Chapitre 15

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Le soleil brillait prétentieusement en plein milieu du ciel tropical. Il devait être 12h et faisait extrêmement chaud alors que le mois de Décembre approchait à grands pas. À l'ombre d'un manguier, une jeune fille révisait tranquillement ses notes. Le lendemain, elle allait subir ses derniers examens de passage. Ces dernières semaines n'étaient pas de tout repos car elle s'y était pris trop tard. Entre les cours à domicile visant à combler son vide scolaire et ses nombreuses visites chez un psychologue, elle n'avait presque pas beaucoup de temps pour sa fille qui grandissait de jour en jour à vue d'œil.

D'un autre côté, elle s'était considérablement rapprochée de son père. Elle connaissait enfin la joie de recevoir l'amour paternel et Jean-Claude, était heureux dans rôle qu'il prenait à cœur. Elle soutenait sa fille autant qu'il le pouvait. Abigaëlle, quant à elle, après le divorce avait quitté le pays définitivement. Séraphine était retournée dans la maison, pas en tant qu'employée, afin d'aider Marie-Anne avec Laetitia. Par contre, le père de Charles avait préféré s'éloigner même si il n'allait plus verser la somme demandée.

Elle soupira de fatigue et ferma son cahier. Elle ramassa ses effets, les mit dans son sac à dos et attrapa son ombrelle. Il était l'heure de rentrer. Même si cet endroit lui rappelait constamment sa rencontre avec Charles, elle aimait y venir. Parfois seule, parfois avec Laetitia.

Voilà que les mois d'absence de Charles s'étaient écoulés et elle appréhendait son retour. Durant ces longs jours, elle s'attendait à ce qu'il prenne des nouvelles d'elle, cherche à lui parler. Mais, il demandait uniquement que pour sa fille. Certaines fois, il lui arrivait de regretter de ne pas l'avoir pardonné ce jour avant son départ.

Elle arriva en un peu de temps chez elle. Sachant qu'il serait probablement là, elle préféra passer par la porte de derrière, de peur de le croiser dans la salle d'acceuil. Il venait récupérer Laetitia pour passer du temps avec elle.

- Séraphine ! s'écria-t-elle en voyant la grand-mère du jeune homme dans la cuisine.

Elle déposa ses affaires sur la table et courut dans ses bras en souriant. Cela faisait une semaine depuis qu'elles ne s'étaient pas vues en raison d'un malaise qui avait conduit la vielle dame à l'hôpital dans une ville voisine.

- Comment vas-tu ma grande ?

- Je ressens seulement de la fatigue à cause de cette semaine surchargée. Et pour toi, ça va ?

- Tout va pour le mieux. Ces docteurs m'ont traité comme si j'étais incapable de faire quoi que ce soit, rit-elle.

- L'essentiel c'est que tu te portes bien.

- Surtout, j'espère ne pas mourir avec tous ces médicaments qu'ils m'ont donnés.

- Ne dis pas cela, toucha-t-elle son visage marquée par l'âge. Tu vivras pendant vingt autres années.

Elle ne pouvait que sourire devant la manière innocente de la jeune adolescente. Celle-ci baissa les yeux doucement, une question brûlait le bout de ses lèvres.

- Il est là, dit Séraphine comme si elle lisait dans ses pensées.

- Oh ! Je pensais qu'il était déjà parti avec elle.

-Non. Il m'attend parce que je suis venue chercher un autre biberon pour Laetitia.

- Ceux que j'ai mis dans sa valise ne sont pas suffisants ? s'étonna-t-elle en se dirigeant vers un placard.

- Il en manque deux, sourit-elle.

- Je les croyais suffisants.

Elle attrapa deux petites bouteilles en plastiques qu'elle tendit à l'ancienne gouvernante. Mais cette dernière croisa les bras en signe de refus.

Discover Love - InnocenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant