Don't let me go [CAMREN]

Chapitre 10

Je planais, mes idées sombres m'avaient quitté le temps de quelques heures, je me sentais légère, libre... ce sentiment paraissait même trop beau, trop bon pour exister. Il m'avait fais sortir, pendant un moment, de mon quotidien.
Ses yeux brun, ses cheveux ondulés de la même couleur, sa gentillesse, sa douceur. Tellement de chose que je n'avais pu recevoir depuis tellement longtemps. Brad était réellement un garçon bien, correct, et on ne va pas se le cacher plutôt beau gosse. Mais une part de moi restait sombre. Qu'importe ce que je faisais ou avec qui, je continuais de souffrir. Comment pouvais je remédier à ça ? Je n'en avais aucune idée... j'étais comme condamnée à vivre dans mon monde, un monde obscur et froid qui ne voyait que guère la lumière du jour.
Alors j'allais me laisser guider, comme je l'avais toujours fais auparavant. J'allais laisser la vie me prendre comme elle en avait envie et puis merde au diable les conséquences, je devais vivre, peut importe la manière.
Brad arrivait de nul part, sans raisons apparentes. Je voyais cela peut être comme un signe du destin, m'incitant à faire un pas vers la vie, effacer mon passé et penser à moi ne serait-ce qu'une fois...
Enfin bref, Brad m'avait raccompagné chez moi et m'avait laissé au passage son numéro de téléphone, on s'était quitté lors d'une douce accolade. J'étais ensuite rentrée, le sourire jusqu'au oreilles, je me sentais bien.
J'avais, sans m'en rendre compte, monté tous les escaliers menant à ma chambre et m'étais directement étalée de tout mon long sur mon lit et j'avais passé de longues minutes à fixer le plafond.
Au fur et à mesure, cette euphorie qui avait grandit en moi le temps de cette journée s'évanouit, tout comme mon sourire et cette joie de vivre si soudaine. Je me ressentais vide à nouveau... je ne voulais pas je..

Tu es ridicule. Une voix glaçante et perçante, ma mère. Elle se tenait là debout à l'entrée de ma chambre, adossée contre la porte, un regard remplit de dégoût jaillissait de ses yeux pour s'abattre sur moi.

Qu'est ce que tu veux encore..? Ma voix tremblait, je détestais me montrer aussi faible devant cette femme que je haïssais tant.

Ce que je veux ? C'est que tu dégages pour de bon. Tu ne nous mérites pas moi et ton père. Les seuls qui seraient digne d'être nos enfants auraient été Chris et Taylor ! Toi tu n'es qu'une bonne à rien, même pas capable d'être heureuse après avoir eu un rendez-vous avec un garçon, il manquerait plus que tu sois une de ces sales gouines. Je trouve ça répugnant.

A ces mots je m'étais figée, je n'avais jamais mis d'étiquette concernant ma sexualité, je n'avais jamais réellement été avec quelqu'un, toujours quelques aventures à droite à gauche et quelques flirts de temps à autres. Je n'aimais pas les gens pour leur physique mais pour leur personnalité. Bien que le physique joue également un rôle.

Je.. je ne..

Tu quoi hein ? Dis le sale gouine que je te vire.

Je suis en couple avec Brad le garçon avec qui j'étais tout à l'heure et je suis entièrement hétéro. Donc maintenant laisse moi tranquille avec ça et va plutôt lécher les couilles de ton patron comme tu sais si bien le faire au lieu de venir me menacer de la sorte.

J'avais hurlé, j'avais menacé ma mère pour la première fois depuis longtemps, trop longtemps même. Je lui avais tenu tête, et j'en étais fière.
Elle avait ouvert la bouche sous le choc, puis l'avait refermé lentement avant de partir dans un mot les yeux toujours écarquillés.

Je me sentais fière malgré mon mensonge.