Chapitre 3

163 43 5
                                    

Marie-Anne ne pouvait pas être plus heureuse qu'elle ne l'était en ce moment. Elle allait enfin se retrouver avec son petit ami. Elle n'avait jamais été aussi impatiente de voir sa mère laisser la maison. Ils avaient passé la semaine sans se voir et il lui manquait plus que les autres jours. Ils communiquaient certes au téléphone mais aucuns de ses messages ne pouvaient remplacer sa présence.

Pendant un instant, elle ferma ses yeux pour se remémorer ce baiser qu'ils avaient échangé. Un baiser auquel elle n'avait pas arrêté de penser. Elle toucha le bout de sa lèvre inférieure et fut prise d'un frisson intense rien qu'en l'imaginant l'embrasser à nouveau.

Si elle n'avait pas fait le premier pas, peut-être qu'ils seraient encore amis. C'était tout ce qu'elle ne voulait plus.

Une main vint cacher ses yeux et elle sursauta légèrement. Capturée par ses pensées, elle n'avait même pas vu qu'une personne s'approchait d'elle.

— Devine qui c'est ?

C'était lui. Sa voix et son odeur le prouvaient bien. Le jeune homme, malgré l'incertitude qui planait, était content de sortir avec elle. Il ne pouvait pas encore se qualifier d' « amoureux » mais ce qu'il ressentait quand il parlait avec elle, pensait à elle et se trouvait près d'elle se rapprochait de ce sentiment qui l'entrainait plus vers elle.

— Charles, s'exclama Marie-Anne en enlevant sa main et lui donnant face.

— Pour toi, lui tendit-il une fleur qu'il cachait dans son dos.

— Un hibiscus blanc, le huma-t-elle. Je ne savais qu'il y en avait dans ce coin. En tout cas, elle est très belle.

— Tout comme toi, lui caressa-t-il la joue.

Elle esquissa un sourire timide et il l'embrassa tendrement.

— Je n'arrive pas à croire que toi et moi... On est ensemble Marie-Anne.

— Tu peux le croire, mit-elle la fleur dans ses cheveux.

Elle croisa ses mains derrière son cou et il déposa les siennes sur ses hanches. Le pétillement des yeux de la jeune le fit sourire. C'était tout nouveau chez elle.

— Où vas-tu m'emmener pour notre premier rendez-vous en tant qu'amoureux ? sourit-elle.

— Où tu voudras.

— Au Champ-de-Mars ! Ce n'est pas romantique mais j'ai toujours voulu y aller.

C'est le fait d'être ensemble qui est romantique.

— Tu n'as pas tort. Il y a plein d'endroits que je veux tellement de visiter.

— Je vais t'emmener partout selon tes désirs. Mais on prendra le transport en commun. Cela te dérangera ?

— Cela ne me pose aucun problème tant que je suis avec toi, lui lança-t-elle une œillade.

Pour une personne qui avait franchi la barrière qui lui était interdite, elle n'était pas soucieuse. Tout ce qui l'intéressait était de parcourir les rues de la capitale aux côtés de Charles. Elle découvrait des endroits qu'elle ne connaissait pas et qui la laissaient parfois en émoi. Elle habitait cette ville depuis sa naissance mais agissait comme si elle y était venue pour la première fois. C'était pour elle, la plus belle journée qu'elle vivait. Même si il y avait des choses déplaisantes comme l'état du marché communal, l'ambiance dans le transport en commun.

Apres avoir presque fait le tour de Port-au-Prince, ils retournèrent à leur endroit préféré et pas les mains vides. La jeune fille était très curieuse et voulait goûter à tout ce qu'elle voyait et qui plaisait à ses narines.

Discover Love - InnocenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant