Lourdes

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  Lourdes était à cent quarante kilomètres au sud-ouest de Toulouse. Avant d'être une ville sacrée, car il y avait eu des apparitions de la Vierge Marie en 1858 et vue par Bernadette Soubirou, une jeune bergère, il s'agissait d'un petit village typique pyrénéen avec des petites maisons avec le toit recouvert d'ardoises. Arthur connaissait bien cet endroit, car il faisait souvent un pèlerinage avec ses parents le 15 août.

Sur l'autoroute, il n'y avait rien d'anormal, si ce n'est qu'il y avait plus de circulation qu'à l'ordinaire et bien souvent les gens prenaient la direction de l'Espagne. Arthur ne savait pas si c'était la meilleure des choses de fuir là-bas, de toute façon rien ne prouvait que certains d'entre eux partiraient au Maroc ou dans un autre pays qui serait potentiellement épargné par le conflit. Il arrivait parfois dans les embouteillages qu'un groupe de pillards décident d'attaquer des voitures. Arthur connaissait bien cet endroit, car il faisait souvent un pèlerinage avec ses parents le 15 août. Un routier qui venait de se faire attaquer n'avait pas hésité à sortir de sa cabine, fusil à la main et tira sur les pillards. Il avait blessé l'un d'eux et il alla l'achever. Apparemment, il y avait de la nourriture dans la remorque. Un hélicoptère de la Gendarmerie survolait l'autoroute à basse altitude, mais il n'y avait aucune voiture de gendarmes qui venait dès qu'il y avait un pillage, en même temps, ils étaient très rapides.

Après avoir passé trois heures sur l'autoroute, il prit la sortie de Lourdes et arriva dans la ville vers vingt et une heure. Il ne quitta pas sa voiture et dormit à l'intérieur. Le lendemain, il partit prendre un café dans une boulangerie et se rendit au Sanctuaire. Il y avait beaucoup plus de gens que d'habitude. Tous venaient pour prier que la situation s'arrange et surtout que Dieu sauve leur peau. Il voyait des femmes en train de pleurer et des hommes qui tenaient dans leur bras des enfants qui n'arrivait sans doute pas à comprendre la gravité de la situation et jetaient tous des regards interrogateurs à leur parent. Arthur était lui aussi venu prier, mais n'arrivait pas à comprendre pourquoi les gens, dans les situations les plus extrêmes, priaient. Sans doute pour se donner du courage, de l'espoir ou bien était-ce pour prendre de la distance par rapport aux évènements ? Arthur était lui aussi venu prier, mais n'arrivait pas à comprendre pourquoi les gens, dans les situations les plus extrêmes, priaient. Tous les jours étaient des jours sombres et porteurs de mauvaises nouvelles en tout genre. Partout, on recensait de plus en plus de morts, que ça soit à cause de cette épidémie dont personne ne connaissait l'origine et de cette guerre et il n'y avait personnes pour intervenir ou pour demander un cessez-le-feu sans compter qu'il y avait un afflux incroyable de réfugiés qui venaient du Nord et ils se faisaient tuer lors de guet-apens tenu par des pillards. Il y avait même certains endroits comme la région parisienne où c'était carrément la guerre civile. Le malheur était partout et des sectes voyaient cela comme un signe de la colère de Dieu qui voulait faire payer quelque chose à l'Homme. Beaucoup de spécialistes politiques n'arrivaient pas à bien analyser la situation en Europe, car il y avait énormément de problèmes et certains ne devaient pas être pris en compte dans le conflit car ils étaient indépendants. La situation était extrêmement complexe et tout le monde était perdu, les gens ne se fiaient plus qu'à des rumeurs qui n'avaient pas toujours une part de vérité. De toute façon, la plupart des journaux n'étaient plus d'actualité, de même que certains sites internet.

Après son passage dans Lourdes, Arthur décida de regagner sa voiture et une fois installé au volant, il sortit un cahier et commença à écrire.

« Aujourd'hui, j'étais à Lourdes. Je voulais y aller, car c'était important pour moi d'aller prier. Sur la route, j'ai vu des guet-apens, des gens qui se sont fait piller sur l'autoroute par des gars avec des cagoules. C'était vraiment horrible. Certains n'hésitaient pas à taper des enfants. Un routier a carrément décidé d'aller en abattre quelques-uns. Au Sanctuaire, il y avait beaucoup de pèlerins de tous les pays. L'ambiance est très tendue actuellement et tout le monde a peur de ce qui va se passer prochainement, car tout est imprévisible et on a l'impression qu'il n'y a plus quelques endroits dans ce pays encore stable, ce qui est le cas du sud-ouest, mais personne ne sait si ça va durer. Les gens fuient majoritairement vers l'Espagne, mais Séville se serait fait bombarder. »
Après avoir reposé son cahier, il prit la route direction la côte basque. 

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