❄ Chapitre 5

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Média : Luc Soizik (père d'Eloane) 

Musique : Faster de Sofi de la Torre   


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Chapitre 5 

Méthode Coué   

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Autoroute vers Paris, 16 avril 2017 

Faster de Sofi de la Torre résonnait dans toute la voiture. Mon frère chantonnait les paroles alors que, pourtant, il ne jurait que par le rock'n'roll et – le contraire eût été étonnant – les chansons des films Disney®.

«Fazter, fazter, la-lala...» fit avec entrain une voix dans ma tête : Tic-Tac aussi s'essayait au chant. C'était... comment dire... spécial !

Vu le nombre de voitures qui roulaient sur l'autoroute, nous n'étions loin d'être les seuls à avoir choisi de rentrer de vacances un dimanche soir.

Ô joie, ô désespoir, ô bouchons ennemis... 

Mon père lança une insulte bien sentie et se retint de klaxonner lorsqu'un motard frôla la carrosserie de la voiture pour se faufiler entre les véhicules. Il était sur les nerfs mais je n'arrivais pas à déterminer si c'était de la faute de ma disparition, ou de celle de la conversation qu'il avait eu avec sa mère. Conversation qui, d'ailleurs, était pour le moins étrange. Je n'étais pas sûre d'avoir bien compris, ou du moins je n'osais l'espérer, à part peut-être le fait que mes parents nous cachaient quelque chose, à Lucien et à moi. Tout ça me semblait si soudain, trop soudain, que je ne sais qu'en penser. J'avais peur de me faire un faux espoir.

Je n'osais ne serait-ce que me le formuler en pensées.

Quoique... et si j'essayais une méthode d'auto-persuasion ? La méthode Coué, par exemple !

La magie existe, la magie existe, la magie existe, la magie existe, ... magie existe, magie existe, ... 

Je baillai et posai ma tête sur l'épaule de Lucien, fatiguée d'avance par les trois longues heures – au minimum – qu'il nous restait à parcourir avant d'arriver à la maison, et par cette journée éreintante. Tant pis pour la méthode Coué. J'essayerai lorsque je serai plus en forme !

Holly, dans le même état que moi, était sur les genoux de mon petit frère. Ma mère aussi somnolait, à l'avant. Lucien et papa devaient être les seuls en forme dans cette voiture... avec Tic-Tac ! Auraient-ils bu du café avant de partir ?

Mes yeux papillonnèrent tous seuls, mes paupières se firent plus lourdes – si c'était possible – et j'avais de plus en plus de mal à garder les yeux ouverts. 

Ma dernière pensée, avant de fermer les yeux pour de bon, fut pour le chocolat dont j'allais me gaver demain, pour Pâques. Une perspective pour le moins réjouissante – et appétissante.

Je dus m'endormir car, lorsque j'ouvris les yeux, nous venions d'arriver à la maison. 

Il était de fait connu, presque basique, que la fatigue faisait dire aux gens tout ce qui leur passait par la tête, moi compris. Ce fut sans doute pour cela que je demandai à mon père : 

— Au fait, vous discutiez de quoi avec Mamm-gozh ? 

Alors, oui, la question était sortie toute seule, mais j'attendais tout de même sa réponse avec impatience. Je me détachai, sortis dans la nuit puis contournai la voiture pour faire face à mon père. Histoire de rajouter un peu plus de crédibilité à ma question, j'ôtai la mèche de cheveux qui pendouillait tristement devant mon nez, la coinçai derrière mon oreille et croisai les bras. 

— Oh, me répondit-il laconiquement en me tournant le dos pour décharger la voiture, rien de bien important. Elle voulait nous parler de vieilles connaissances. 

Immédiatement, je sentis quelque chose bouger – dans un glissement, un peu à la façon des serpents... beurk ! – autour de mon poignet gauche. Avant que je n'ai pu faire quoi que ce soit, ou même que je n'ai pu réaliser ce qu'il allait se passer, un Zéphyr très en colère pointa du doigt mon père et s'exclama : 

— Comment za «rien de bien important» ?

Je ne l'avais jamais vu aussi furax. En réalité, je ne l'avais pas vu très souvent (après tout, je ne le connaissais que depuis aujourd'hui), mais il me paraissait quand même atteindre un degré d'énervement assez colossale.

— Comme z'il y avait quelque chose de plus important que zela à lui dire ! continua-t-il, accroché à mon poignet comme un koala à sa branche d'eucalyptus. Nan mais ze rêve... vous avez intérêt à tout lui dire ou zinon ze m'en charze perzonnellement, foi de lutin, et za ne rizque pas de vous plaire. 

Mon père se retourna lentement, dans une sorte de semi-ralenti, alors que je restais tétanisée. Mais qu'est-ce qui avait pris à ce lutin de malheur de se manifester ? Il voulait ma mort ou quoi ? 

J'avais beau être trop fatiguée pour bien réaliser ce qu'il se passait, je savais que jamais au grand jamais Zéphyr n'aurait dû se montrer à mon père.

Je fis alors la seule chose qui me parut logique à cet instant : je levai mon bras pour qu'il voit que, oui, j'avais un lutin accroché au bras et que, non, ce n'était pas moi qui avait zozoté ça.

Que se passait-il ? Pourquoi donc mon père avait-il les yeux exorbités, non pas de peur – comme je m'y attendais –, mais d'une simple surprise ? Il fixait Zéphyr, la bouche ouverte et les yeux ronds. Un vrai poisson de dessin animé !

Dory, sort de ce corps. 

Le petit lutin, quant à lui, se tenait fièrement sur mon poignet, ses minuscules poings fichés sur des hanches pas beaucoup plus grandes. 

Mon père me sembla soudainement paraître gêné. Mon père gêné ? J'aurais dû filmer la scène, si je n'avais pas eu de lutin sur le poignet, pour pouvoir le montrer à Lucien ! 

— Eloane, fit-il avec un sourire mi-gêné mi-crispé sur le visage. Je crois qu'on a des choses à vous dire, à ton frère et toi... des choses très importantes, vraiment très importantes.



Ce chapitre est en une partie car il est assez court ; j'espère qu'il vous aura plu ! 

Qu'en avez-vous pensé ? 

Qu'avez-vous aimé ? 

Qu'est-ce que que vous n'avez pas aimé ? 

Zéphyr qui se rebelle, une bonne ou une mauvaise chose ? 

A votre avis, qu'est-ce que le père d'Eloane a à leur dire, à Lucien et à elle ? 

Vos avis/remarques ? 

Merci à tous ceux qui lisent, commentent, votent et partagent ! Et, plus généralement, merci à vous tous ! :D 

Korrigan ❅

La Revanche de l'HiverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant