Chapitre 17

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Ce furent de légères vibrations sur mon poignet droit qui me réveillèrent. Pour une fois depuis ce qui me semblait une éternité, je me sentais prête à affronter une nouvelle journée. J'avais l'impression d'avoir dormi une semaine entière.

Je me levai, et me rendis rapidement compte que j'étais seule dans le dortoir. Tous les autres étaient déjà partis. Je regardais la montre qui continuait de vibrer doucement et affichait neuf heure trente, juste en dessous des mots "PETIT DEJEUNER" écrit en lettres capitales.

Je me souvenais de m'être endormie encore habillée, et je pris donc le temps de me changer avant de sortir de la chambre. Je traversais le couloir vide, tournais à droite deux fois et descendis les escaliers avant d'arriver immédiatement devant l'entrée du réfectoire. Mais quel talent.

La grande salle était presque vide. Je ne reconnus aucun de mes colocataires, et me demandais pourquoi on m'avait permis de dormir plus longtemps. Quoi qu'il en soit, je n'allais pas m'en plaindre.

Devant les plats je cherchais les petits grains blancs que j'avais engloutis hier mais, ne les trouvant pas, je fus contrainte à prendre du pain, le seul aliment présent que je connaissais, ayant appris sa composition durant le cours d'histoire. 

Je m'assis encore une fois seule à une table, et cette fois-ci personne ne vint s'assoir en face de moi.

Je finis rapidement de manger lorsque le message sur la montre changea, me demandant de retrouver le Général dans son bureau à 10h15.

Je fus la dernière à sortir, et les grandes portes se refermèrent immédiatement après moi. 

Maintenant, je devais trouver un bureau quelque part dans cet immense endroit, et y être dans moins de quinze minutes.

Je restais alors plantée devant le réfectoire en attendant que quelqu'un qui ne semblait pas trop pressé, ou pas trop effrayant passe devant moi, pour que je puisse lui demander des renseignements. 

Alors que je commençais à perdre espoir et voyant les minutes continuer d'avancer alors que je restais toujours plantée au même endroit, commençant à douter de ma stratégie, on me tapota l'épaule.

- Tu attends quelqu'un ?

Surprise, je me retournais en repoussant brusquement sa main. C'était une main fine et tatouée, ornée de bagues argentées. Je relevais alors la tête et fis face à un visage ouvert et bienveillant. Je regrettais ma réaction lorsque je vis le sourire de la jeune fille qui ne devait pas avoir plus de vingt ans, s'effacer doucement.

- Je cherche le bureau du Général.

Elle pencha légèrement sa tête sur le côté, ce qui transforma son air surpris en un air bien plus doux. Elle me semblait être la seule personne dotée d'un minimum de sensibilité ici.

- Ah bon ? Mais tu ne fais pas partie des nouveaux arrivés ?

- Si.

Je lui tendis mon bras droit pour lui montrer le message qu'envoyait ma montre et lui prouver la véracité de mes propos

- Bon. Tu veux que je t'y amène ?

- Ce serait gentil, merci.

Son sourire réapparut sur son visage avant qu'elle ne me prenne la main, m'obligeant à la suivre.

- Tu sais pourquoi il t'appelle ?

Je secouais la tête. Non, je ne savais pas.

- Ça doit être important, il est assez rare que le Général demande des nouveaux dans son bureau.

EXISTEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant