Chapitre 5

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Ça faisait maintenant dix minutes que je fixais la porte d'entrée de chez mes parents, je n'arrivais pas à frapper, qu'allaient-ils me dire ? Allaient-ils m'ignorer ? Je redoutais ce qui pouvait se passer plus que tout, m'attendant au pire, j'avais pris mon courage à deux mains et frappais à la porte. J'avais entendu un vague « j'arrive » avant de voir ma mère apparaître.

- «  Oh... c'est toi... vas-y entre. » pourquoi usait-elle ce ton si dur ? Qu'avais-je réellement fait pour mériter tout ça ? Cela faisait plus d'un an que ce scénario se répétait, je n'avais le droit à aucun sourire, je ne signifiais rien pour ma mère et mon père. Je n'avais jamais compris pourquoi. Serait-ce parce qu'ils auraient découvert mon attirance pour les filles ? Je m'étais pourtant toujours assuré d'être discrète afin qu'ils ne le découvre pas. Ou bien c'était mes notes qui n'étaient pas fameuses au collège ? Ou encore mon comportement qui s'était aggravé depuis qu'ils me traitaient comme ça ? Je ne savais pas, et je n'avais plus envie de le savoir. J'avais passée trop de temps à chercher des réponses, une perte de temps inutile.
Je pénétrais dans le vaste salon avec ma valise et commençais à me diriger vers ma chambre avant de me faire interpeller par ma mère.

- « Où tu crois aller comme ça ? » me demanda-t-elle durement.

- « Uhm dans ma chambre. » j'avais répondu sèchement en ayant continuer mon chemin, sans me retourner.
Je sentis une main agripper mon bras fortement avant de me faire retourner violement et de me prendre un claque.

- « Tu n'as pas le droit de me parler comme ça. Maintenant hors de ma vue. » elle me poussa en arrière et je manquai de peu de trébucher.

Je montais rapidement les escaliers jusqu'à ma chambre et m'enfermais à l'intérieur avant de fondre en larme sur mon lit. Je n'avais pas eu la force de riposter? Je m'étais laissée faire. À quoi bon ? J'avais résisté tellement longtemps, à quoi cela avait-il servit ? M'exiler loin de tout et me couper des seules personnes que j'appréciais. Je me dirigeais ensuite vers ma salle de bain, j'avais sortis ma trousse de toilettes et y sortis une lame de rasoir. Je la regardais longuement avant de la rapprocher petit à petit de mon bras. Je m'effectuais de légères entailles, cette douleur agréable envahissait mon corps. C'était un des seuls moments où je me sentais vivante. Le mal me faisait du bien. C'était indescriptible, cette sensation de vie. Je savais que ce n'était pas bon, mais j'aimais ça.
Le sang coulait le long de mon bras à petits flots. Mais cette fois j'avais besoin de plus, j'en poignais fermement la lame et l'enfonçait plus profondément dans mon avant bras ce qui me fit pousser un gémissement de douleur. Une larme salée coula pour atterrir sur mes lèvres entre ouvertes, puis d'autres la suivirent. Mon bras me brûlait, mes larmes me brûlaient, mon coeur suffoquait. Pourquoi ne pas mettre un terme à tout ça ? À qui allais-je réellement manquer ? J'avais menée ma vie seule, j'avais certes des amis mais aucuns d'eux ne me connaissaient vraiment, personne ne pouvait me comprendre. Ma propre famille n'en avait rien à faire de moi et de mon sort. Je fermais les yeux. Était-ce vraiment la solution..? Mes pleures redoublèrent, j'avais de plus en plus de mal à respirer, mon cœur se serait. J'avais beaucoup trop mal, pas par la douleur physique, mais par cette torture morale que je subissais intérieurement depuis des années. Je me détestais, je n'avais rien d'extraordinaire, rien à apporter, ma famille me détestait, mes « amis » m'avaient trahit pour la plupart et malgré mes rencontres comme Ally et Dinah je ne pouvais m'empêcher de me sentir seule...
je serais la lame tellement fort qu'elle commençait à s'enfoncer dans ma main laissant quelques gouttes rougeâtres s'échapper de mes paumes. Je m'avançais vers la baignoire et allumais l'eau chaude. J'observais le volume d'eau augmenter peu à peu. C'était la fin, j'en avais finis avec tout ça. J'approchais une énième fois ma lame en m'installant dans la baignoire où l'eau couvrait à présent la moitié de mon corps, c'était suffisant. Je soufflais, pleurais une dernière fois.

- « Je suis désolé... » je ne savais pas pourquoi j'avais prononcé ces mots, à qui ils étaient adressés, c'était sortit tout seul...

Soudain j'entendis mon portable vibrer, je me penchais pour l'attraper, c'était un message de Camila... à la penser de cette fille je lâchais immédiatement la lame et sortais de la baignoire. Comment avais-je pu céder si rapidement ?

[ de : camila_cabello
à : lauren_jauregui27 ]

« Non je n'étais pas là bien vu ;)
Je suis partis en vacances hier soir chez mes grands parents. »

Mon cœur s'emballait, je flottais, un sourire avait pris place sur mon visage, toutes mes mauvaises pensées s'étaient envolées. Toute mon attention était portée sur elle. Elle m'avait sauvé...

Don't let me go  [CAMREN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant