Chapitre 15

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- Ne vous leurrez pas. Certains y laisseront bien plus que leur simple et misérable existence. Tout ce qui faisait de vous la personne que vous êtes. Et vous savez pourquoi ? Parce que vous n'aurez pas le droit de perdre pied. Si vous le faite, alors nous sommes tous perdus. Nous avons besoin de personne fortes. De personne dignes. Alors à vous de voir. Vous restez, où vous dégagez. Et pas par la porte de sortie.

Nous étions quatorze à cet instant, en train d'écouter les dures paroles qui s'échappaient de la bouche du Général - c'était ainsi qu'il avait été présenté -. Nous étions quatorze à hocher la tête en signe d'accord. Certains les jambes tremblantes d'autres le regard déterminé. Nous tous étions au courant de ce qu'il fallait endurer, on le faisait parce-que c'était ce qu'il fallait faire pour nous sauver.

Ou alors, c'était parce que nous n'avions pas tellement le choix.

- Parfait. Dans ce cas, bonjour et bienvenue à vous.

Le Général, offrit alors un sourire mielleux aux futur Résistants qui lui faisaient vaillemment face, contrastant avec sa froideur précédente.

- En attendant l'arrivée de nos hôtes, je vais commencer à vous expliquer comment ça se passe ici. Nous ne sommes que très peu à résider ici. La majorité d'entre-nous sont des infiltrés. Mais sachez que nous sommes partout. Vous nous avez sûrement déjà croisé, sans même vous en rendre compte. Vous les rencontrerez très propablement un jour. Pas maintenant, vous n'êtes tous de jeunes faons dans un univers bien trop difficile pour eux. Il vous sera donc, pour l'instant, impossible de quitter les lieux, et vous ne serez pas en mesure de rencontrer d'autres Résistants que ceux qui partageront votre quotidien. 

Un bruit sourd résonna, puis la porte en métal située à quelques mètres derrière le Général s'ouvrit, laissant apparaitre deux femmes, l'une blonde à la peau si claire qu'elle en serait presque transparente, et l'autre à la peau brune et au yeux bruns, toutes deux habillée en combinaisons bleues. Et toutes les deux magnifiques. C'était à croire que toutes les Résistantes étaient belles ici.

- Et bien parfait. C'est l'heure de la visite guidée.

Avec un sourire tranquille, le Général se dirigea vers la porte. Avant de disparaitre complètement, il laissa sa tête dans l'entrebaillement.

- Bonne chance.

Il nous laissa ainsi seuls avec ces deux femmes ayant l'air aussi avenante que ma professeure de sciences-historiques lorsqu'elle me rendait mes examens. Et je peux vous assurer qu'à chaque fois, ce n'étaient pas de bonne nouvelles que j'annonçais à ma mère en rentrant.

La femme blonde s'avança, et prit la parole.

- Je m'appelle Castel. Elle, c'est Gary.

Elle jeta un coup d'oeil à sa collègue qui enchaina.

- On va commencer simple. Par la règles numéro 1. Parce-que oui, il y a des règles. Ici, vous n'existez plus. Du moins, la personne que vous avez toujours été disparaitra. Vos couleurs (je vis son regard dévier sur ma main gauche), vos parents, vos amis. Ils ne seront que de futiles détails dans votre nouvelle identité.

Elle s'arrêta quelques secondes pour vérifier que le message était bien passé. Il l'était parfaitement.

- Maintenant il faut savoir qui vous êtes. Vous pouvez vous choisir un nouvrau nom. Comme je l'ai dit le passé n'a aucune importance ici. Ce qui compte, c'est l'avenir. Mais si vous n'êtes pas capable d'ouvrir votre bouchr quand on passe devant vous, c'est nous qui choisirons à votre place. Et ce sera pas joyeux.

C'est comme ça que, chacune leur tour elle se postèrent devant chacun d'entre nous, et enregistraient notre, nouvelle pour certain - enfin, j'imagine -, identité dans leur base de donnée, ainsi que sans doutes d'autres informations, puisqu'elles restaient face à nous pendant plusieurs sucondes avant de passer à la personne suivante.

- Tu t'appelles ?

Le choix était vite fait. Si je devais perdre tout ce que j'avais été jusqu'a maintenant, je voulais au moins garder mon prénom. Et puis, Maman me répétait toujours dit que c'était Papa qui l'avait choisit, et que si ça ne tenait qu'à elle, j'ai vécu sous le nom de sa propre mère, Iga. Alors quand j'ouvris la bouche, ce fut pour répondre sans aucune once d'hésitation.

- Eleanor.

Elle sourit avant de tapoter sur son écran, et se placer face à ma voisine, qui se nommait Diaz.

- Bien. Maintenant on va vous séparer en deux groupes, continua Castel. L'un viendra avec moi, et l'autre suivra Gary. Si vous entendez votre nom, vous me suivez.  Blair. Evanne. Diaz. Loukas. Ilan. Mai. Et Rose. Vous tous on y va. 

Et c'est sans un mot de plus qu'ils sortirent tous à sa suite, nous laissant nous autres seuls avec notre toute nouvelle guide.

- Je vais commencer par vous expliquer un peu comment on fonctionne ici. Puis on passera à l'étape suivante. Premièrement sachez que vous vivrez ensemble les premiers temps. Les dortoirs sont pour vingt personnes, et vous avez de la chance, vous êtes la première récolte. C'est toujours plus simple, parce que quand on arrive avec 14 personnes qui se connaissent sepuis leur arrivée, et qui ont déjà de lien solides, c'est pas facile de s'y faire ici.

Je regardais avec plus d'attention mes futurs compagnons. Si je devais rester avec eux, il fallait que je fasse un effort. Ca ne me dérangeait pas de rester seule, mais dans un endroit comme celui-ci, même après mon séjours dans les Limbes, je savais que je ne le supporterais pas.

Il y avait cette jolie fille, un peu plus mince que les autres, et plus grande aussi. De longs cheveux bruns, et un regard de biche inexpressif. Je crois qu'elle s'appelle Paris. Ou du moins, qu'elle avait décidé de s'appeller ainsi. Parce que je connais ce mot, et il est impossible que ce soit ses parents qui le lui ont donné. C'est interdit. Car c'est le nom d'une ancienne ville de l'époque. On n'a gardé aucune image, et on n'en a presque jamais parlé en cours. Mais je suis contente qu'elle la connaisse.

Douze. Je ne sais pas pourquoi il a choisi un numero pour se nommer. Le fait est que c'est visiblement accepté. Je crois qu'il voulait attirer l'attention. Je le vois dans sa manière de se tenir. Il est grand. C'est le plus grand de tous. Sous sa large veste noire, on peut facilement immaginer sa musculature.

Becca. C'est la plus jolie de tous je crois. C'est surtout parce que c'est celle qui a l'air dans me meilleur état. Aucune cicatrice. De belles joues roses, une peau de bébé.

Celui qui se touche constamment le nez c'est Ilys. Je ne sais pas si c'est un tic, ou si c'est parce qu'il a mal. Même si nous sommes tous censé avoir plus ou moins le même âge, il a déjà des pates d'oies autours de ses yeux, ce qui lui donne un côté avenant.

Juste à côté, il y a un le dernier garçon du groupe, dont je ne me rappelle plus le nom. Il est plus petit que les autres, il doit avoir à peine un ou deux centimètres de plus que moi. Il a de grands yeux bruns et brillants, une tignasse blonde mal coiffée qui donne l'impression qu'il vient de se reveiller, et une jolie bouche en coeur encore tremblotante. Il a l'air d'un ange déchu, et ça me ferait presque de la peine de le voir ici.

Puis il y a Gillan. Ses cheveux sont roses. Et c'est vraiment quelque chose que j'aime chez elle. Ca met en valeur ses yeux verts.

Et enfin, il y a moi. Je pense que si les autres on fait comme moi le tours des personne présentes ici pour savoir avec qui ils pourraient bien s'entendre, je n'ai pas du faire bonne impression. Je suis la plus maigre. Et de loin. Je flotte dans ma combinaison, mes joues sont creuses, mes jambes me soutiennent à peine, et il ne me reste que peu de cheveux. J'ai des cernes violettes qui descendent jusque plus bas que je ne l'avais jamais vu. Je fais vraiment peur à voir. Heureusement qu'on m'a fait prendre une douche, sinon en plus de mon image hideuse, j'empesterais.

- C'est bon, vous vous êtes vus ? Vous vous êtes suffisamment jaugés ? On y va du coup.

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Hey ! 

comment ça va ?

Moi j'suis plutôt contente de ce chapitre. De base ça devait pas se passer exactement comme ça, mais finalement j'trouve ça bien mieux. Bon.

EXISTEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant