Biarritz

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  Il arriva tard dans la nuit à Biarritz. Il passa la nuit dans un petit hôtel, loin de la plage, et qui était sale. Arthur était allongé dans le lit, il regardait le plafond et se demanda où son vagabondage l'emmènerait. « Je suis en train d'errer dans le sud-ouest, est ce que j'ai vraiment un objectif ou suis-je en train de fuir une réalité que je refuse de voir ? ». Cette question le tortura toute la nuit, si bien qu'il avait fini par s'endormir à quatre heures du matin. Il se réveilla vers dix heures et parti faire un petit tour en ville.

Biarritz qui était pourtant une ville assez animée était à présent une ville morte, même en plein mois de juillet. Dans certaines rues, il tomba sur des cadavres de chats et des rats en train de pourrir sur les côtés, des mouches volant autour de ces cadavres. Une vieille dame était sur le pas de la porte, les mains sur les hanches et interpella Arthur.

-Jeune homme, auriez-vous vu un chat noir avec un collier rouge ? Demanda-t-elle
-Non, je suis désolé, répondit-il. Il a disparu depuis quand ?
-Deux jours, répondit-elle. Je me fais du souci, car depuis trois semaines, il y a tout plein d'animaux morts dans les rues de la ville. J'espère que ça n'apportera pas des maladies et les éboueurs n'ont pas encore fait évacuer ces cadavres. Mon mari et moi comptant quitter le pays, mais on a aucune idée de l'endroit où nous irons. Et vous, vous savez où aller ?
-Je n'y ai pas réfléchi. Je suis en train de vagabonder pour rédiger un journal sur ce qui est en train de se passer actuellement. Ça permettra aux générations futures d'avoir un point de vue sur ce qu'il s'est passé en France pendant cette crise.
La vieille dame ricana.
-Allons, allons, comment pouvez-vous dire des choses pareilles ? Une guerre est une chose horrible, vous ne pouvez pas rester ici pour écrire dans votre cahier. En plus, si jamais vous vous faites tuer, votre journal ne sera pas achevé.

Ils continuèrent de discuter puis Arthur décida de partir et marcha le long des berges. Les plages étaient vides de touristes, il n'y avait que sur la plage des personnes en combinaison jaunes qui rassemblaient d'immenses sacs blancs. Les entrées des plages étaient fermées par un cordon de sécurité avec une petite affiche accrochée indiquant « Danger Radiation ». Que s'était-il encore passé ? Le jeune homme n'en savait rien, même les curieux n'en savaient rien, mais un homme d'une cinquantaine lui répondit « Il y a eu comme une boule de feu la nuit dernière au large et les vagues ont déferlées assez violemment sur le rivage ». En gros, il était fort probable qu'il s'agisse d'un largage de bombe nucléaire.

Il décida d'aller boire une bière dans un café non loin du bord de mer. Assis sur la terrasse, il regardait l'océan au loin. Il faisait gris ce jour-là et le ciel était d'un noir menaçant à l'horizon, l'orage ne tarderai pas à éclater. C'était fréquent pendant cette période de l'année de voir ce genre de spectacle et c'était souvent un grand spectacle de voir cela, car les couleurs étaient magnifiques, mais le jeune homme ne profitait pas vraiment de la beauté de l'instant. En même temps, les gens ne profitaient plus de ces beaux moments, car il s'agissait d'une période de peur et il n'était pas rare de tomber sur des gens en pleurs, car ils venaient d'apprendre la mort d'un de leurs proches. C'était ce qui s'était passé à la table voisine d'Arthur où un adolescent était en train de pleurer avec un de ses amis parce qu'il venait d'apprendre la mort de sa petite amie.

Il paya et décida encore de se balader dans la ville. Il traversa une rue quand soudain, il entendit un coup de feu, il sursauta et une femme se mit à hurler. Quand il se retourna, il vit le corps d'un homme gisant par terre dans une mare de sang et un pistolet à la main. Malgré ce qui venait de se passer quasiment sous ses yeux, il préféra passer son chemin et continua d'avancer même si ce qu'il venait de voir le troubla pendant le reste de la journée. Où était donc passée cette ville festive et joyeuse, où les gens étaient souriants et rigolaient ? Il n'y avait plus cette joie de vivre qu'il y avait. Tous ces souvenirs semblaient être d'un autre temps, comme un paradis perdu ou bien un rêve utopique. 

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