Chapitre 19

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Àpartir de 13h45, le réfectoire se vida assez rapidement, et nous comprîmes vite que la conférence salle 303 se passait en grand comité, très probablement avec tous les résistants.

La conférence se déroulait dans un amphithéâtre au troisième étage.Nous nous retrouvâmes devant une grande porte brune, en bois (la seule que j'aie vu jusqu'à maintenant), ouverte sur une trentaine defauteuils rouges délabrés. Plusieurs personnes se trouvaient déjàsur l'estrade, et je reconnus le Général ainsi que le professeur deLen et Becca, à qui mes deux amis adressèrent un sourire lorsqu'ils entrèrent.

- C'est monsieur Wolfes, m'expliquait Becca. Apparemment il est en charge de « maintenir nos capacités physiques »

Je hochais la tête, et nous prîmes place au fond, à côté d'un groupe de garçons. Ils plaisantaient avec les gens autour d'eux, et semblaient ici depuis pas mal de temps.

Alors que je me retournais vers l'estrade, quittant des yeux la source debruit, je reconnu quelques rangs plus bas, les cheveux caramels et décoiffés de Come. Je fixai intensément sa nuque, comme si monsimple regard pouvait le carboniser sur place, ce qui fit rire Becca. Come du se sentir observé, car il se retourna. Il ne mit pas longtemps avant de me voir, et lorsqu'il croisa mon regard il me fit un signe de main.

Je ne répondis pas et je n'avais qu'une envie lorsque le Général prit enfin la parole : l'atomiser.

- Bonjour à notre quatre vingt douzième conférence hebdomadaire. Quel plaisir de vous voir en vie, cette semaine encore. Bienvenue aux quatorze nouveaux arrivés.

Des applaudissements retentirent. Il reprit la parole.

- Je tenais à donner la bienvenue à notre revenu, qui, après avoir passé plusieurs mois aux Limbes est de retour parmi nous !

De nouveaux applaudissements.

- Quinze équipes sont actuellement en mission en plus des infiltrés, et je suis heureux de vous annoncer que notre projet touchera bientôt à sa fin. Il ne reste que quelques semaine avant son lancement.

Cette fois, en plus des clapements de mains, ce furent des sifflements etdes cris de joies qui résonnèrent dans mes oreilles.

- Vous m'en voyez aussi ravi que vous. Nous effectuons chaque semaine, durant cette conférence, un rapport des nouveautés et des informations importantes que vous vous devez tous de connaître. Nous pouvons commencer. Comme vous le savez sûrement, la récolte cette semaine étant relativement conséquente, moins d'équipes seront envoyées sur le terrain pour mieux préparer les nouveaux venus ainsi que nos actions futures...

J'essayais vainement d'écouter le Général, mais je n'y arrivais pas.

J'avais tenté d'éviter ce moment toute la matinée, mais il était clair que je devais passer par là, à un moment ou un autre. Je ne pouvaispas continuer de fuir.

Monpère était vivant. Peut-être.

J'entendaisun vague charabia en bruit de fond, comme si on me faisait écouter une langue inconnue, et remarquais que la parole fut donnée à unepetite femme blonde qui parlait encore plus vite, et ses mots s'emmêlaient tellement dans ma tête que je du poser mes mains surmes oreilles pour ne plus avoir à l'écouter.

Je sentis le regard de Len sur moi (et me rendis compte que c'était quelque chose de très facile de sentir un regard, je compris donc la rapidité de réaction de Come tout à l'heure), et je l'évitais aisément, faignant une soudaine passion pour ce qui se passait sur l'estrade.

- Eleanor, ça va ?, me demanda-t'il, le menton posé sur la paume de sa main.

Je hochais la tête sans le regarder.

EXISTEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant