Chapitre 8

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Je me réveillais sous une douce odeur que je connaissais trop bien. À l'instant même où j'avais ouvert les yeux je pouvais apercevoir une masse capillaire s'étendre sur tout mon torse.
Les souvenirs de la veille remontaient peu à peu à la surface et je me jurais intérieurement de ne plus jamais boire d'alcool. Comment avais-je pu céder devant elle ? Je n'avais qu'une seule envie : fuir. Et guidé par mon instinct c'était ce que j'avais choisis de faire.
Je m'extirpais difficilement du lit en faisant en sorte de ne pas réveiller Lucy et sortis directement de la chambre étant déjà habillée. Au fur et à mesure de ma progression dans la maison je ne peux m'empêcher regarder derrière moi pour voir si Lucy me suivait même si je l'avais vu quelques minutes auparavant dormir profondément.
Je ne pouvais pas non plus m'empêcher de ramasser quelques gobelets qui traînaient littéralement partout dans la maison, on ne pouvait pas nier qu'elle était dans un sale état. J'avais essayé de ranger un peu en enjambant les quelque corps ivres morts qui jonchaient le sol et au bout d'une dizaine de minutes je m'étais décidé à partir définitivement ne supportant plus le sentiment d'oppression que je ressentais dans cette maison.
À la minute où j'avais fermé la porte je ne pu m'empêcher de prendre une très grande inspiration avant de me mettre à courir de toutes mes forces vers la rue où j'avais garé celle ci avant de démarrer à toute vitesse.
Je roulais à toute vitesse dans les rues calmes du quartier sans savoir où j'allais, je sortais de la ville, je me perdais complètement mais je n'en avais rien à faire. Et si c'était une bonne idée de partir maintenant, loin de tout. A qui manquerai je ? Qu'est ce qui me retient prisonnière de cette situation ? Rien. Je pouvais partir quand je le souhaitais. Mais où ? Comment ? Je n'avais pas un budget aussi grand que ce projet et n'étant pas majeur ça ne serait pas simple...
Je me résignais donc à continuer cette vie fade et monotone où chaque problèmes ne faisaient que s'amplifier avec le temps.
Je n'en pouvais plus, je touchais le fond, ni rien ni personne ne me faisais changer d'avis sur la vie. Pourquoi n'arrivais je pas à profiter comme les autres ? La mort me semblait souvent être la meilleure option... je ne me sentais mieux qu'en me faisant du mal comme après les innombrables disputes avec mes parents où la rage s'emparait de moi jusqu'à m'ôter tout contrôle. J'étais sûr d'une seule chose : un jour je craquerai. Mais ce jour là n'était pas arrivé.
J'avais donc mis en route le gps et y indiquais mon adresse. Après finalement une bonne heure de route j'arrivais enfin à mon domicile, enfin celui de mes parents et y pénétrais après avoir garé la voiture.
Personne à la maison, comme toujours.
J'étais donc directement partis dans la salle de bain et m'y enfermais. Je me déshabillais tout en allumant l'eau de la baignoire et plongeais dans celle ci. Mon regard s'était posé sur mes blessures, beaucoup trop nombreuses pour être comptées, mes cuisses, mon ventre et mes bras en étaient parsemés. Certaines d'entre elles, les plus récentes piquaient légèrement au contact de l'eau. Comment les gens pouvaient être aveugle au point de croire que c'était réellement des griffures de mon chat ? Cela prouvait encore une fois la stupidité des êtres humains. Je m'étais allongée de tout mon long, puis j'avais fermé les yeux et mes pensées me rattrapaient une fois de plus. Je n'avais pas réussi à retenir mes larmes, je me sentais faible je pleurais sans cesse. Mais c'était un besoin, le besoin de pleurer même sans raison, juste parce qu'on se sent mal, seule, triste. Finalement j'avais finis par m'endormir dans mon bain et ce n'étais que deux heures plus tard que je m'étais réveillée par l'eau glacée qui recouvrait mon corps. J'avais enfilé un peignoir avant de m'approcher du miroir et de m'observer. Mes lèvres étaient violacées, mes yeux vides d'émotions étaient injectés de sang, mes cernes plus que présentes décrivaient parfaitement mon état tout comme mon teint plus pâle que la normale. Je me dégoûtais ! J'étais repartis dans ma chambre en courant avant de m'affaler sur mon lit, allongée sur le dos j'observais silencieusement le plafond monochrome. Je ne voulais plus réfléchir, j'avais donc attrapé mon portable et y remarquais plusieurs notifications dont plusieurs messages et appels manqués de Lucy que j'avais décidé d'ignorer. Il n'y avait qu'une personne qui avait retenu mon attention et que j'avais pourtant oublié depuis la soirée et qui m'apportais un réel plaisir de vivre... Camila...




- M

Don't let me go  [CAMREN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant