Chapitre 10

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Leondre glisse les mains dans sa poche de sweat et presse le pas. Il n'est pas très rassuré et surtout pas du tout à l'aise. Après avoir beaucoup discuté avec son pote Simon il s'est rendu compte qu'il ne pourra pas déclarer ses sentiments à Alice au lycée. Il a bien trop peur que quelqu'un les entende ou que la rousse décline l'invitation. Dans tous les cas il a trop peur que ça finisse avec les autres se moquant de lui. Ils ont donc élaboré un mini plan pour réussir à avoir l'adresse d'Alice et maintenant il doit s'y rendre pour se déclarer, où au moins l'inviter à sortir. Mais plus il avance dans le quartier plus il regrette son choix. Il se doutait bien que la famille de son amie n'était pas très aisée mais il ne pensait pas que c'était à ce point. Il prend attention à ne pas trop fixer ce qu'il y a autour de lui pour ne pas avoir l'air suspect et à ne pas marcher trop vite non plus. Il regarde les numéros défiler et arrive enfin devant celui qu'il cherche. Il passe le portillon qui ne tient que grâce à deux grossiers fils de fer, monte les quelques marches du perron et frappe à la porte. Par prudence il redescend et s'éloigne un peu de la porte. Celle-ci s'ouvre à la volée et une...il ne saurait dire si c'est une femme ou un homme efféminé le regarde de haut en bas.

« T'es qui toi ? Tu veux quoi ? »

« Euh... parler à Alice. »

Il ne fait pas le malin l'androgyne en face de lui l'effraie un peu.

« Et t'es qui ? »

« Leondre. Je suis dans sa classe. »

Pour seul réponse la personne en face de Leondre hurle le prénom de la rousse et rentre à nouveau à l'intérieur. L'adolescent hésite. Il ne sait pas s'il doit rentrer à sa suite où attendre dehors. Il n'a pas le temps de beaucoup y réfléchir que l'autre est déjà de retour. Elle s'appuie sur le chambranle de la porte et le dévisage.

« Pourquoi tu me fixe comme ça ? »

« Je... » Leondre ne sait pas trop quoi dire. Il bafouille. « Je ne te fixais pas. Désolé. »

« M'ouais c'est ça. »

« Yo ! » S'exclame un petit blondinet en passant la clôture.

Il bouscule l'adolescent qui est dans l'allée mais ne prend même pas la peine de s'excuser ou de lui jeter un regard. Le blond monte les marches quatre à quatre et tape dans la main de la jeune adulte qui dévisage toujours Leondre.

« C'est qui lui ? »

« Un pote d'Alice apparemment. »

« Ah ouais ? » Le blond se retourne et fixe Leondre à son tour. « T'es un pote d'Alice toi ? »

« Ouais. On roule souvent ensemble. »

« C'est une allusion sexuelle ? Genre vous faites des galipettes ? Ou une allusion plutôt sur un trafic ? Genre vous faites des plans pour gagner des thunes ? »

« Juste une allusion au skate idiot ! » S'exclame Alice apparaissant enfin par l'ouverture de la porte.

Elle frappe le blond à l'arrière de la tête et soupire. La rousse regarde Leondre et il sait qu'il n'aurait pas dû venir. Son regard est glacial. Elle a l'air franchement agacé, voir à la limite de l'énervement.

« Qu'est-ce que tu fou là Leondre ? Qui t'as donné mon adresse ? »

« Euh... »

« Ouais, c'est bien ce que je pensais. T'es pas son pote ! » L'androgyne se redresse mais Alice lui fait signe de la main.

« C'est bon Charlie. T'es gentille mais je gère toute seule. »

« Gentille ? T'es une meuf ? » Leondre se plaque immédiatement les mains sur la bouche. Ses paroles ont été plus vite que ses pensées.

LewdOù les histoires vivent. Découvrez maintenant