Respire et danse !

XIII

C'est la première fois que j'attends la pause avec tant de hâte. J'ai envie de sortir de cet endroit. Tant mieux, j'ai une heure de trou après. J'irais me balader. D'habitude, je vais travailler mais aujourd'hui,  je n'en aipas le courage. Il faut encore que je réfléchisse pour l'internat.

Ça devrait sonner dans moins de deux minutes. Je commence à ranger mes stylos doucement. Ma voisine me regarde bizarrement. C'est vrai que ce n'est pas dans mes habitudes de ne pas être sérieuse.

Dix heures sonnent. Je sors de la salle très rapidement. J'avance rapidement dans les couloirs en direction du portail. J'ai simplement envie d'aller leplus loin possible de cet endroit. Je ne suis pas ce genre de fille d'habitude. Franchement, je ne me comprends même plus moi-même. Je suis pathétique.

Je marche dans les rues. Mes écouteurs me coupent du monde. Cette musique. Nous avions dansé dessus. Nous nous étions bien amusés sur cette chorégraphie.

Il ne faut pas y penser. Je me sens fatiguée de ne penser qu'à lui. Je dois vraiment l'aimer. Pourquoi dois-je aimer un gars qui ne veux plus de moi et qui me déteste. Je n'ai fais que bousiller sa vie. Franchement, à quoi je sers dans ce monde. Peut-être que si je mourais, le monde serait soulagé...

Non ! Mon père  a déjà perdu un enfant. Il n'en perdra pas deux. Je n'ai pas le droit de lui faire ça.  Ce serait lâche, odieux et surtout très égoïste. Il ne faut pas que je pense à ça.

Je regarde autour de moi. Je suis pas loin du bâtiment de danse. Je marche depuis combien de temps ? Pourquoi suis-je là ? Je regarde mon portable. Je ne serais pas à l'heure même si je cours. De toute façon, je n'avais pas envie d'y retourner.

J'appelle ma mère. Elle ne répond pas. Tant pis,  je vais laisser un message. Je lui explique pour l'internat et pour l'absence future. Je raccroche.

Je suis toujours face au bâtiment. Je ne sais pas quoi faire. Devrais-je y aller ? Il n'y a plus personne que je connais ici. Il doit y avoir des cours à cette heure-là. Je pourrais revoir la directrice. Elle était adorable. Je soupire. Il faut vraiment que je me change les idées.

Je me dirige vers les portes du bâtiment. La dernière fois que je l'ai fait, ça m'a détruit. Je ne veux pas associer ce bâtiment à de mauvais moments alors que celui-ci a fait mon bonheur pendant longtemps. Je n'ai pas le droit de le voir en négatif.

Je pousse la porte et j'entre doucement en m'engouffrant dans le grand couloir. Celui-ci est éteint. Ça donne un aspect plutôt lugubre à l'endroit. J'aime entrer quand tout est éteint. Je n'allume donc pas la lumière et je progresse à l'intérieur. On pourrait presque croire que je vais découvrir une scène de crime ici.

J'entends de la musique au fond. La voix de la directrice retentit. Elle donne des cours à des enfants. J'adorais ses cours. Elle expliquait bien les mouvements. Elle est dans la salle aux portes vitrées pour que les parents puissent voir s'ils arrivent en avance. Je m'appuie sur le pas-de-porte, derrière la vitre. Cette classe doit être en deuxième année. En même temps, ils sont assez petits pour ne pas avoir cours le mercredi après-midi. Je les regarde attentivement faire leurs pas. Les pas de base. Ils sont maladroits mais certains d'entre eux ont vraiment l'air prometteurs.

La directrice lève les yeux vers moi. Elle a l'air étonnée puis, elle se met à me sourire. Au moins, elle ne m'en veut pas elle. Elle finit son cours tranquillement. Elle n'a pas changé. Les enfants rejoignent leurs parents et commencent à rentrer chez eux. Je suis bien nostalgique de cette époque.

 Je rejoins la directrice dans la salle. Ça faisait bien longtemps que je n'étais pas entrée ici.

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Il me reste plus qu'une heure de cours. Je finis à 15h le mercredi. J'ai hâte de rentrer chez moi. J'aurais mon après-midi pour bosser sur la chorégraphie. Je veux la finir rapidement. Il faut qu'elle soit absolument parfaite pour faire notre grand retour. Elle acceptera. J'en suis sûr.

Je m'emballe sûrement un peu. La dernière chose que je lui ai dite c'est que je la déteste. Je suis vraiment un imbécile pour avoir dit ça. Il faudra vraiment que je m'excuse. Je lui enverrais un message cette après-midi.

Ce n'est pas une excuse mais cette fille me fait vraiment perdre mes moyens.  Au moins, par message, je pourrais réfléchir et ne pas dire de nouvelles conneries.

 Je regarde l'heure. Ce que ça passe lentement les cours. Je ferais mieux d'écouter le cours. Je n'ai jamais été un très bon élève. Je n'ai pas la capacité d'avoir de bonnes notes sans travailler et c'est bien dommage.

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Parler avec la directrice m'a fait du bien. Je lui ai demandé des conseils. Grâce à elle, mon choix est fait. J'irais vivre chez les parents de mon père et j'irai dans cet interna. Je pourrais reprendre mapassion sans le voir. C'est juste parfait. Il y a même des subventions pour que je puisse ne pas payer.

Je n'arrive pas à savoir si je suis contente ou pas d'y aller. Je pense en avoir besoin mais je n'apprécie pas forcément d'être loin de ma famille. Moi qui avais décidé de me rapprocher de mon père... ce sera impossible si j'y vais. Mais j'ai toute ma vie devant moi pour me rapprocher de lui alors que cette école, je n'ai qu'une seule chance d'y aller et je compte bien la saisir !

Je rentre chez moi doucement il faut vraiment que je l'annonce à ma mère. Elle va sesentir seule après mon départ. Quoique maintenant je peux compter sur ses parents pour lui tenir compagnie et l'aider dans les taches trop compliquées. Il n'y a plus rien qui me retient de partir à présent. Je me sens prête à partir. Je vais le faire.  Après les vacances qui sont dans une semaine,  je ne serais plus dans ce lycée. Cet endroit va tout de même me manquer quand j'y pense.

 Ma mère est au téléphone quand j'arrive. Je lui lance un petit regard histoire de lui dire bonjour. Elle a l'aire heureuse de parler avec ses parents. Je vais lui laisser du temps et appeler mes autres grands-parents pour leur demander de faire les démarches avec l'école. Ils en seront ravis je le sais.

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 Je sors du lycée et me dirige vers l'arrêt de bus. Il y a énormément d'élèves qui fument dans ce lycée. Ce n'est pas que l'odeur de la cigarette me dérange plus que ça seulement ils me donnent envie de fumer mais je veux en rester à deux par jour. C'est la seule chose que j'ai gardé d'elle.

Je regarde mon téléphone. Je n'ai aucun message d'elle.  À quoi je m'attendais en même temps ? Après ce que je lui ai dit, il est normal qu'elle ne me parle plus. Et puis, c'est ce que je lui ai demandé. Je regarde les réseaux sociaux. Je ne suis plus actif sur les réseaux pour le groupe. C'est bien normal. Je vais quand même y faire un tour histoire de savoir ce que les gens pensent de mon départ.

D'après ce que je vois, ils veulent mon retour. C'est vrai que le groupe n'a eu aucune activité depuis ce jour-là. C'est bizarre... j'envoie un message à mon meilleur ami histoire d'avoir des explications. Ils ne peuventpas laisser leurs fans comme ça sans aucune nouvelles. Ce n'est pas normal.

Je soupire et continue de regarder sur internet un peu tout et rien. Le bus n'arrive pas avant dix minutes encore. Je reçois la réponse que j'attendais. Je regarde ce qu'il me dit.

« Nousréfléchissons à arrêter le groupe en ce moment. Quand nous aurons pris une décision, nous en informerons les fans. Sans toi, nous ne sommes plus aussi bons. Soit tu reviens avec elle et nous continuons soit nous arrêtons. C'est à toi de la ramener. »

Ils comptent donc arrêter le groupe si nous ne revenons pas ? C'est donc tout ou rien. Il est temps que j'agisse. Je vais lui donner rendez-vous au parc. Ce soir. Ils annoncent qu'il n'y aura pas de nuages. Ce serait vraiment parfait comme contexte pour lui parler.

Je sélectionne le contact et j'envoie un message simple. Le même genre de message que je lui envoyais quand je lui demandais de venir le soir au parc. J'espère qu'elle va accepter.