WORDLESS ˢᵒᵖᵉ

WORDLESS -08-

AFFALÉS SUR les poufs mous et bruyants de la bibliothèque, dans lesquels l'administration avait investi une petite fortune alors qu'ils étaient, franchement, très inconfortables et laids ; trois gobelets en plastique rose écrasés au sol et une multitude d'emballages de biscuits roulés en boule à leurs côtés, les trois amis discutaient à voix haute, ne faisant guère attention aux regards noirs et exaspérés que leur lançait la documentaliste, qui avait sûrement mieux à faire que garder un CDI pendant les vacances, surtout pour trois jeunes garçons insupportables.

Les copains profitaient des derniers instants qu'ils pouvaient passer ensemble avant la rentrée, Jimin rejoignant ses parents pour leur deuxième semaine de liberté.

Hoseok avait saisi un crayon de couleur et griffonnait dans un des codes civils mis à disposition, serein, tandis que Yoongi racontait quelques blagues graveleuses qu'il avait dénichées dans un recueil planqué sous une pile de draps, dans l'armoire de leur chambre, ricanant avec le plus vieux qui somnolait à moitié.

Soudain, Jimin gémit, massant douloureusement ses tempes, les yeux mi-clos.

-Ça va ? l'interrogea Yoon.

-Des migraines, répondit-il, blême. J'en ai depuis quelques temps.

Du revers de sa main tremblante, il essuya le fin voile de transpiration sur son front, avant de sourire mollement. Le jeune homme avait l'air plus qu'exténué, de grosses cernes creusant son visage au teint trop pâle et les paupières tombantes. Ses lèvres sèches s'étirèrent en un fin sourire tiré.

-Je suis sûrement un peu malade, ça va passer.

Hoseok farfouilla dans son sac en cuir recouvert d'autocollants et de tâches de peinture et, finalement, extirpa une plaquette de Doliprane et une bouteille d'eau à moitié vide du petit monticule sur le sol.
Mollement, Jimin attrapa les médicaments du bout des doigts, remit son jean en place, avant d'avaler un cachet. Puis, le visage pâlichon, il s'affala sur son pouf en geignant, tentant de somnoler, les rétines douloureuses à cause de la forte luminosité.

-Tu as l'air de bonne humeur aujourd'hui,Hobie, chuchota le blondinet.

L'adolescent arracha une des pages du livre de droit pour y écrire un petit mot qu'il lança sur la tête de l'autre, une petite moue sur le visage.

-Je suis dans un endroit bourré de livres, avec une belle personne à mes côtés. Que pourrais-je demander de plus ?

Note de l'auteur:

Hier, j'ai fait une énooorme bêtise ;-;