Chapitre 10

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Le jeune homme resta interdit durant un moment. Ensuite, une grande surprise vint habiter sur son visage. Il cligna des yeux plusieurs fois, retira sa main de la sienne et lui demanda de se lever de lui rapidement pour faire de même.

— Qu... quoi ? bafouilla-t-il en aparté.

— Oui, Charles. Tu vas être papa et moi, maman.

Il était à la fois bouleversé et consterné. Il regarda la jeune fille et son ventre. Il avait du mal à croire ce qu'il venait d'entendre.

— Tu me fais marcher, n'est-ce pas ?

— Je suis sérieuse, répondit-elle en fronçant les sourcils face à la question de son petit ami.

— Non, tu ne l'es pas ! J'espère que c'est une blague !  héla-t-il en renversant une chaise à côté de lui.

Elle sursauta. Cette réaction lui paraissait quasi improbable. Elle n'avait pourtant rien dit d'énervant.

— Qu'est-ce qui t'arrive Charles ?

— Comment ça, qu'est-ce qui m'arrive ? Tu te rends compte de ce que tu viens de dire ? pinça-t-il nerveusement l'arrête de son nez.

— Bien sûr. Je viens de te dire que j'attends notre enfant. Tu n'étais pas censé réagir de cette façon. Je pensais que tu allais être heureux.

— Heureux ? Mais tu es folle, ma parole ! Je n'ai que 18 ans ! Ai-je la tête à être père ?

Le coeur de la jeune fille manqua de s'arrêter. Le regard du garçon avait vite changé, ses mots l'avaient surpris.

— Tout cela ne serait pas arriver si tu...

— Nous avions été deux, je te rappelle, la coupa-t-elle, devinant ce qu'il allait dire.

— Oui mais qui a insisté ?

— Je ne comprends vraiment pas. Qu'est-ce que tu racontes ?

— La vérité ! Marie-Anne, si tu me dis ça pour me tester, ce n'est pas...

— Quoi ? Donc, tu penses que c'est un test ?

— Ce que tu racontes ne peut pas être vrai ! héla-t-il.

— Arrête de crier, tu veux ?

Il souffla bruyamment et plissa ses lèvres. Marie-Anne, le regardait encore, incrédule. Doucement, elle s'approcha de lui et avec hésitation déposa une main sur son épaule. Le garçon qu'elle connaissait ne dirait jamais une telle chose.

— Charles... Pourquoi...

— Je t'en supplie, tu m'agaces ! la repoussa-t-il.

— Tu es sérieux ? fit-elle aux bords des larmes.

— Regarde-moi ! se montra-t-il. En ce moment, un enfant est la pire chose qui pouvait m'arriver.

— C'est quand même le notre...

— Et alors ? Ne me dis pas que tu as pensé qu'en me disant cela, j'allais te prendre dans mes bras. Je te l'ai dit souvent, tu rêves trop.

Les yeux de la jeune fille brillaient des larmes retenues. Comment une personne pouvait changer de comportement subitement ? Elle ne le reconnaissait plus, il n'était plus celui qui le regardait amoureusement.

— En effet tu as profité de moi ! conclut-elle posément. Je t'ai fait confiance...

Sa voix se cassa et elle laissa couler ses larmes qui n'attendaient que ça. Charles préféra tourner le dos pour ne pas à la regarder.

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