— Ton père est là ? demanda-t-elle lorsque Charles arriva devant un maison au style rustique.
— Non. C'est chez mes grands-parents, répondit-il en la faisant passer la barrière en bois dépeint.
Cette demeure n'avait vraiment rien à voir avec celle qu'elle trouvait en ville. D'ailleurs, elle se situait à une très grande distance, à un coin reculé. Elle prit tout son temps pour la détailler dans toute son architecture extérieure.
— Et ils sont où ?
— Au grand cimetière, répondit-il d'une voix légèrement nostalgique.
— Je suis désolée, Charles, dit-elle comprenant son allusion.
— Tu ne pouvais pas savoir, lui prit-il la main pour se diriger à l'intérieur. Comme je suis le seul à y mettre les pieds, je l'entretiens autant que je peux. C'est là que je viens parfois passer mes journées quand chez moi, c'est l'effervescence.
Grâce à la lumière de son téléphone, il alla directement avec elle à la cuisine pour prendre, de préférence, une lampe dans un tiroir.
— Alors, tu sais quoi ? Quand on se mariera, on viendra s'installer ici, déclara-t-elle, trouvant déjà cette modeste maison à son goût.
Charles sourit à cette éventualité. Rien ne certifiait qu'ils allaient rester ensemble. Qu'avait-il à lui offrir ? Absolument pas grand chose. Si un jour elle décidait de tout abandonner pour être avec lui, comment ferait-il alors qu'en Haïti devenir « quelqu'un » n'est pas facile et la réussite est un acte héroïque. Cette fille avait grandi dans un grand luxe quand même !
— Charles tu as entendu ce que je viens de dire ?
— Oui. Mais avant tout, il faut terminer nos études et que ta mère m'accepte.
— Elle n'a pas à accepter. Puis, évitons de parler d'elle. Où est ta trousse médicale ?
Cette dernière se trouvait sur une étagère où il l'attrapa pour la donner à la jeune fille. Elle le fit asseoir sur chaise de la table de la cuisine pour le soigner. Avec un petit sourire, Charles observait sa petite amie malgré les picotements du coton sur sa blessure imbibé dans l'alchool.
— Arrête de me regarder, sourit-elle à son tour.
— N'ai-je plus le droit ?
— Je n'ai pas dit ça mais tu me déconcentres.
— D'accord docteur, enroula-t-il sa taille de ses bras.
Cette appellation la fit rigoler. Elle ne s'était jamais vue porter une blouse ni travailler dans le domaine de la médicine. Elle se voyait autrement.
Une fois la blessure désinfectée, elle appliqua un pansement.
— Tu as été courageux ! Tu mérites un bonbon, dit-elle comme si elle s'adressait à un enfant.
— C'est un baiser de la part de ma merveilleuse petite amie que je mérite, fit-il une moue.
Marie-Anne prit ses joues entre ses mains, l'embrassa sur le front, ensuite sur le bout du nez et finalement sur les lèvres. Charles, la ramena encore plus vers lui et la fit asseoir sur ses cuisses.
— Merci, mon médecin préféré.
— Tout le plaisir est pour mon cher patient, lui caressa-t-elle doucement le visage. Tu me fais visiter la maison ?
— Oui. Sauf la pièce qui se trouve au fond du couloir à l'étage.
— Pourquoi ?
— Ne pose pas de question, petite curieuse.
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Discover Love - Innocence
Ficção Adolescente[ Terminé ] Une mère autoritaire et hautaine, un père ignorant, Marie-Anne malgré le manque d'amour de ses parents était gentille, obéïssante. Bien que sa mère se conduisît en marâtre, jamais elle n'avait haussé le ton ou encore riposté. Mais tout c...