À la suite de la disparition du démon qui l'a possédé, Stiles Stilinski prend la fuite en ne laissant à ses proches qu'une lettre évasive, incapable de supporter davantage la pitié des autres et sa propre culpabilité. Il parcourt donc les États-Unis...
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Le silence était assourdissant dans le salon de Bobby. Chacun s'était enfoncé dans son siège et fixait tristement Stiles, qui n'osait pas lever les yeux pour regarder ses compatriotes.
-Dis-nous que c'est pas vrai, Stiles, souffla son père. Dis-nous au moins qu'il y a un moyen pour que tu n'aies pas à faire ce qu'on te demande...
-Ce serait te mentir, papa, répondit le jeune Stilinski d'un ton si bas qu'il se rapprochait du murmure. C'est pas contre un simple loup-garou ou une druide complètement timbrée qu'on se bat, aujourd'hui. C'est l'Enfer, le Paradis et ma propre destinée que vous voulez affronter.
-On l'a déjà fait, non ? voulut se rassurer Scott. Si j'avais suivi le chemin qu'on avait tracé pour moi, je serais aujourd'hui le toutou de Peter ou de Deucalion. Si on avait baissé les bras quand tu t'es fait posséder par le nogitsune, si on avait écouté tous ceux qui te pensaient condamnés...Probablement personne ne serait là pour en parler aujourd'hui.
-J'aimerais pouvoir te dire que c'est comparable à tout ce qu'on a vécu, Scott, souffla Stiles. Mais quelque chose me dit que si on accepte de se battre contre ce qui nous attend, on risque d'en baver encore plus qu'avec le nogitsune.
-Tu ne peux pas vraiment penser ça, Stiles.
Lydia, qui s'était jusqu'alors tenue en retrait du petit groupe, s'avança pour se retrouver face à celui qu'elle venait d'interpeller. Elle fixa ses yeux dans les siens et le garçon cessa un instant de respirer.
-Tu ne pouvais pas te voir avant qu'on parvienne à arrêter le nogitsune. Moi, j'étais là. Scott aussi. Et laisse-moi te dire que tu pourrais difficilement en baver plus qu'à ce moment-là. Tu te souviens lorsque tu nous a avoué que tu te contrefichait de mourir avec le nogitsune ? Parce que moi je m'en souviens et ça m'a brisé le cœur. Je ne veux surtout pas qu'une situation comme celle-là se reproduise, alors crois-moi quand je te dis qu'on va trouver une solution.
Stiles sourit tristement à la jolie rousse avant de l'entraîner dans ses bras. Lydia s'y réfugia un long moment, la tête collée contre son torse, et tous deux oublièrent, l'espace d'un instant, qu'ils n'étaient pas seuls dans la pièce.
-On passera à travers tout ça comme on a surmonté toutes les autres épreuves, lança Stiles en fixant à tour de rôle tous ceux qui l'entouraient. On va faire ça ensemble.
***
Stiles n'aurait probablement pas dû se sentir aussi heureux, et pourtant il ne pouvait s'empêcher de sourire. Il était en présence de son père, Scott et Lydia, les trois êtres qu'il aimait le plus au monde, ainsi qu'avec Sam, Dean et Bobby, qu'il venait à considérer comme des membres de sa famille. Oui, il était fort probablement sur le point de vivre ses derniers jours sur Terre, mais au moins, pour la première fois depuis très longtemps, il était heureux.
Toute la bande en était venue à la conclusion qu'ils ne pouvaient rien faire tant et aussi longtemps qu'ils n'en savaient pas plus sur la mission que Joshua voulait lui confier. Le shérif, Scott et Lydia s'étaient installés dans un petit motel à proximité, mais passaient leurs journées chez Bobby, où ils faisaient de leur mieux pour passer le temps. Ils avaient tenté de convaincre Stiles de quitter l'inconfort de son garage pour emménager avec eux, mais le garçon avait décliné l'invitation. C'était dans sa Jeep qu'il se sentait le plus chez lui.
Ce fut lors d'un chaud après-midi, après un court entraînement de tir avec Sam et Dean, que le jeune Stilinski eut la surprise de voir Marie apparaître à l'angle de l'entrée de la cour de Bobby, chevauchant une vieille bicyclette. Elle parut hésiter un instant à passer la barrière, mais dès qu'elle aperçut Stiles, elle se décida à franchir le cap.
Sam et Dean sourirent radieusement au jeune Stilinski, lui donnèrent une tape dans le dos, puis le laissèrent seul accueillir l'adolescente.
-Salut, lança timidement la belle en s'arrêtant à quelques pas de lui.
-Je ne pensais pas que tu voudrais me revoir, avoua Stiles en restant volontairement distant avec la nouvelle venue. Pas après...
-J'étais sur les nerfs, répliqua Marie en triturant ses doigts. Je le suis encore, d'ailleurs. J'arrive tout simplement pas à croire tout ce qui s'est passé l'autre soir. C'est...C'est complètement insensé, tu peux me comprendre ! Ce type, là, qui se prenait pour un démon, et tout ce qu'il disait à ton sujet...Et puis, ces hommes qui te sont sautés dessus et qui ont volé des mètres plus loin...
-Je sais. Moi aussi, ça m'arrive encore de paniquer, parfois. Surtout quand je me découvre des superpouvoirs anti-démons.
-Alors...Alors, c'est vraiment arrivé, tout ça ? Tout ce qui s'est passé, c'est...
-Viens t'asseoir, Marie, lui intima Stiles en lui tendant son bras. Tu risques d'en avoir besoin.
Le garçon entraîna la jolie serveuse jusqu'au perron de la maison, où il la fit asseoir avant de se poser à ses côtés.
-J'ai pas demandé à ce que tout ça arrive, je tiens à ce que tu le saches, expliqua le garçon. Cette soirée qu'on a passée ensemble, c'était la première fois depuis...depuis une éternité que je me suis senti comme un adolescent ordinaire. Ça peut te sembler banal, mais c'est loin de l'être pour moi.
-Qu'est-ce que t'es, alors ? le questionna Marie. Une sorte de X-Men ?
Stiles sourit tristement avant de répondre.
-Non. Non, loin de là. J'étais qu'un simple gars tout à fait normal avant que mon meilleur ami se fasse mordre par un loup-garou. C'est là que tout à commencé à dégénérer.
-Un...Un loup-garou ? Ça...Ça existe, ça aussi ?
-Et bien...Si tu veux tout savoir, ça se tient actuellement dans le salon de Bobby et ça ne perd pas le moindre mot de notre conversation.
-Hey, c'est pas vrai ! entendirent-ils crier Scott de l'intérieur de la demeure.
-Tu vois ce que je veux dire ? rigola Stiles en s'adressant à Marie.
-Je dirai pas que je comprends tout ce qui se passe en ce moment, avoua la jeune fille. Ces histoires de démons et de loup-garous...C'est complètement insensé ! Si je suis venue, c'est simplement pour m'excuser de mon comportement, l'autre soir. C'est pas ta faute, ce qui est arrivé. Je le comprends, maintenant.
-En fait, je dois t'avouer que j'ai un rôle dans cette histoire. Ce connard, Crowley...C'est moi qu'il voulait. Et c'est pas le seul, d'ailleurs. Ce serait trop fou de t'expliquer, moi-même j'ai de la difficulté à m'y faire, mais je regrette sincèrement que tu te sois retrouvée mêlée à tout ça.
-Ouais, et bien je vais éviter de m'en mêler plus qu'il le faut, à partir de maintenant, sourit Marie en se levant. T'as l'air d'un type bien, Stiles, mais j'aime beaucoup trop ma petite vie tranquille pour mettre le pied dans ton monde.
La belle se posa devant l'adolescent et, en guise d'adieu, l'embrassa timidement. Stiles, d'abord figé par la surprise, répondit bientôt au baiser de la jolie serveuse. Lorsque leurs lèvres se séparèrent, ils étaient tous deux rouges de gêne.
-J'aurais dû faire ça l'autre soir, déclara Marie en se retournant pour empoigner sa bicyclette. On se reverra peut-être un jour, qui sait ? Tu me feras signe quand ta vie sera un peu moins folle.
-Tu sauras où me trouver, répondit le jeune Stilinski en omettant le fait qu'il ne lui restait probablement pas très longtemps à vivre.
La belle lui fit un signe de la main avant de tourner à droit au bout de l'entrée. Elle disparut et Stiles, avant de passer le pas de la porte de Bobby, ne put réprimer la pensée qu'il ne la reverrait sûrement plus jamais de sa vie.
***
Ave !! Comment avez-vous trouvé ce chapitre ? Que pensez-vous du retour (puis du départ) de Marie ? Avez-vous des attentes particulières pour la suite ?