me retrouve à pleurer dans un bar avec tout le monde qui me regarde. C'est avec un mal de crâne assez fort et les yeux rouges et gonflés que je sors du bar avec un numéro que ma meilleure amie m'adonné. Je préfère rentrer à pied. Je m'arrêterais au parc pour regarder les étoiles puis je rentrerais. Ma mère doit déjà dormir alors je n'ai pas besoin de me presser.

Le froid me mord la peau. J'ai oublié ma veste au bar. Avec cette température on se rend bien compte que la fin de l'été est arrivée. J'en suis heureuse. J'adore l'hiver. La saison des gros pulls, des écharpes, des bonnets et surtout de cette neige qui recouvre de son voile de pureté ce monde détruit. Le visage des enfants autant que celui des adultes semble bien plus détendu.J'aime cette saison. En rentrant après les cours, je me mets sous un gros plaide avec une tasse de chocolat chaud et je fais mes devoirs bien au chaud à mon bureau avec mon casque sur les oreilles. J'adore cette routine d'hiver.

Les étoiles brillent sans nuages qui pourrait faire de l'ombre à leur beauté. Je souffle, mes yeux sont gonflés et douloureux.

 Je regarde à la lumière d'un lampadaire le numéro qu'elle m'a donné. Il n'y a pas de nom. Ce doit être son numéro à lui. J'ai le moyen de la contacter. Je tremble, non, ce n'est pas le froid. Des gouttes tombent sur le petit bout de papier, non, il ne pleut pas. Finalement j'aurai dû prendre le bus. Je m'essuie vivement les yeux et reprends ma marche. Plus vite cette fois-ci. Je ne m'arrêterais pas au parc. J'irais une prochaine fois.

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 Je me réveille dans l'herbe. Le soleil s'est levé. D'après ma montre il est 8h30. J'ai passé mes deux dernières nuits dans ce parc. Tiens, il faut que je demande ce qui s'est passé la nuit dernière.

Je me sens libéré d'un poids énorme. Je pense que je vais aller mieux maintenant. Il faut encore que je trouve un moyen de la contacter pour avoir mes réponses. Et je reprendrais une vie saine. Demain, je reprendrais les cours au lycée. Une rentrée en cours d'année n'est pas une chose géniale mais je ne suis pas en retard sur le programme.

Le lycée est assez loin de chez moi. Peut-être qu'elle y sera. Je me demande si elle a beaucoup changé, si elle danse toujours aussi bien.