Toulouse

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  Arthur venait de se réveiller. Il se leva et alla s'habiller. C'était un jeune écrivain qui adorait se balader la nuit dans les rues vides de Toulouse. Ses ballades lui permettaient de trouver de l'inspiration pour ses romans, mais il avait du mal à trouver un éditeur. Tous lui disaient que c'était le genre de livre qui ne plairait à personne, car il avait un style à la Zola et qui n'était donc plus contemporains et surtout, ça ne toucherait finalement pas grand monde. Tout le monde reconnaissait son talent et surtout le fait qu'il prenait le temps de détailler chaque action de ses personnages, et même, il « peignait » le décor du livre. Ses romans étaient en fait des peintures écrites.

Il alla prendre son journal et le lu. Tous lui disaient que c'était le genre de livre qui ne plairait à personne, car il avait un style à la Zola et qui n'était donc plus contemporains et surtout, ça ne toucherait finalement pas grand monde. Le pays, tout comme visiblement le monde entier, traversait une période assez grave, tendue et l'on disait même que la guerre arriverait même en France. De toute façon, les seules informations récentes n'étaient maintenant plus des ragots dont on ne connaissait même pas l'origine. Les supermarchés étaient presque vides et pour obtenir de l'eau potable, il fallait aller dans les pharmacies et il y avait toujours un monde incroyable.

Plus personnes ne voulait boire l'eau du robinet, car depuis quelque temps, elle était orangée et ce n'était pas de la rouille. En fait, personne ne savait pourquoi elle avait cette couleur, mais ce qui était sûr, c'est qu'elle pouvait tuer. Certaines rues étaient bloquées par des cordons de sécurité et il y avait des hommes en combinaison jaunes qui sortaient des égouts. Il faisait chaud, car l'on était fin juin et tout ce que les gens attendaient était de la pluie. Quand il revint dans son appartement, il se laissa tomber sur son lit et regarda le plafond. Arthur avait décidé de ne plus regarder la télé et encore moins d'écouter la radio, car les nouvelles étaient peu réjouissantes. C'était un peu comme dans un cauchemar, mais éveillé. Tout ce que l'on espérait ne jamais connaître arrivait et c'était violent, car tout venait d'arriver au même moment.
Les quelques fois où il allait à son bar habituel, le Baker's Lounge, place Saint-Pierre, il entendait quelques habitués parler des dernières nouvelles. Il y avait une épidémie qui avait déjà fait plus de deux cents morts en France, personnes ne savait exactement ce que c'était. Arthur se disait, « ce sont certainement encore des rumeurs ». Le tunnel sous la Manche à Calais venait d'être miné et les Anglais étaient prêt à le faire sauter, de même qu'ils menaçaient de faire couler les embarcations en provenance de France et de Belgique. Pas mal d'infrastructures avaient complètement fermé ou bien réquisitionné par l'armée, ce qui était le cas de l'aéroport d'Orly et de Roissy. Un des hommes qui était au comptoir dit « Il paraît que le président se serait enfuit ». Il se sentait forcé d'y aller pour boire sa bière quotidienne, car il savait qu'il entendrait encore ces rumeurs et infos déprimantes, à l'image des bandeaux qui circulaient sur BFMTV qui avait transféré ses studios à Genève, là où ils étaient sûrs de pas se faire attaquer. De même, que certaines stations de radio étaient maintenant dans le sud de la France, dans certaines petites villes ou dans des villages. Il y avait également des radios amateurs qui se mettaient à faire leurs bulletins d'infos, mais c'était pour la plupart des conneries et certains d'entre eux étaient des intégristes religieux qui voyaient dans cette crise plusieurs signes de la fin du monde.
C'était terrible, car des fois, ces attentats pouvaient tuer des dizaines de Certaines sectes faisaient même leurs apparitions sur les réseaux sociaux et revendiquaient des attentats dans certains lieux publics car « éloignant le peuple de la vérité ». C'était terrible, car des fois, ces attentats pouvaient tuer des dizaines de personnes et cela devenaient tellement habituel que les médias en parlaient juste brièvement. De toute façon, quand on voyait ce qui était en train d'arriver, ça ne choquait quasiment plus personnes. 

Arthur ne voulait pas quitter sa ville, car il y était très attaché et que c'était à ce moment là où il trouvait de l'inspiration pour écrire un de ses livres. Il portait avec lui plusieurs cahiers qu'il avait soigneusement mis dans son sac à dos, ainsi que plusieurs stylos. Il ne savait pas trop à quoi ressemblerait son roman et il hésitait même à écrire un journal qui, bien évidemment, raconterait la situation qu'était en train de vivre la France. Ce serait certainement un témoignage pour les générations futures, à la manière de ces lettes et autres manuscrits écrit pendant la Grande Guerre. Ainsi, il commença à expliquer très vaguement ce qui avait conduit à cette grave crise et décrivit comment était la vie à Toulouse, le reste il n'en savait strictement rien.
Pour cela, il avait envie de voir comment était la vie ailleurs dans la région, était-elle bouleversée ou les gens la continuaient comme si de rien était ? Ainsi, il décida de prendre son appareil photo, ses cahiers et ses stylos et se mit en route pour Lourdes.   

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