Chapitre 18

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Mes bras pendaient le long de mon corps depuis plusieurs minutes maintenant, comme si tous mes os avaient soudainement disparus.

Il n'était pas mort.

Et si la caméra mentait ? On aurait très bien pu vouloir me faire croire toute cette foutue histoire après tout. Ce n'étaient pas des preuves. Pas pour moi.

Je vis le regard perçant du Général se poser sur moi, m'observant quelques secondes, semblant presque sonder mon âme. Alors il prit la parole.

- Eleanor. Arrête de croire à un putain de complot. Quel aurait été notre but ? Nous souhaitons simplement ton bien. Et pour cela, il faut que tu ouvres les yeux. Fais nous confiance.

- Alors pourquoi ? Pourquoi il aurait fait ça ? Je connaissais mon père, jamais... Jamais il ne nous aurait abandonné de cette manière, ma mère et moi.

Il s'installa dans son fauteuil en cuir, avant de me faire signe de m'assoir sur la chaise en face de lui.

- Julyan a toujours travaillé au Gouvernement. Pendant une époque, il a même été le bras droit du Président et travaillait en tant qu'ingénieur dans les locaux les plus privés du Siège. Il a poussé le contrôle à son apogée pendant dee nombreuses années.

Il s'arrêta quelques secondes alors que je croisai les bras sous ma poitrine. Il ne m'aura pas aussi facilement.

- Puis, il a rencontré ta mère. Elle était parfaite. Elle était belle, elle avait de bons gènes. Elle n'était pas violette, mais elle était parfaitement compatible avec lui. Et, par dessus tout, elle lui donnerait un bon enfant. Un enfant digne de lui.

Mes mains se crispèrent. Je n'étais pas sûre de vouloir entendre la suite.

- Tu es née, en automne. Il t'as immédiatement soumise à son autorité, à celle des Machas, à celle du Gouvernement. Il a fait de toi ce qu'il voulait que la société devienne.

Il soupira avant de reprendre.

- Puis, un jour, je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Mais il a commencé à avoir des doutes. J'ai ici les enregistrements de ses recherches. Il a eu des doutes sur toi. Pendant des semaines, il a analysé les souvenirs que ton Macha te soutirait chaque nuit. Le dernier date du 28 août 2764.

Trois jours avant sa disparition.

- Tout ce qu'on sait après cette date, c'est qu'il travaille reclu au Gouvernement.

- Très bien. Et qu'est ce que vous comptez faire ?

- Rien du tout. Cette homme est l'une des grosses tête du Monde. Et il y a dix ans, il a trouvé une faille. Une faille si profonde qu'il a abandonné son petit cobaye, son sbire personnel, sa fille chérie, pour s'enfermer dqns le travail.

- Je veux le retrouver.

Il me regarda, et je soutins son regard. L'homme qu'il me décrivait ne ressemblait en rien à mon père. Il ne ressemblait pas à l'homme qui m'embrassait le front chaque soir avant que je m'endorme, qui me bercait quand j'avais une mauvaise note.

- Eleanor, cet homme t'as berné toute ta vie. Tu ne dois plus penser au passé, mais à l'avenir. Au futur que la Résistance promet à cette société. Et pour cela, nous avons besoin de ton aide.

Bien sûr que je voulais un avenir heureux. Un avenir libre. Mais je ne leur faisais pas confiance. Je connaissais mon père. Et il me demandait de l'affronter, quelques minutes à peine après m'avoir appris qu'il était apparemment toujours en vie ? Voyant que je ne répondais rien, il reprit.

- Promet moi d'y réfléchir. Tu pourrais avoir un grand rôle à jouer là dedans.

Je hochais la tête

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