Don't let me go [CAMREN]

Chapitre 12

La rentrée annonçait ce grand retour à la réalité.  J'allais devoir à nouveau me soumettre au train train quotidien de cette triste vie aussi monotone que celle d'un poisson rouge enfermé dans son sombre bocal. J'étais rentrée à l'internat la veille afin d'y mettre mes affaires, j'avais donc revu par la même occasion quelques potes de là-bas que j'appréciais. Mais je m'étais finalement retrouvée comme d'habitude enfermée dans ma chambre assise sur le balcon à contempler pour la énième fois cette ville qui ne m'avait pas si manqué que ça. Cependant une part de moi ne pouvait que se réjouir de mon retour ici, dans un sens je me sentais en sécurité, entourée de personne qui ne me voulaient pas du mal ou du moins qui ne le laissaient pas paraître. Et à cet instant c'était tout ce que j'avais souhaité.
Il était désormais 8h sois pour moi l'heure d'aller au lycée les cours commençant à 8h30, je ressentais une légère appréhension, comme une boule qui s'était formée à l'intérieure de mon estomac. Était-ce du stress ? Mais pourquoi ? Je n'avais pas compris pourquoi mon corps avait agis ainsi, si différemment d'un seul coup. Puis je m'étais mise à penser.  Et mes pensées avaient vite divagué vers un sujet commun.  J'allais revoir Camila.
J'avais hâte, et d'un autre côté j'avais peur. Et si nous n'avions rien à nous dire en vrai contrairement au virtuel ? Et si elle m'ignorait au lycée ? Nous en avions rapidement parlé puisque je l'avais questionné à ce sujet mais elle m'avait rassuré en me disant qu'elle ne parlerait pas à quelqu'un comme elle le faisait avec moi si c'était pour derrière l'ignorer dans la vraie vie. Elle m'avait aussi dit qu'elle appréciait beaucoup parler avec moi et que je lui apportais quelque chose de différent, quelque chose qu'elle appréciait.  Je me souvenais avoir souris face à ces messages. Puis je m'étais rendu compte que j'étais toujours entrain de sourire face à ces souvenirs. Pourquoi étais je si sensible face à des paroles pourtant si anodines. Je m'efforçais de ne plus y penser, je devais mon concentrer sur le lycée, enfin peut m'importait.
Les derniers mètres avant le portail de l'établissement furent pour moi les plus dures à parcourir, mes jambes comme éteintes, avaient soudainement décidé de ne plus fonctionner correctement me faisant ainsi marcher à une vitesse très proche de 0 KLM/h.
Mais j'y étais parvenu, mes fidèles écouteurs toujours bien placés, mes mains dans les poches, ma cigarette finie depuis belle lurette, ce matin avait tout d'un matin ordinaire, sauf qu'il ne l'était pas.
À la minute où j'avais franchis la porte du lycée je n'avais pu m'empêcher d'apercevoir deux tignasses brunes, ensemble, parlant et rigolant tranquillement. L'une m'avait coupé le souffle de beauté. L'autre ne manqua pas de me faire faire un pas en arrière dû au choque de la surprise.
Camila et Brad étaient là, à quelques mètres devant moi, ils ne m'avaient pas encore vu et heureusement d'ailleurs, je n'avais pas osé imaginer la tête que j'avais fait mais ça ne devait pas être si jolie que ça à voir.
Mon regard c'était tout d'abord bloqué sur Camila. Elle était... magnifique, encore plus belle que dans mes souvenirs, comme si c'était possible, tout chez elle me semblait plus beau, plus unique, cette fille était unique.
J'avais cligné plusieurs fois des yeux pour me reprendre avant de cette fois-ci regarder Brad, j'étais tellement surprise que je n'en revenais toujours pas, quel aurait été le pourcentage de chance pour que cela arrive ? J'aurais parié qu'il aurait été proche de 0. Mais non je ne rêvais pas il était bien là devant moi. D'ailleurs ses yeux se posèrent soudainement sur les miens et un large sourire ne tarda pas à se scotcher sur ses lèvres.
J'avais à nouveau redescendu mon regard et cette fois-ci c'était Camila qui me fixait, un sourire grand comme une banane et les yeux pétillants de joie. Était-ce réellement moi qu'elle regardait comme ça ? Je me sentais flattée, importante, spéciale à ses yeux, si bien que j'en oubliais tout ce qui nous entourait. J'aurais voulu partir avec elle, loin d'ici juste pour pouvoir la regarder encore comme ça éternellement, j'aurais voulu que cela dure plus longtemps que de simples secondes qui furent allongées dans ma tête avant qu'elle ne s'approche lentement pour me faire délicatement la bise. Elle était douce, calme, réfléchis. J'étais tout simplement fascinée. Mais moi attention devait se porter sur autre chose : Brad.