À la suite de la disparition du démon qui l'a possédé, Stiles Stilinski prend la fuite en ne laissant à ses proches qu'une lettre évasive, incapable de supporter davantage la pitié des autres et sa propre culpabilité. Il parcourt donc les États-Unis...
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Étrangement, Stiles ne ressentait pas l'angoisse qui aurait normalement dû l'envahir dans une telle situation. Il était tout de même un fugitif qui profitait de sa cavale pour passer chaque pièce du manoir où il était détenu au peigne fin au lieu de prendre ses jambes à son cou. Lui-même était étonné de réaliser à quel point il devait tenir à Sam et à Dean Winchester pour risquer sa vie ainsi pour eux.
Il était visiblement situé au sous-sol de l'édifice. La salle des machines faisait vibrer les murs ainsi que le plancher de l'étage et une forte odeur de produits chimiques brûlait les narines de l'adolescent. Il visita les nombreux couloirs de la cave sans croiser le moindre garde, signe que le docteur Cooper avait sous-estimé ses capacités et n'avait pas pris la peine d'organiser des rondes.
Mais s'il n'y avait aucune trace des gardes, il n'y avait aussi aucun moyen de savoir si les Winchester étaient retenus dans le coin.
Enfin, au détour d'un couloir, le garçon aperçut un homme stationné devant une porte, le regard absent. Stiles s'approcha silencieusement, attendant le moment où son adversaire tournerait la tête vers lui pour l'attaquer.
Son plan fonctionna à merveille. Facilement débarrassé de son ennemi, le jeune Stilinski se dépêcha d'entrer dans la pièce, emportant le corps inanimé de l'homme avec lui.
-Stiles ?
La voix de Sam, faible et rauque, fit sursauter l'adolescent qui, après avoir précautionneusement fermé la porte derrière lui, se retourna vers son ami.
Heureusement, le cadet Winchester était seul, cloué dans un fauteuil qui pouvait parfaitement illustrer les cabinets de dentistes dans les films d'horreur. Ses pieds et ses mains étaient solidement fixés aux montures du siège et sa tête était retenue contre l'accotoir sur lequel elle était appuyée. Il était si blême que le jeune Stilinski aurait pu le croire mort s'il ne l'avait pas clairement entendu prononcer son nom. La blancheur de son teint faisait considérablement ressortir ses ecchymoses et son coquard.
-Qu'est-ce que tu fais là ? continua le chasseur dans un murmure. Cooper, il... il a dit qu'il...Ton cœur...
-Ouais, ben je me trouve encore un peu jeune pour mourir, sourit Stiles en s'approchant. Et puis, si je dois un jour donner mon cœur à quelqu'un, ce sera certainement pas à lui !
On avait aussi branché Sam à une poche de sang, mais la sienne était presque pleine, et Stiles fut horrifié de remarquer une seconde poche complètement remplie sur une table à proximité. Martin Cooper était en train de drainer.
-Comment t'as fait ? souffla le cadet Winchester en tentant de sourire.
Sourire qui, selon Stiles, ressemblait plus à une grimace qu'à autre chose.
-J'ai fait un Macgyver de moi-même et j'ai improvisé avec ce que j'avais sous la main, expliqua le garçon en débranchant nerveusement Sam de la machine suceuse de sang. Mais on est pas encore sortis d'affaire. Cooper se rendra vite compte que je me suis échappé et ce sera tout simplement impossible de remonter à la surface. Tu sais où est Dean ?
Tandis qu'il parlait, l'adolescent desserrait les sangles qui retenaient le chasseur. Il l'aida par la suite à se lever et lui permit de s'appuyer contre lui alors qu'ils se dirigeaient vers la sortie. Stiles passa la tête dans l'embrasure pour s'assurer que le couloir était bien vide.
-On était retenus dans une salle juste...là, expliqua Sam en pointant d'un doigt tremblant une porte close. Quand ils sont venus nous chercher, ils m'ont amené d'un côté et ont traîné Dean de l'autre.
-Super, dans ce cas, ironisa Stiles en levant les yeux au ciel. Ça nous laisse seulement une centaine de portes à ouvrir en espérant ne pas tomber sur Darth Sidious et son armée de zombies !
Les deux jeunes hommes avancèrent encore, sur le qui-vive, les oreilles aux aguets.
-Comment t'as su où j'étais ? demanda Sam.
-Y avait un garde devant ta porte. Je me suis dit qu'il devait pas surveiller une pièce vide.
-Alors quoi ? On passe tous les couloirs au peigne fin en espérant...
Le cadet Winchester fut interrompu par un cri déchirant qui les paralysa tous deux de peur et d'angoisse. C'était Dean, il n'y avait aucun doute. Il souffrait le martyr tout près d'eux, derrière l'une de ces portes closes.
-Qu'est-ce qu'ils lui font ? s'écria Sam d'une voix chevrotante. Dean !
Le chasseur aurait certainement continué à s'époumoner si Stiles ne lui avait pas plaqué la main sur la bouche, ses grands yeux ambrés le foudroyant du regard.
-Tu veux nous tuer ou quoi ? lança-t-il furieusement. Si Dean t'entend, tous les petits amis de Cooper aussi !
-Mon frère est très probablement en train de se faire torturer de l'autre côté de l'un de ces murs, alors que les petits amis de Cooper se pointent s'ils le veulent ! Je les attends de pied ferme.
-Tu rigoles, j'espère ! Tu tiens à peine sur tes jambes et tu veux te battre ? Me fait pas regretter de t'avoir libéré, Sam. Je veux sortir d'ici vivant et, si possible, j'aimerais que vous en sortiez avec moi et avec la tête de Cooper sur une pique.
Sam parut se calmer, mais ne se détendit pas pour autant. Stiles ne réalisait toujours pas qu'il venait tout juste d'intimer - d'une manière plutôt agressive, qui plus est - à Sam Winchester de se taire et que ce dernier eut si facilement consenti à l'écouter. Après tout, Sam était...et bien, il était un Winchester ! Et les Winchester se faisaient rarement remettre à leur place sans qu'il n'y ait de conséquences.
Et pourtant, lorsque le chasseur riva ses prunelles fatiguées dans les siennes, le garçon n'y vit qu'une confiance indéfectible.
-Qu'est-ce qu'on fait, dans ce cas ? demanda-t-il en le suppliant du regard.
Stiles n'en savait franchement rien, mais il n'osa pas le faire savoir à son ami. Il se contenta donc de réfléchir, essayant de trouver rapidement une solution à son problème. Enfin, juste au moment où il s'apprêtait à passer à l'improvisation, il fut frappé d'un éclair de génie.
-J'ai une idée, mais pour que ça réussisse, j'ai besoin de toi. J'espère que t'es un bon acteur, parce que t'es sur le point de jouer le rôle de ta vie.
***
Si Stiles avait osé se l'avouer, il aurait sûrement réalisé à quel point son plan était insensé. Néanmoins, après mûre réflexion, il ne se souvenait pas de la dernière fois qu'il avait opté pour la solution facile.
Il espérait sincèrement ne pas mettre les pieds dans les plats en revenant sur ses pas. Et si le docteur Cooper l'attendait bien sagement dans la salle d'opération, prêt à lui retirer le cœur ? Tout son plan serait foutu s'il se faisait prendre et il n'aurait aucune chance s'il devait tomber sur le scientifique.
L'adolescent ne se permit de respirer que lorsque la porte de la pièce où on l'avait retenu se referma derrière lui. Il avait bien analysé les moindres recoins de l'endroit quand il était encore attaché à la table d'opération et ne s'était pas trompé : Il trouverait ici exactement tout le matériel nécessaire pour s'amuser un peu.
***
Ave ! Comment avez-vous trouvé ce chapitre ? Quel est le plan de Stiles, selon vous ?
Wattpad fait un peu des siennes ces derniers temps et mes mots se collent dès que je publie mes chapitres. Je fais de mon mieux pour corriger tout ça, mais si vous voyez des fautes quelque part, faites-moi en part ;)
