▸ Numinous│G-Dragon

chapitre dix-huit.•°

Je lançais un énième regard derrière moi et me dirigeais furtivement vers les archives. Je sortis la carte et la passais devant le lecteur digital. L'épaisse porte métallique coulissa et je pu pénétrer à l'intérieur de la pièce.

۰ flashback ۰

J'aperçus rapidement Wonho avachi sur le fauteuil de notre dortoir et me dirigeais vers lui. Mon ami bu une gorgée de son café avant de me lancer un regard.

- Hm ? Qu'est-ce qu'il y a ?

- Tu sais, l'autre fois, quand tu m'as dit que je pouvais compter sur toi si j'avais besoin de quelque chose... Commençais-je nerveusement en me triturant les doigts.

- Stop, arrête toi là. C'est encore l'autre crétin, c'est ça ? Hein ? Qu'est-ce qu'il t'a fait ?

- Non, Wonho écoute moi. Je... j'aurais besoin que tu me rendes un service, mais... sans poser de questions en retour. J'ai besoin que tu me fasses confiance sur ce coup-là.

Ce dernier me regarda, perplexe. Soit parce que - pour une fois - Jiyong n'avait rien fait, soit parce qu'il savait que j'allais lui demander quelque chose de dingue et stupide. Après avoir longuement réfléchi, Wonho était le seul vers qui je pouvais me tourner. Malgré mon appréhension, je m'étais rendue à l'évidence : il fallait que je lui demande. Qui ne tente rien n'a rien. Je le regardais dans les yeux et pris mon courage à deux, priant intérieurement pour qu'il accepte.

- J'aimerais que tu voles le pass de ton leader.

۰ fin du flashback ۰

La salle d'archive était immense : le plafond était très élevé et la lumière tamisée. Elle se découpait en allées, délimitées par d'énormes étagères remplies de dossiers, tous plus épais les uns que les autres. Je serais prête à parier que la majorité de ces documents pourrait engendrer bien des scandales s'ils étaient dévoilés au grand jour. Le silence qui y régnait me glaçait les os et ma seule envie était de quitter cette pièce lugubre, mais je devais le faire. Je devais trouver les pages manquantes de ce foutu dossier et démasquer les salopards qui avaient tué mon père.

Pendant ma formation, Seunghyun m'avait appris que la norme était de ranger les dossiers par leur date, et non par leur nom comme on pourrait s'y attendre. C'est grâce à cette information que je trouvais l'étagère de l'année 2052 en un rien de temps.

J'allais mettre en place l'échelle pour atteindre le bon rayon quand j'entendis un bruit métallique. Mon cœur se mit à battre extrêmement vite. Dans cette immense bibliothèque remplies de papiers, il n'y avait qu'un seul objet métallique : la porte d'entrée. Très vite, j'entendis des voix et le bruit des pas qui résonnent contre le carrelage. Merde, comment peuvent-ils s'être rendu compte si vite de mon intrusion ?

Je commençais alors à monter rapidement à l'échelle. J'avais encore une chance de récupérer le dossier : la salle était très grande et il leur faudrait quelques minutes pour me retrouver dans ce dédale d'étagères. Mon cerveau était en ébullition et je tremblais. J'agissais si vite que je ne me rendais même pas compte de mes propres actions. Ainsi, je me retrouvais avec le précieux document intitulé "Crash 308", datant du 25 novembre 2052 dans les mains et le glissait rapidement sous mon manteau. Pour une fois que les grosses vestes d'hiver ne sont pas de trop!

Les hommes arrivèrent dans mon allée à la seconde qui suivit, me criant de mettre les mains en l'air et de ne plus bouger. (je tiens à le préciser, pas la plus simple des choses à faire sur une échelle à 2 mètres du sol, mais soit, passons!) Ils me firent ensuite descendre, toujours en me pointant avec leur arme. Un flot de pensées me traversa alors l'esprit : allais-je pouvoir réintégrer les Bigbang après cet incident ? Allais-je pouvoir revoir mes coéquipiers et mes amis ? Allais-je pouvoir revoir Jiyong et lui dire que j'étais désolée ? Non, sûrement pas. Ils allaient probablement me demander de quitter la YG dans l'heure qui suivait, ou pire encore, me tuer pour ne pas que je ne dévoile leur sales petits secrets.

- Saejin ? C'est toi ?

Le leader des Monsta X, Shonwu me regardait avec un air choqué tandis que ses hommes me prenaient par les épaules. Il semblait si désemparé. Compréhensible en même temps, qui aurait cru que la petite Lee Saejin aurait pu trahir sa compagnie, alors qu'elle n'avait aucune autre raison de vivre ? Et bien si, elle en avait depuis peu une deuxième : faire, pour la dernière fois, quelque chose pour son père.

Je regardais autour de moi et ne reconnaissais aucun visage familier, ce qui, je l'avoue, me rassura un peu. Je n'aurais pas supporter de devoir affronter les regards de mes amis. Toujours aussi troublé, Shonwu donna l'ordre de m'amener au bureau de Yang Hyunsuk avant de donner aux restes des hommes présents de se replier. Alors que je passais devant lui - ou plutôt qu'on m'y forçait -, le leader soupira :

- Cette fois-ci Saejin, tu es allée trop loin...

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A & J