Ma vie de chat |Terminé|

Chapitre 8 - Cha chanonce mal

Et dire qu'il y a quelques jours, j'étais bien au chaud, je mangeais quand je voulais, je dormais comme je voulais. Finalement, ces humains n'étaient pas si mal. Me voila désormais dans une ville inconnue, avec deux chats des rues, perdue, sans le sou, et en plus, je suis toute sale et trempée. Faites que se soit un cauchemar je vous en pris.

-Maya...Tu viens, le restaurant d'à côté viens de jeter ses poubelles.

Et en plus de ça, je dois faire les poubelles pour me nourrir, c'est dégouttant. Bon, qu'est ce qu'on a aujourd'hui? De la pizza, de la pizza et ho merveilleux, de la pizza. Chouette.

-Bon heu les mecs, je prends celle au jambon.

-Hey mais t'as déjà eu la précédente c'est pas juste.

-Ouai et celle d'avant aussi.

Je roule le dos et me positionne face à eux. Ils ne vont pas recommencer quand même? Je leur siffle dessus afin d'avoir leur attention.

-Dois-je vous rappeler à cause de qui je suis là?

-Pas moi, j'ai rien fais moi.

-Ferme là Brick. Lui répondis-je, pas d'humeur.

-Heu oui d'accord, pardon madame.

-Bon, alors c'est réglé. Continuais-je, satisfaite d'avoir eu le dernier mot.

-N'empêche que c'est pas juste.

-Ouai, t'as trop changé Maya. Grommela Diesel.

Je leur lance un regard noir avant d'attaquer mon repas. Malgré ma faim, je leur laisse tout de même quelques morceaux, culpabilisant en les voyant ainsi saliver. Une fois mon repas terminé, je m'avance vers la sortie de la ruelle, pensive. Il fait déjà nuit et la ville est bien calme. Nous n'avons pas encore rencontré les chats d'ici, et personnellement, je n'ai pas hâte de les voir. Je me demande ce que mes humains font. Sont-ils tristes? Je leur manque? Aussi insupportables qu'ils puissent être, je me rends compte aujourd'hui que je donnerai tout pour leurs caresses, leurs bisous. Et dire que j'en avais marre, que je rêvais de liberté.

-Elle est belle la liberté tiens! Rié-je amèrement.

Le ciel se mit alors à gronder et la pluie tomba en rafale. Je cours, suivi de mes deux pots de colle, sous un abri bus. Trempés et transit de froids, on se colle alors les uns aux autres afin de se donner chaud.

-Hé Maya?

-Quoi Brick?

-T'es la plus cool des nanas tu sais!

Je lance un regard interrogateur à Diesel qui lève les yeux au ciel.

-Laisse tomber Maya, les pizza étaient imprégnées de vodka, je crois qu'il est complètement déchiré.

Comme pour donner raison aux paroles de Diesel, Brick s'étala de tout son poids sur moi. Je me dégage difficilement et vérifie si il vit toujours.

-Laisse le, il le payera à son réveil. Viens te coucher Maya, on a encore du chemin à faire.

-Ouai...Mais pour aller où?

-Je sais pas. Là où on voudra bien de nous, c'est pas mal comme objectif?

-Si tu le dis...Et si personne ne veut de nous?

Le silence de Diesel est la seule réponse que j'obtiens. Soupirant, je m'installe confortablement, en boule contre mes deux comparses et glisse doucement vers le sommeil.

Je me réveille en sursaut. La nuit est déjà bien entamée et je mets un certain temps à me réadapter à l'obscurité. La ruelle est calme. Je suis pourtant certaine d'avoir entendu quelque chose. Alors que j'essaye de me rendormir, un grognement me tire complètement de mon sommeil.

-Les gars...

Je les entends râler tandis qu'une ombre s'avance doucement vers nous. La bête pus, et semble menaçante.

-Les gars, faut qu'on se tire!

A peine prononcé-je ces paroles qu'un chien enragé nous fit face, tous crocs dehors. Ni une, ni deux, je cours comme une dingue à travers les rues, suivie de près par les deux autres qui ne semblent pas tout à fait réveillés. Le chien nous court après en aboyant, réveillant les humains du quartier. On tourne dans des petites rues jusqu'à ce qu'on n'entende plus rien. Faisant volte face, je me rends compte que le chien a disparu.

-On l'a semé. M'écrié-je tout en me laissant tomber sur le côté, à bout de souffle.

-Ouai bah c'était moins une. Râle Brick tout en se léchant le poil. Ce débile m'a morvé sur la queue, un peu plus et j'y passais.

-Ho t'as fini de râler? T'es en vie et c'est grâce à Maya. Allez, on retourne dormir. Venez j'ai trouvé un coin en hauteur.

On saute sur des poubelles, s'équilibre sur des poutres pour finalement arriver sur un petit toit plat. Je m'installe tranquillement sur un coin après avoir fait un tour pour vérifier que tout est sécurisé.

-Allez, bonne nuit les garçons, toutes ces émotions m'ont épuisées.

-Bonne nuit Maya.

Je m'endors avant même la fin de sa phrase, incapable de dire à qui la voix appartient. Cette journée a été épuisante, et j'espère que demain sera moins....mouvementé. Je peux toujours rêver, me murmure une petite voix dans ma tête alors que je plonge dans un profond sommeil.