Chapitre 14

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"- Nous, tout ceux que tu verras ici, sommes des Résistants. Le Monde dans lequel nous vivons est bien plus sombre que ce que tu peux imaginer. Il est cruel. Et il y a tant de choses que tu ignores, que vous ignorez tous. Mais tout ceci à assez duré. 

Vous ne le savez pas, ou du moins, vous ne vous en rendez pas compte. Mais enfouis profondément en vous, vous connaissez la vérité. Il est juste parfois trop difficile d'ouvrir les yeux.

Tu n'es pas sans savoir que cela fait des milliers d'années que nous existons. Par nous, je parle de l'espace humaine, l'humain dans toute sa splendeur. Tu ne trouves pas ça incroyable ? Nous avons dominé le monde. Nous avons bâti des villes, fabriqué des armes, réussi à soigner des maladies qu'on avait toujours pensé incurables. Nous avons visité l'espace, et même tenté de le conquérir lui aussi. Nous avons réussi tant de choses. Et malgré ça, nous sommes tous tellement imparfait.

Nous sommes dans l'incapacité de maintenir un avis commun à tous. Et c'est ici que réside l'essence même de ce qui fait de nous des êtres uniques. Malheureusement, nous pouvons aussi nous montrer fiers. Vengeurs. Mauvais. Impitoyable. Et c'est là que monde devient chaos. Lorsque nous ne sommes même plus capables de maintenir la terre en endroit de paix.

Parfois, c'est essentiel les conflits. Ça permet de faire des erreurs. Parce que comme je ne cesse de le répéter, nous ne sommes pas parfaits. Mais on apprend de nos erreurs, généralement.

Pourtant, cette fois-là, les erreurs avaient été répétées. La technologie présente à l'époque était si avancée que si elle tombait entre les mauvaises mains, au mauvais moment, le résultat pouvait être catastrophique.

Alors le ciel devint rouge, reflétant la couleur du sang s'écoulant du front des hommes aveuglément conquis par la haine.

On recherchait les résistants, et s'ils osaient défier le pouvoir, ils étaient brûlés. Alors ils créèrent les portails, afin de pouvoir vivre cachés. Ils tentaient, tant bien que mal, de se faire écouter. Mais les guerriers étaient persuadés de faire le meilleur choix.

Cela dura un an. Un an et quelques semaines si je n'me trompe pas. Pourtant, aussi vite que l'erreur fut comprise, la moitié de l'espace humaine avait été décimée, ainsi qu'une immense partie de la faune et la flore, provoquant la disparition de milliers d'espèces.

Alors ce fut un nouveau départ. Un nouveau dirigeant, promettant bonheur et prospérité à son peuple. Un dirigeant qui se proclama Président, alors qu'il faisait germer une idée simple dans l'esprit de tous ; l'être humain était bien trop stupide pour vivre correctement par lui-même. Il lui fallait quelque chose, quelqu'un pour le garder dans le droit chemin. Autres que les lois, faites pour être transgressées. Autre qu'un seul et unique chef, dont les décisions étaient constamment contestées, chacun convaincu de sa propre raison.

Il fallait quelque chose, quelque chose qui les rendent quasiment parfaits. Quelque chose qui permettait de retrouver un idéal, qui empêcherait de retomber dans la partie noircie de leur esprit.

La question qu'ils se posaient tous était la même. Seraient-ils vraiment capables de maintenir la paix ? Les générations actuelles oui, évidemment. Elles avaient connu la pire période de l'histoire, jamais elles ne prendraient le risque de réitérer l'expérience. Mais la suivante ? Et celle d'encore après ? Seraient-elles capables de ne pas refaire les mêmes erreurs que par le passé ? Non. Bien sûr que non.

Pour empêcher les Hommes d'avoir des pensées qui pourraient nuire au bon fonctionnement de l'humanité. Le Président développa avec ses ingénieurs, un tout nouveau moyen d'enfin accéder à la paix. Une machine, qui, lorsque chacun y était connecté, retirait toute pensée malotrue de son esprit. Qui dirigeait leur cœur et leur cerveau de manière à éviter toute confrontation infortune.

En effet, cela permit au monde d'aller mieux. Les premières années, la paix avait été retrouvée.

Mais tout enfant né après cette ère révolutionnaire, fut connecté dès leur plus jeune âge à ces machines, renommée Macha. Ce qui leur enleva dès l'enfance leur capacité propre à être un individu à part entière, avec ses qualités. Et ses défauts. Les Machas contrôlaient entièrement leur manière de penser.

Parce que le fonctionnement des Machas était simple. La machine retirait tout ce qui traversait l'esprit de la personne qui lui était attribuée, et qui lui semblait néfaste. En réalité, en connaissant les recoins les plus secrets d'une seule et unique personne, elle était presque capable de le remodeler à sa manière.

Et les années ont passé. Et les gens ont peu à peu perdu la capacité de réfléchir entièrement par eux même. C'est ça, que nous voulons abolir, nous et la résistance. Parce que on ne sait comment, ni pourquoi, mais il y a eu une faille. Une énorme faille, il y a bien dix ans de ça. Certaines personnes ont réussi à se déconnecter de cette emprise, se retrouvant sans repères dans un Monde qu'elle apprenaient à redécouvrir, seules. Et lorsqu'elles se sont trouvées, leur seul et unique but était d'entrainer le plus possible de personnes avec elles."

Je ne réagis pas le temps que l'information atteigne mon cerveau, endolori certes, mais parfaitement capable d'intégrer chaque instant de ce qui vient de se passer.

Bouleversée. C'est le mot. Je crois. À vrai dire, je ne suis pas trop sûre. Je n'arrive plus à penser à rien. J'ai l'impression d'être vide. Mais c'est sans aucun doute dix fois plus puissant que ça. Tellement puissant que Kaylee, toujours assise en face de moi, encore une fois, je crois, parce que je ne vois plus rien, me prend par les épaules pour me rallonger doucement sur le lit et me poser une compresse froide sur le front.

- Je sais que c'est un énorme choc...

Un mensonge. C'est un mensonge. J'ai vécu dans un mensonge, en le croyant être la réalité.

À vrai dire, un mensonge fait toujours mal. C'est normal. Mais quand ce mensonge remet en question tout ce que tu as vécu pendant dix-sept années ainsi que ta vision du Monde, ce n'est plus une douleur qui nous prend au tripes. C'est un choc brutal qui vous assaille de toutes part de votre organisme. Et lorsque la vérité est l'explication que vous n'avez jamais eu, et que vous arrivez à voir votre propre vie comme si vous n'aviez jamais été le personnage principal de cette histoire, elle vous atteint tellement profondément que les larmes coulent d'elles-mêmes vos joues. Parce que non seulement vous avez mal. Mais tant de choses s'expliquent que la douleur n'est rien comparée à la suite.

Je revois ma vie en flash-back. Comme si j'étais un narrateur omniscient de ma propre existence.

Les gens. Les gens si parfaits. Tellement parfaits que mêmes leurs imperfections étaient parfaites. Chaque défaut de chaque personne avait été soigneusement calculé.

Les Règles Premières, celles qu'on apprend par cœur, jusqu'à pouvoir en vomir chaque syllabe. Celles qu'on a jamais remises en question, parce que personne n'en était capable.

Personne n'avait conscience de rien.

Les Choisis.

La mort de Papa. Les larmes que je n'avais jamais eues en le voyant s'écrouler sous mes yeux.

L'austérité de Maman.

Notre simple incapacité à penser par nous-même.

Je revoyais ma vie défiler sous le regard tendre de Kaylee. Ce qu'elle devait avoir pitié. De moi, de tout ces gens qui ont l'impression de vivre, alors qu'ils ne font que répondre aux exigences de la personne, que dis-je, le robot qui dirige leur vie. 

- Eleanor. Tu vas devoir aller voir le Général, avec le tout nouveau ramassage. Ils ne devraient plus tarder à arriver maintenant. 

Elle me regarda quelques instants, inquisitrice.

- Mais avant, tu as besoin d'une bonne douche.

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j'ai totalement galéré à écrire ce chapitre, je le trouve très moyen. mais oui, vous ne rêvez pas, je reprends pour de bon cette histoire ! alors je suppose qu'il ne reste plus personne, c'que j'peux totalement comprendre, m'enfin bon.

EXISTEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant